Crowdfunding immobilier : nouvelle année record malgré le Covid

Malgré la crise sanitaire liée au Covid-19, le crowdfunding immobilier ou financement participatif de projets immobiliers neufs enregistre un nouveau record avec plus d’un demi-milliard d’euros collectés en 2020. Retour sur le succès du crowdfunding immobilier.
Nouveau succès pour le crowdfunding immobilier en 2020. Les années se suivent et se ressemblent pour le financement participatif de l’immobilier et cela, en dépit de la crise sanitaire et ses conséquences sur l’économie. De quoi présager encore de beaux succès pour les investisseurs comme les promoteurs immobiliers en 2021 ? C’est ce que pense Quentin Romet, président d’Homunity, un des piliers du crowdfunding immobilier en France.
Succès pour le financement participatif de l’immobilier
Malgré le stop and go lié au confinement, le crowdfunding immobilier a su tirer son épingle du jeu en 2020. L’année avait très bien commencé, la collecte globale affichait une progression de 106 % par rapport au premier trimestre 2019. Puis, la crise sanitaire a stoppé net cette croissance en passant de 40M€ à 20M€ de collecte mensuelle. Toutefois, le marché a redémarré aussi vite qu’il a cessé et dès le mois de mai, les collectes dépassaient les 40M€. Aussi, les montants moyens collectés par opération sont 30 % plus élevés en 2020 : au-delà de 800 000 € contre 685 000 € en 2019. Fin décembre, le total des montants levés sur l’année s’estime à près d’un demi-milliard d’euros, un chiffre conséquent dans le contexte actuel.
Les freins du crowdfunding immobilier en 2020
Si le nombre de projets immobiliers financés a lui aussi progressé à 558, Quentin Romet précise que « la collecte totale aurait pu être encore plus conséquente s’il n’y avait pas eu cette complexité d’obtention des permis de construire liée à la fois aux municipales et au confinement ». Le volume des remboursements est, quant à lui, en forte augmentation : 174 M€ en 2020 contre 111M€ en 2019, « attestant de la pérennité du modèle et de la qualité des processus de sélection des projets proposés », analyse le président d’Homunity, qui indique toutefois, qu’il faudra s’attendre en 2021 à des délais de remboursement prolongés car, outre les retards déjà accumulés pour les travaux en cours, les chantiers seront plus longs à réaliser à cause des protocoles sanitaires. Un impact déjà visible puisque la durée moyenne de remboursement est passée de 20 à 21 mois. Le rendement moyen délivré se maintient quant à lui aux alentours de 9,4 %, selon le site Hellocrowdfunding.com.
Le crowdfunding immobilier boosté par le digital
Un résultat d’autant plus remarquable que la crise a fortement impacté le secteur de l’immobilier qui est resté à l’arrêt pendant des semaines. Le succès de ces récentes collectes montre que les investisseurs sont toujours présents. Cela se justifie par le fait que le rendement moyen est toujours aussi attractif mais aussi par la digitalisation du placement. Si la dynamique est positive pour le crowdfunding immobilier, c’est aussi parce qu’elle est portée par la digitalisation. Là où d’autres placements immobiliers ont des processus très archaïques, le crowdfunding immobilier fait preuve d’une grande modernité grâce à son offre digitalisée. Un atout loin d’être anodin puisque déjà plus d’un million de personnes ont investi plus d’1,2 milliard d’euros dans le crowdfunding en France, l’imposant ainsi en quelques années seulement dans le paysage des produits d’épargne.
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Crowdfunding immobilier : à quoi s’attendre en 2021 ?
Avec le relèvement du seuil de collecte à 8 millions d’euros, ouvrant la voie à des projets et des opérateurs plus importants, le crowdfunding immobilier pourrait encore connaître une belle année 2021. En ayant prouvé la capacité du crowdfunding immobilier à lever des sommes de plus en plus importantes dans des délais relativement courts : un mois suffit souvent, 2021 pourrait être l’année où les 10 promoteurs les plus importants feront appel aux plateformes de crowdfunding immobilier. D’autant qu’ils pourraient avoir besoin de plus de fonds propres après la crise, les mesures sanitaires ayant stoppé net les chantiers et entrainé de nombreux retards administratifs, bloquant ainsi les fonds propres des promoteurs. De quoi booster encore l’investissement dans le financement participatif de l’immobilier.