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Construction de logements : tendance toujours baissière en ce début 2024

Les grues dans le paysage vont devenir de plus en plus rares dans l'avenir, les permis de construire reculant à leur plus bas niveau historique.

Tags : Construction, permis de construire, mise en chantier, ministère de la Transition écologique


Les statistiques du ministère de la Transition écologique révèlent une nouvelle performance complexe pour le secteur de la construction. Même si les chiffres sont positifs sur les trois derniers mois, les autorisations et les mises en chantier restent en baisse à long terme et à nouveau au cours du mois de janvier.



En janvier 2024, le secteur de la construction en France affiche des résultats contrastés, marqués par une diminution notable des autorisations de logements et des mises en chantier sur le long terme. Selon les données officielles du ministère de la Transition écologique en charge du Logement, les chiffres révèlent une tendance à la baisse, bien que quelques signes encourageants se dessinent paradoxalement au cours des trois derniers mois.
Dans le détail, au cours du mois de janvier 2024, les autorisations de logements ont enregistré une baisse de 1 % par rapport à décembre, s'établissant à 31 800. Cette diminution représente un écart de 17 % par rapport à la moyenne des douze mois précédant le premier confinement, ajustée des variations saisonnières et des jours ouvrables. 

 

Un tiers de mises en chantier en moins au mois de janvier

 

Simultanément, le nombre de logements mis en chantier en janvier 2024 s'élève à 22 000, marquant une diminution de 12 % par rapport à décembre. Comparé à la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire, la baisse est encore plus significative, atteignant 32 %.
Malgré ces chiffres, une lueur d'optimisme apparaît dans les données sur trois mois, de novembre 2023 à janvier 2024. Les logements autorisés affichent un rebond de 5,7 %, après une légère contraction de 0,9 %. Cette dynamique positive est portée principalement par une augmentation des logements collectifs ou en résidence, enregistrant une hausse de 10,8 %, tandis que les logements individuels connaissent une légère baisse de 2,9 %.
Sur la même période, les logements commencés connaissent également un léger rebond de 3,6 %, après une chute de 11,3 %. Les logements collectifs ou en résidence contribuent à cette amélioration avec une hausse de 8 %, tandis que les logements individuels enregistrent une diminution de 2,4 %.

 

Moins de 370 000 logements neufs autorisés sur un an

 

En revanche, les données sur une échelle annuelle, de février 2023 à janvier 2024, révèlent une situation plus préoccupante. Avec 369 300 logements autorisés à la construction, le secteur enregistre une baisse significative de 23,4 % par rapport aux douze mois précédents. Il s'agit du chiffre le plus bas depuis le début de la série en 2000. Les autorisations de logements en résidence diminuent de 10,6 %, mais de manière moins prononcée que celles de logements collectifs ordinaires, de logements individuels groupés et de logements individuels purs.
Mesurées sur douze mois, les ouvertures de chantier connaissent une diminution similaire, estimées à 291 100 logements, soit 24,6 % de moins qu'entre février 2022 et janvier 2023. Les logements individuels purs enregistrent la plus forte diminution : - 33,1 %, suivis des logements collectifs ordinaires : - 24,3 %, des logements individuels groupés : - 15,5 % et des logements en résidence services : - 6,2 %. Ainsi, bien que des signes de redressement soient perceptibles sur une période de trois mois, les résultats annuels montrent toujours les difficultés continues auxquelles le secteur de la construction est confronté en ce début d'année 2024. Le logement neuf poursuit donc son inexorable chute, ce qui a conduit plusieurs grands promoteurs immobiliers, comme Nexity et Vinci Immobilier, à annoncer des plans sociaux, sans préciser, pour l'heure, le nombre de postes concernés. D'ici 2025, si la crise perdure, la FFB, Fédération Française du Bâtiment et la Fédération des Promoteurs Immobiliers estiment que jusqu'à 300 000 emplois, englobant tous les métiers, pourraient être supprimés dans le secteur de la construction.