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Promotion Immobilière en Languedoc-Roussillon : un effondrement historique à Montpellier et sa région

L'immobilier neuf en Languedoc-Roussillon subit une chute historique, avec des ventes et mises en vente en forte baisse au premier semestre. © Shutterstock

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La chute du marché immobilier neuf atteint des niveaux inédits en Languedoc-Roussillon. Mises en vente et ventes nettes reculent drastiquement au premier semestre 2024, exacerbant la crise du logement dans la région de Montpellier, creusant encore davantage le fossé entre l'offre et la demande.



L’immobilier neuf en France, et plus particulièrement dans l'ex-région Languedoc-Roussillon, connaît une crise sans précédent. Le premier semestre 2024 a été marqué par une chute vertigineuse des mises en vente et des ventes nettes, une tendance qui ne semble pas prête de s’inverser à court terme. La Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) Occitanie Méditerranée, dans son dernier rapport, tire la sonnette d’alarme sur l’état du marché, qui n’a jamais été aussi mal en point. Focus sur l'immobilier neuf à Montpellier et sa région.

 

Languedoc-Roussillon : un déclin en miroir de la tendance nationale

 

Comme au niveau national, l’ex-région Languedoc-Roussillon n’échappe pas à la dégradation. Avec une baisse des mises en vente de près de 31 % et des ventes nettes en recul d’environ 21 %, la région fait face à une crise profonde. En fin juin 2024, l’offre commerciale y était de 3 761 logements, en baisse de 13 % par rapport à 2023. Traduction d’une offre insuffisante pour un marché en forte demande.

 

 Montpellier Métropole : une chute dramatique des volumes

 

Si l’ensemble de la région est affecté, la Métropole de Montpellier est particulièrement touchée. Les mises en vente y ont chuté de plus de 53 % avec moins de 300 nouveaux logements mis sur le marché durant le premier semestre 2024. Les ventes nettes, quant à elles, ont dégringolé de 30 % par rapport au premier semestre 2023, une baisse considérable pour cette agglomération. À la fin du deuxième trimestre, l’offre commerciale s’établissait à seulement 1 000 logements, soit une réduction de 35 % par rapport à l’année précédente, ne représentant même plus une année de production.

Sur la ville-centre de Montpellier, bien que les mises en vente se soient maintenues par rapport au premier semestre 2023, leur volume reste trois fois inférieur à celui de 2022. Les ventes nettes, elles, ont été divisées par deux, alors que l’offre diminue de 15 %. Lire aussi - Les meilleurs quartiers pour investir à Montpellier

 

Béziers, Narbonne, Nîmes, Perpignan, Sète… une dynamique contrastée selon les territoires

 

L’analyse de la FPI Occitanie Méditerranée révèle également des dynamiques contrastées selon les territoires. Si les agglomérations de Béziers, Narbonne et l'immobilier neuf à Sète ont enregistré une hausse des mises en vente au cours du premier trimestre 2024, seule l’agglomération de Béziers a connu une progression des ventes : + 34 % par rapport à 2023, et se distingue en étant la seule à enregistrer une augmentation des ventes à investisseurs.
À l’inverse, les agglomérations de Nîmes et Perpignan sont en retrait avec une baisse marquée des mises en vente et des ventes nettes, notamment à Nîmes, où les ventes ont chuté de 32 %, réduisant l’offre commerciale de 35 %, passant 452 logements contre 611 en 2023.

 

Évolution des prix des appartements neufs : un marché fragilisé

 

Sur l’ex-Languedoc-Roussillon, les prix au mètre carré, en collectif libre hors stationnement, ont baissé de près de 5 %, à 4 495 €. Cette baisse des prix est particulièrement visible pour les prix du logement neuf à Montpellier, à 5 040 €/m² soit - 4,4 % et à Béziers : - 10,8 %. 
Narbonne et Perpignan affichent des prix stables, tandis que Sète et Nîmes voient leurs prix augmenter légèrement. Toutefois, ces évolutions sont à relativiser compte tenu du faible volume de ventes, ce qui ne permet pas de tirer des conclusions robustes sur une tendance générale.

 

Des conditions financières toujours peu favorables et des perspectives incertaines

 

Malgré une légère baisse des taux d’intérêt observée au premier semestre 2024, les conditions d’accès au crédit immobilier demeurent contraignantes pour les acheteurs, qu’ils soient investisseurs ou occupants, rappellent les promoteurs montpelliérains. Cette situation freine d’autant plus l’investissement, d’autant que la fin du dispositif fiscal Pinel, prévue pour décembre 2024, ne fait qu’amplifier les inquiétudes des professionnels de la FPI Occitanie Méditerranée. En effet, les ventes à investisseurs ont déjà diminué de 12 % au premier semestre 2024 et de 53 % par rapport à 2022, une baisse qui ne peut que s’aggraver en l’absence d’un nouveau dispositif fiscal incitatif, indique la fédération.

Le marché immobilier neuf en Languedoc-Roussillon, et plus particulièrement à Montpellier, se trouve dans une situation d’incertitude croissante. Comme le souligne Thierry Iacazio, président de la FPI Occitanie Méditerranée, « la question est de savoir si l’on peut réellement parler de projection à fin 2024 sur ces bases ? L’avenir est plus qu’incertain. » La comparaison est saisissante : en 1990, en pleine guerre du Golfe, 1 113 logements avaient été vendus sur la Métropole de Montpellier, contre seulement 883 en 2023. 
Avec la fin imminente du dispositif Pinel, des conditions économiques difficiles, un PLUi en cours de finalisation, une offre en berne, les incertitudes politiques au niveau national… le secteur de la promotion immobilière à Montpellier et sa région ne sait pas comment surmonter cette crise sans précédent.