Le Burkinabé, Diébédo Francis Kéré, 56 ans, est le premier Prix Pritzker africain. ©Lars Borges
Logements pour médecins ©Collection Francis Kéré
Centre de Santé et d'Action Sociale. ©Collection Francis Kéré
Lycée Schorge ©Iwan Baan
Lycée Schorge ©Iwan Baan
Ecole primaire de Gando, ville de naissance de Francis Kéré ©Erik-Jan Owerkerk
Ecole primaire de Gando, ville de naissance de Francis Kéré ©Erik-Jan Owerkerk
Opéra Village ©Kéré Architecture
Institut Technologique du Burkina Faso ©Francis Kéré
L’architecte, Diébédo Francis Kéré, vient d’être désigné lauréat du prix d'architecture Pritzker 2022, l’équivalent du prix Nobel, un prix internationalement considéré comme la plus haute distinction architecturale.
Né au Burkina Faso, désormais basé à Berlin en Allemagne, l'architecte connu sous le nom de Francis Kéré a l’ambition de responsabiliser et transformer les communautés à travers le processus de l'architecture. « J'espère changer de paradigme, pousser les gens à rêver et à prendre des risques. Ce n'est pas parce que vous êtes riche que vous devriez gaspiller du matériel. Ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'il ne faut pas essayer de créer de la qualité », détaille Francis Kéré lui-même. « Tout le monde mérite la qualité, tout le monde mérite le luxe et tout le monde mérite le confort. Nous sommes interdépendants et les préoccupations liées au climat, à la démocratie et à la rareté nous préoccupent tous ». Une école, des logements pour les enseignants, une bibliothèque, un lycée, un atelier de formation aux techniques de construction… voilà les premiers projets d’abord réalisés dans son pays natal, avant d’être naturalisé allemand et de travailler dans le monde entier, aux Etats-Unis notamment ; mais toujours rien en France.
Le jury du Prix Pritzker a voulu saluer son engagement pour la justice sociale et l'utilisation intelligente des matériaux locaux pour se connecter et répondre au climat naturel, pour lui qui travaille dans des pays marginalisés chargés de contraintes et d'adversité, où l'architecture et les infrastructures sont absentes. Un des défis qu’il s’est lancé : la recherche de fraîcheur naturelle, grâce à des doubles toitures, des cours ombragées… sans oublier l’utilisation de terre crue, matériau local, peu cher en Afrique.
« Francis Kéré est un pionnier de l'architecture - durable pour la terre et ses habitants - dans des terres d'extrême rareté. Il est à la fois architecte et serviteur, améliorant la vie et les expériences d'innombrables citoyens dans une région du monde parfois oubliée », commente la Fondation Pritzker. « Par des édifices qui font preuve de beauté, de modestie, d'audace et d'invention, et par l'intégrité de son architecture et de son geste, Kéré soutient avec grâce la mission de ce prix ». A 56 ans, Francis Kéré est le 45ème architecte à recevoir le Prix Pritzker.