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Logement neuf : quasi-stabilité des ventes aux particuliers

Alors que les mises en vente sont faibles, les ventes de logements neufs aux particuliers restent à un volume élevé au premier trimestre 2019, selon les promoteurs qui du coup sont inquiets pour 2020. Revue de détails.
Plus de 35 000 logements neufs ont été vendus au premier trimestre 2019, d’après les chiffres des promoteurs immobiliers, présentés ce jeudi par la FPI, principale fédération professionnelle du secteur. Si le volume des ventes reste élevé, cela représente tout de même une légère baisse : - 2.5 % au global, dont - 10.3 % pour les ventes en bloc aux bailleurs et seulement - 1.2 % pour les ventes aux particuliers.
« La demande de logements neufs ne se dément pas », selon les promoteurs, même si de forts contrastes apparaissent tout de même selon les régions, précise la FPI. Par exemple, les ventes de logements neufs aux particuliers augmentent de 5 % en Ile-de-France, tandis que le marché du neuf en Normandie recule de 12 % au premier trimestre 2019.
Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI, juge que « la pierre reste attractive pour les ménages, qu’ils souhaitent se loger ou investir pour louer. Leurs conditions d’emprunt sont très favorables, et devraient durablement le rester. Et les logements que nous mettons sur le marché - plus respectueux de l’environnement, plus connectés, plus riches en services - répondent à leurs attentes. Encore faut-il réussir à les produire ! ». Des promoteurs qui parlent en effet surtout d’un problème d’offre alors que les nouvelles commercialisations sont en fort repli sur ce début d’année.
Beaucoup moins de logements neufs commercialisés
La tendance à la baisse des mises en vente, déjà constatée lors des derniers trimestres, atteint début 2019 un « niveau très préoccupant », selon la FPI : - 36,9 % par rapport au premier trimestre 2018, soit près de 13 000 logements de moins. Avec 21 685 mises en vente, c’est le premier trimestre le plus faible enregistré depuis 2014. Cela entraîne une diminution des stocks de 11 % et « seulement » 100 000 logements neufs disponibles à la vente. Au niveau national, le délai théorique de vente passe sous la barre des 10 mois et tombe même à 8 mois dans plusieurs grandes villes : Lyon, Rennes, Nantes et en Ile-de-France.
Un repli des mises en vente que la fédération explique de deux manières : d’abord, les futures élections municipales qui incitent certains maires a moins accordé de permis de construire depuis un an. Certaines métropoles sont aussi touchées par l’élaboration des PLUi. Enfin, lorsque les permis sont obtenus, « les projets sont plus difficiles à faire aboutir, pour des raisons liées aux coût de travaux, à la disponibilité des entreprises ou aux recours contentieux », rapporte la FPI.
« L’essoufflement du marché du neuf tient moins à des décisions budgétaires de l’Etat qu’à des problèmes d’offre : nous manquons moins de clients que de produits. Avec la loi ELAN, le gouvernement a commencé à desserrer les contraintes de l’offre, mais il faut aller plus loin, et parler foncier, permis, coûts de travaux… », détaille Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI.
Légère pression sur les prix des logements neufs
D’autant que ces difficultés à produire du logement neuf impliquent une tension sur les prix moyens : + 1.8 % sur un an, à 4 358 €/m² en moyenne. Une pression plus forte sur les prix de l’immobilier neuf en Ile-de-France : + 1.9 %, au-delà des 5 000 €/m². La hausse est moindre en régions : + 0.9 % à moins de 4 000 €/m².