Les chiffres de la construction en France à fin février viennent de tomber et ils dessinent une nouvelle fois un secteur en profonde difficulté, malgré une petite reprise des mises en chantier. Comme le relèvent les données officielles du ministère de la Transition écologique en charge du logement, ce secteur primordial de l'économie nationale continue de souffrir en ce début d'année.

Permis de construire : une baisse persistante

Au mois de février 2024, le nombre d'autorisations de logements en France a enregistré une nouvelle baisse de 4 % par rapport à janvier, totalisant 30 000 unités. Cette diminution s'inscrit dans une tendance plus large, avec une chute de 22 % par rapport à la moyenne des douze mois précédant le premier confinement. Cela représente presque 102 000 permis de construire en moins sur les douze derniers mois. Ainsi, de mars 2023 à février 2024, 364 800 logements ont été autorisés à la construction.
Les logements individuels demeurent presque stables, bien que nettement inférieurs : - 35 % à leur niveau pré-crise, tandis que les logements collectifs et en résidence connaissent également une baisse de 13 % par rapport à cette même référence. C'est notamment le segment des logements individuels qui peine à retrouver son dynamisme d'avant-crise sanitaire.

Mises en chantier : une reprise technique

Contrairement aux permis de construire, les mises en chantier de logements ont enregistré une augmentation notable en février 2024, avec 23 000 logements commencés, soit une hausse de 15 % par rapport à janvier. Sur une période de trois mois, de décembre 2023 à février 2024, les mises en chantier sont presque stables, bien que les logements individuels enregistrent une légère diminution : - 2 %. 
Toutefois, cette croissance est à relativiser par une baisse de 27 % par rapport à la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire et de 25.5 % qu'entre mars 2022 et février 2023. Là encore, le nombre de logements commencés a diminué de 95 700 unités pour représenter moins de 284 000 logements débutés. Les logements individuels purs : - 32,9 % ont connu la plus forte diminution, devant les logements collectifs ordinaires : - 22,8 %.
Malgré quelques signes de reprise dans les mises en chantier, le marché immobilier neuf reste en deçà de son potentiel pré-crise. La baisse persistante des autorisations de logements tant collectifs qu'individuels soulève des préoccupations quant à la capacité du marché à répondre à la demande croissante de logements. Les défis liés aux contraintes financières des acquéreurs, à la disponibilité des terrains et aux réglementations environnementales continuent de peser sur la croissance du secteur.