A. François-Cuxac, FPI : « les élus ont les clés du choc de l’offre dans les mains »

La présidente de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, FPI, Alexandra François-Cuxac, a présenté les chiffres 2018 du logement neuf. Une année en recul qui doit servir d’alerte mais sans être alarmiste. Entretien.
- Quel est le premier bilan à tirer de l'année 2018 pour les ventes de logements neufs en France dans la promotion immobilières ?
« La Fédération des Promoteurs Immobiliers vient en effet de publier ses indicateurs pour l’année 2018. Un certain nombre d’indicateurs sont mal orientés; d’autres sont un peu mieux. Le premier des indicateurs, c’est l’indice des réservations qui baisse de manière globale d’environ 10 % sur l’année 2018, ce qui porte le nombre de réservations à 150 000 unités. C’est un peu moins élevé qu’en 2017 mais mieux qu’en 2016. Les ventes restent à un niveau satisfaisant mais elles sont inquiétantes en tendance car cette baisse s’accélère au quatrième trimestre.
En ce qui concerne les ventes aux particuliers, elles baissent de 7.3 % avec des disparités régionales car elles sont encore en augmentation en Ile-de-France et dans la région de Nice Côte d’Azur. On s’aperçoit que les ventes restent bonnes auprès des accédants à la propriété. Ça reste un socle très important d’environ 50 000 ventes. Celles qui fléchissent davantage sont celles auprès des ménages investisseurs qui baissent, elles, de 13.2 %. Il faut certainement aller trouver l’explication dans la cacophonie fiscale de ces derniers mois. Cela a certainement inquiété les investisseurs, générant un certain attentisme. Il faut aussi certainement aller chercher une explication dans les prix de l’immobilier neuf où dans certaines régions, il ne se dégage plus assez de rentabilité.
Donc il faut aller aujourd’hui chercher des réponses du coté des coûts de travaux qui sont de plus en plus élevés, mais aussi du côté des élus locaux car leurs besoins en accompagnement et en ressources génèrent aussi un refus des permis de construire ou une baisse des délivrances de permis, tout simplement car accueillir du logement neuf sur sa commune, c’est s’exposer à des besoins en matière de services, d’équipements publics... que toutes les communes n’ont pas forcément. Nous sommes à soutenir cet accompagnement nécessaire dans les territoires auprès de ceux qui signent les autorisations à construire et qui ont aujourd’hui les clés du choc de l’offre dans les mains.
Même si bien sûr il y a encore des endroits en France où à l’approche des élections, certains élus n’ont pas l’envie de construire des logements. D’une manière générale, il y a tout de même une raison majeure qui est liée à ce manque de ressources.
Il faut aussi travailler sur l’accession à la propriété qui reste, elle, très dynamique, mais qui le serait encore davantage si l’on pouvait produire plus de logements abordables en accession à la propriété, notamment dans les zones aménagées. On pourrait vendre plus si l’on pouvait produire plus de logements dans ce segment du logement abordable. »
- D'où ce sujet des investisseurs institutionnels qui reviennent sur le logement.
« C’est nécessaire et positif. Ils reviennent plus dans les zones très tendues comme Paris, Lyon et Nice mais je crois que nous avons aussi besoin qu’ils investissent dans les territoires où la demande est importante, notamment en logement intermédiaire. »
