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Prêt immobilier : qui sont les emprunteurs en ce début d'année 2024 ?

Ce début 2024 est marqué par les efforts des banques pour attirer les primo-accédants, , malgré des obstacles réglementaires persistants. © Shutterstock

Tags : Crédit immobilier, prêt immobilier, Empruntis


Après une année 2023 difficile et avant la dissolution surprise, la baisse des taux d'intérêt depuis janvier avait redonné de l'élan aux emprunteurs. Qui sont-ils en ce début 2024 ? Empruntis dévoile les tendances et les perspectives pour les acheteurs immobiliers. Découvrez les profils et les ambitions de ces nouveaux acquéreurs.



Après une année 2023 marquée par une hausse significative des taux d’intérêt, le début de l’année 2024 apporte une bouffée d’air frais aux emprunteurs. En effet, les taux ont amorcé une baisse progressive depuis janvier 2024, atteignant des niveaux plus favorables pour les acquéreurs de biens immobiliers.

Selon la dernière étude du courtier en crédit immobilier Empruntis, cette diminution des taux, bien que modérée, a redonné de l'élan au marché immobilier. La capacité d'emprunt des ménages a ainsi progressé en moyenne de 5 % en six mois, retrouvant des niveaux proches de ceux de juin 2023.

 

Amélioration des taux et donc du pouvoir d’achat immobilier

 

Le pouvoir d’achat des acquéreurs a donc repris des couleurs grâce à la baisse des taux d’intérêt et aux initiatives des banques qui n’hésitent pas à offrir des prêts bonifiés pour attirer les emprunteurs. Ainsi, des décotes significatives peuvent être obtenues, permettant aux ménages de bénéficier de conditions de financement plus avantageuses. Par exemple, des taux autour de 3,6 % sur 25 ans sont parfois négociables contre un taux affiché de 3,95 %. De plus, les primo-accédants bénéficient de prêts bonifiés, souvent entre 15 000 et 25 000 euros, crédit à taux zéro ou inférieur aux prêts classiques, facilitant leur accès à la propriété.

 

Crédit immo : qui sont les emprunteurs en ce début 2024 ?

 

Les données recueillies de janvier à mai 2024 par le courtier révèlent un changement notable dans le profil des emprunteurs. Les moins de 30 ans sont de plus en plus présents sur le marché, représentant une hausse de 5 points par rapport à 2023. Cette dynamique s'explique par des conditions de financement plus favorables pour cette tranche d'âge, souvent ciblée par les banques en raison de leur potentiel à devenir de futurs clients fidèles.
Les primo-accédants voient donc leur proportion augmenter de 2,31 points, indiquant une forte volonté d'accès à la propriété malgré un contexte économique encore incertain. À l’inverse, les secundo-accédants restent prudents, leur part se maintenant à 19,23 % en 2024. Les investisseurs locatifs, bien que toujours présents, montrent une attitude plus frileuse, avec une tendance à rajeunir et à être moins aisés financièrement, ce qui démontre malgré tout un intérêt persistant pour l’immobilier en tant que valeur refuge.

 

L’immobilier ancien supplante le neuf

 

Le manque de biens neufs continue de pousser les acheteurs vers le marché de l’ancien, accentuant une tendance déjà observée en 2023. La part des achats dans l’ancien avec travaux a progressé de 3 points en 2024, et les montants investis pour les rénovations ont augmenté de 37 %. Cette situation s’explique par la rareté des biens neufs disponibles et les opportunités offertes par les biens anciens nécessitant des travaux, souvent moins chers à l'achat.

 

Quel est le rôle du HCSF dans cette tendance pour emprunter ?

 

Reste que les exigences strictes du Haut Conseil de Stabilité Financière, HCSF, sont toujours un obstacle significatif pour de nombreux emprunteurs. Les critères de taux d’endettement à 35 % et de durée maximale des prêts à 25 ans, sauf exceptions pour la VEFA par exemple, limitent l’accès au crédit pour certains ménages et investisseurs. Toutefois, des marges de manœuvre existent, notamment via des enveloppes dérogatoires, bien que leur gestion reste complexe pour les banques.

 

Perspectives pour l'emprunt immobilier : à quoi s’attendre pour la rentrée 2024 ?

 

Les premiers mois de 2024 ont donc montré des signes encourageants pour le marché immobilier. La baisse des taux et les efforts des établissements bancaires pour rendre le crédit plus accessible permettent aux ménages de concrétiser leurs projets immobiliers. Toutefois, cela reste compliqué, notamment pour les secundo-accédants et les investisseurs locatifs. Le marché de l’immobilier ancien avec travaux devrait donc continuer à se dynamiser et les primo-accédants resteront une force motrice essentielle, selon l'analyse d'Empruntis.
Reste à savoir si les bouleversements politiques suite aux élections législatives anticipées ne vont pas changer la donne en matière de taux de crédit, de confiance des ménages, de politique du logement… Lire également - Dissolution : quelles conséquences pour le logement ?