Présidentielles 2022 : combien coûtent les mesures pour le logement des candidats ?

Comme à chaque élection, l’Institut Montaigne a calculé le coût des promesses des candidats à la présidentielle en faveur du logement. Revue de détails.
Europe, compétitivité et économie, pouvoir d'achat, santé, territoires, Europe et international... comme en 2012 et 2017, l'Institut Montaigne reconduit son opération de chiffrage et d'analyse des programmes des principaux candidats à l'élection présidentielle 2022. Deuxième poste de dépense à l'échelle de l'ensemble des ménages, le logement demeure une préoccupation majeure pour les Français. À l'échelle du pays, les dépenses publiques en matière de logement ont atteint 37,6 milliards d'euros en 2020, soit environ 1,6 % de notre PIB.
Quel coût pour les promesses des candidats en faveur du logement ?
À quelques jours du premier tour de la présidentielle, la question du logement abordable, digne, et respectueux de l'environnement, figure dans les programmes des candidats à l'élection présidentielle. Dans le cadre de son opération Présidentielle 2022, l'Institut Montaigne a donc chiffré quelques mesures phares en la matière : construction de nouveaux logements sociaux, encadrement des loyers à l'ensemble du territoire, massification de la rénovation énergétique des bâtiments...
Ainsi, parmi les mesures des principaux candidats en faveur de la construction, on trouve par ordre alphabétique :
Candidat |
Mesure |
Chiffrage candidat |
Chiffrage Institut Montaigne |
Faisabilité |
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Construction de 700 000 logements sociaux et rénovation de 800 000, sous réserve que ces derniers restent dans le parc social au moins 20 ans. |
/ |
Coût de 1 milliard d'euros par an |
Faible faisabilité avec les seuls dispositifs en vigueur, faisable avec un soutien supplémentaire de l'État à définir |
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Construire 100 000 logements sociaux par an, dont 20 000 en faveur des étudiants et jeunes travailleurs |
/ |
Coût de 500 millions d'euros par an |
Faible faisabilité avec les seuls dispositifs en vigueur, faisable avec un soutien supplémentaire de l'État à définir |
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Proposer un prêt de l'État de 100 000€ à taux zéro pour l'accès à la propriété des jeunes couples |
/ |
Coût de 12,6 milliards d'euros par an |
La proposition passera par adoption d'une loi, voire une modification des statuts de la Banque de France |
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Rénovation de 700 000 logements par an. |
/ |
Coût de 2,24 milliards d'euros par an |
La proposition passera par décret réglementaire du gouvernement. |
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Construction de 200 000 logements par an pendant cinq ans soumis aux normes écologiques les plus ambitieuses |
/ |
Coût de 2,1 milliards d'euros par an |
Immédiate, sous réserve de disposer des capacités de construction et de financement nécessaires. |
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Construire 15 000 logements étudiants chaque année |
Coût de 470 millions d'euros par an |
Coût de 80 millions d'euros par an (le chiffrage du candidat pourrait inclure de nouveaux dispositifs de subvention non pris en compte ici) |
Faible faisabilité avec les seuls dispositifs en vigueur, faisable avec un soutien supplémentaire de l'État à définir |
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Abaisser de 10 % à 5,5 % la TVA sur la construction de logements sociaux |
/ |
Coût entre 400 et 600 millions d'euros par an |
Requiert l'adoption d'une loi de finances pour modifier le code général des impôts sur la TVA. |
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Construire 500 000 logements par an dont 125 000 logements sociaux et 375 000 logements dans le parc privé |
/ |
Coût de 1,1 milliard d'euros par an |
La faisabilité de la proposition est limitée par l'absence de levier direct de l'État et sous réserve de disposer des capacités de construction. |
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Pérennisation et généralisation du prêt à taux zéro à l'ensemble du territoire |
/ |
Coût de 224 millions d'euros par an |
La faisabilité de la proposition est immédiate si appliquée par une loi de finances. |
Lire aussi - Présidentielle et logement : les propositions préférées des Français
A propos des mesures des présidentiables à propos de la réglementation, on trouve :
Candidat |
Mesure |
Chiffrage candidat |
Chiffrage Institut Montaigne |
Faisabilité |
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Généraliser l'encadrement des loyers à l'ensemble du territoire |
/ |
Cette mesure vise à réguler le marché de la location privée et n'implique aucune mesure fiscale |
Mise en œuvre conditionnée par le vote d'une loi afin de modifier la législation existante. Une fois la loi votée, l'application par les collectivités et le représentant de l'État dans le département peut être immédiate. |
Jadot |
Renforcement des sanctions contre les communes qui ne respectent pas les quotas de logements sociaux prévus par la loi SRU. |
/ |
Économie de 50 millions d'euros par an |
Immédiate, pas de difficulté technique de mise en œuvre. |
Jadot |
Instauration d'une garantie universelle des loyers destinée à fournir une garantie contre les loyers impayés (prise en charge du financement par l'État et les propriétaires) |
/ |
Coût de 1,1 milliard d'euros par an |
Cette mesure peut être mise en œuvre par voie législative. |
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Encadrer les loyers partout sur le territoire et à la baisse dans les grandes villes |
/ |
Cette mesure vise à réguler le marché de la location privée et n'implique aucune mesure fiscale |
Mise en œuvre conditionnée par le vote d'une loi afin de modifier la législation existante. Une fois la loi votée, l'application par les collectivités et le représentant de l'État dans le département peut être immédiate. |
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Instauration d'une garantie universelle des loyers destinée à fournir une garantie contre les loyers impayés |
/ |
Coût de 2,3 milliards d'euros par an |
Cette mesure peut être mise en œuvre par voie législative. |
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Abroger la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui impose aux villes un quart de logements sociaux |
/ |
Économie de 1,1 milliard d'euros par an |
L'abrogation de la loi SRU ou, a minima, de ses articles relatifs aux quotas de logements sociaux nécessite l'adoption d'une nouvelle loi |