Taux d'intérêt : on s'éloigne toujours plus des records de fin 2021

Confirmation en ce début de mois de mai que l’on s’éloigne toujours plus des records établis jusqu’à fin 2021 en matière de taux d’intérêt des crédits immobiliers.
La hausse des taux d’intérêt s’accélère : après + 4 points de base en janvier et février 2022, l’augmentation a été plus rapide ces deux derniers mois, avec + 17 points de base pour un taux moyen à 1.27 % en avril, rapporte l’Observatoire Crédit Logement. Une tendance haussière qui devrait se poursuivre d’après les premiers barèmes présentés par les courtiers en crédit immobilier.
Tous les emprunteurs touchés par la hausse des taux
Ainsi, chez Empruntis, on annonce pour le mois de mai, un taux moyen à 1,50 % sur 20 ans, soit une augmentation de 15 points de base en un mois, contre 1 % il y a moins de six mois, son plus bas niveau historique. Même les meilleurs profils d’emprunteurs sont même davantage concernés avec un taux de 1,10 % sur 20 ans, soit une augmentation de 20 points de base.
Sur toutes les durées d’emprunt et pour tous les profils, la hausse des taux de crédit immobilier continue. Comparé à avril, on note des augmentations de 10, 15 et 20 centimes. Une banque applique une hausse de 40 centimes sur toutes les durées. La remontée des taux est donc franche en cette année 2022.
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Taux de crédit : des fluctuations à tout moment
Empruntis note aussi un changement de paradigme sur l’évolution des taux : « alors qu’habituellement, le début de chaque mois marquait le rendez-vous incontournable de révision des taux, aujourd’hui les augmentations enregistrées sont le résultat de hausses successives, plusieurs fois par mois », détaille Cécile Roquelaure, directrice des études du courtier.
« L’étau se resserre autour des banques qui sont compressées entre le coût de la ressource et le taux d’usure », souligne Empruntis. « Et comme le mouvement haussier va se poursuivre, certains établissements, plus engagés sur la conquête de nouveaux clients, sont prêts à faire des décotes. Une banque nous annonce même une baisse des taux au barème dans les prochains jours ». Constat partagé par l’Observatoire Crédit Logement : « alors que la demande est déstabilisée par la baisse du pouvoir d’achat, la hausse des prix des logements et la guerre en Ukraine, les établissements bancaires tentent de contenir la hausse des taux pour préserver la solvabilité des emprunteurs ». D’où ces annonces de possibles baisses ou décotes, qui vont devoir se confirmer dans les semaines à venir.
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Un marché du crédit immobilier en retrait
Du coup, le marché du crédit immobilier recule depuis le début de l’année et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. « Le déclenchement de la crise en Ukraine a amplifié cette dégradation du marché, renforçant les pressions inflationnistes et leur impact sur les taux des crédits, alors que le moral des ménages fléchissait nettement », précise l’Observatoire Crédit Logement. Ce choc supplémentaire sur la demande de crédits se traduit sur les mois de mars et avril avec un nombre de prêts bancaires accordés en recul de 14.5 %, en glissement annuel.
En conclusion, la transformation du marché du prêt immobilier se renforce encore. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les emprunteurs modestes ou faiblement dotés en apport personnel rencontrent des difficultés supplémentaires pour accéder au crédit et le déplacement de la demande vers les tranches de revenus supérieures se renforce.