Moral en dents de scie chez les promoteurs immobiliers
Les perspectives oscillent en ce printemps 2024 chez les promoteurs immobiliers, selon la dernière note de conjoncture dans la promotion immobilière de l’Insee. Si la demande pourrait de nouveau se dégrader, les mises en chantier devraient s’améliorer selon les sondés.
Dans le secteur de la promotion immobilière, le moral des promoteurs semble connaître des hauts et des bas, d’après les dernières données de l'Insee. En effet, si l'on se réfère à l'enquête trimestrielle menée en avril 2024, l'opinion des acteurs de ce marché sur la demande de logements neufs a de nouveau fléchi, après une légère reprise en janvier de la même année, unique hausse au cours des 10 trimestres précédents. Toutefois, malgré cette possible tendance à la baisse de la demande, les promoteurs affichent un certain optimisme quant à leurs perspectives de mises en chantier, ainsi que sur les moyens de financement à disposition de leur clientèle.
En effet, concernant les perspectives de mises en chantier, une lueur d'espoir semble percer, puisque pour le deuxième trimestre consécutif, l'opinion des promoteurs s'améliore. Les chiffres témoignent d'une augmentation des soldes d’opinion associés à ces perspectives, bien que ceux-ci demeurent à des niveaux relativement bas par rapport à la moyenne historique. Cette légère embellie concerne aussi bien les logements destinés à la vente que ceux destinés à la location, notamment au logement social.
Par ailleurs, les promoteurs semblent envisager de reprendre leurs projets avec plus de vigueur, puisque le nombre d'entreprises envisageant de mettre à l'étude de nouveaux programmes rebondit ce trimestre, bien qu'il demeure en dessous de la moyenne à long terme. Cela suggère une certaine reprise de l'activité dans le domaine de la promotion immobilière, même si celle-ci reste timide.
Davantage de moyens de financement pour les acheteurs ?
Une autre tendance positive concerne la diminution continue du solde d'opinion sur les stocks de logements invendus, bien qu'il demeure au-dessus de la moyenne historique. Cette baisse pourrait indiquer une meilleure absorption du stock disponible sur le marché, bien que des efforts supplémentaires soient nécessaires pour revenir à des niveaux plus stables.
Quant aux moyens de financement, bien qu'ils affichent une légère amélioration par rapport au trimestre précédent, ils demeurent en deçà de leur moyenne à long terme. Les promoteurs se montrent toutefois plus optimistes quant à leur évolution dans les trois prochains mois, ce qui pourrait présager d'une dynamique plus favorable à venir.
Malgré ces signes d'amélioration, c’est bien du côté de l'opinion des promoteurs sur la demande de logements neufs qui reste préoccupante. En effet, après une amélioration timide le trimestre précédent, celle-ci se détériore à nouveau, approchant même son niveau le plus bas depuis le début de la série historique en 1991. Cette tendance souligne les difficultés persistantes auxquelles est confronté le secteur de la promotion immobilière, notamment en ce qui concerne la demande des acquéreurs.
En somme, bien que le secteur de la promotion immobilière connaisse des soubresauts, avec des indicateurs oscillant entre optimisme et préoccupation, les perspectives semblent légèrement s'éclaircir pour les trimestres à venir. Il reste néanmoins essentiel de surveiller de près l'évolution du marché dans les prochains mois. La prochaine enquête de conjoncture est prévue pour juillet 2024, elle dira ou non, si les signaux d’amélioration se confirment ou non.