Immobilier neuf : la Métropole de Lyon amorce une reprise, mais les déséquilibres demeurent
Après des mois de paralysie, le marché du logement neuf lyonnais redresse timidement la tête. Accédants en force, mais investisseurs et ventes en bloc toujours en fort en retrait : la reprise s’amorce, mais le chemin vers un équilibre durable reste semé d’incertitudes.
Suite à plusieurs années de crise, le marché du logement collectif neuf dans la Métropole de Lyon montre enfin des signes de redynamisation. Les chiffres publiés conjointement par la Fédération des Promoteurs Immobiliers, FPI de la Région Lyonnaise et le CECIM à fin septembre 2025 confirment un léger redressement des ventes, mais aussi la persistance de fragilités structurelles. Focus sur le marché de l'immobilier neuf à Lyon.
Une hausse des ventes portée par les accédants à la propriété et l’accession aidée
Sur les neuf premiers mois de 2025, 1 229 logements collectifs neufs, hors ventes en bloc, ont trouvé preneur dans la Métropole de Lyon, soit + 14 % par rapport à la même période de 2024.
Ce redressement est principalement tiré par les acquéreurs occupants, qui représentent 89 % des ventes, contre 78 % un an plus tôt. Les ventes en TVA réduite, destinées aux ménages sous plafonds de ressources, restent soutenues, représentant 48 % des transactions, dont 133 logements en Bail Réel Solidaire, BRS.
En revanche, le segment des ventes en bloc s’effondre : 288 logements vendus, contre 1 318 à la même date en 2024. Ces ventes concernent presque exclusivement des bailleurs sociaux (233 unités) et, à la marge, du logement locatif intermédiaire (46 unités).
Une offre en légère hausse, mais un marché encore loin des niveaux d’avant-crise
L’offre disponible s’établit à 2 900 logements, en légère progression de 3 % sur un an. Les mises en vente connaissent en revanche un net rebond : 1 421 logements lancés commercialement depuis janvier, soit + 52 %. Un signal encourageant, même si les volumes restent inférieurs de moitié à ceux de 2019 et 60 % en dessous des années 2015/2016.
Le prix moyen de vente en secteur libre, hors stationnement, repart également à la hausse : 5 509 €/m² habitable, soit + 5 % en un an. Une tendance que les promoteurs expliquent par la hausse des coûts techniques de construction, liée notamment à la mise en conformité avec le seuil 2025 de la réglementation environnementale RE2020. Ces contraintes renforcent la qualité énergétique et environnementale des logements neufs, mais limitent la possibilité de baisser les prix de sortie, rappelle la FPI lyonnaise. Suivre l'évolution des prix de l'immobilier neuf à Lyon en temps réel
L’immobilier neuf à Lyon et Villeurbanne : locomotives du rebond
Ville de Lyon : un redémarrage maîtrisé
La capitale des Gaules enregistre 317 réservations à fin septembre (+ 14 %) et 402 mises en vente (+ 112 %). L’offre disponible recule légèrement à 767 logements (- 7 %), mais la demande reste bien orientée. Le prix moyen grimpe à 6 293 €/m², soit + 3,1 %, confirmant le retour d’une certaine tension sur le marché intra-muros.
Les arrondissements les plus chers demeurent le 6e (7 724 €/m², + 10 %) et le 4e (7 407 €/m², + 5 %), tandis que le 8e (5 156 €/m², - 7 %) et le 9e (5 282 €/m², - 3 %) restent les plus abordables.
Villeurbanne : explosion des ventes d’appartements neufs
Avec 177 réservations, soit + 82 %, et 189 mises en vente, soit + 38 %, l'immobilier neuf à Villeurbanne confirme sa vitalité, après avoir touché le fond. L’offre disponible baisse légèrement à 300 logements : - 6 %, et le prix moyen s’établit à 5 367 €/m², en très légère hausse : + 1 %. La commune profite pleinement de la proximité du cœur lyonnais tout en restant plus accessible.
Les extérieurs de la Métropole marquent le pas
En revanche, les communes périphériques enregistrent seulement 479 réservations, en baisse de 18 %, marquant la fin du report de la demande vers les extérieurs de la métropole lyonnaise.
Les mises en vente progressent tout de même de + 17 % à 580 logements, mais l’offre reste stable à 1 479 logements. Le prix moyen atteint 4 124 €/m², soit une augmentation de + 3 %. Les ventes en bloc y demeurent stables, à 196 logements, presque exclusivement des logements sociaux : 187 unités.
La fin du Pinel entraîne des tensions persistantes sur le locatif privé
Depuis la disparition du dispositif Pinel, le marché s’est recentré sur l’accession à la propriété, réduisant drastiquement les achats d’investisseurs. Cette évolution accentue les tensions sur le marché locatif libre, déjà en pénurie.
La FPI rappelle toutefois qu’un investissement en locatif intermédiaire, LLI via une SCI permet encore de bénéficier d’une TVA réduite à 10 %, un mécanisme trop méconnu selon les professionnels.
Si la FPI salue les premiers signes de reprise, elle alerte sur la fragilité du redémarrage. « 25 communes de la Métropole ne disposent d’aucun stock commercialisable », souligne la Fédération, qui appelle à un respect strict des objectifs du PLU-H et à une accélération des procédures d’instruction des permis de construire, particulièrement à l’approche des échéances électorales.
Malgré l’incertitude politique, la FPI régionale a également renouvelé son soutien aux mesures proposées au niveau national : exonération partielle des droits de succession pour les logements neufs acquis en VEFA, aide aux maires bâtisseurs via un partage de la TVA immobilière, et création d’un statut du bailleur privé.
Le logement neuf, un levier pour la transition écologique
D’autant que au-delà des chiffres, la FPI insiste sur le rôle du logement neuf dans l’adaptation des villes au réchauffement climatique : performance énergétique, végétalisation, réduction des charges, confort d’été… Le neuf reste le seul segment immédiatement conforme aux ambitions environnementales nationales.
La Métropole de Lyon semble donc renouer avec une dynamique de production et de vente de logements neufs. Mais le rebond reste fragile, dépendant à la fois d’un retour des investisseurs et d’une mobilisation plus forte des collectivités locales pour relancer la construction.
Le marché du neuf lyonnais en bref en 2025
📈 + 14 % de ventes dans la Métropole, mais effondrement des ventes en bloc🏙️ Recentrage sur Lyon et Villeurbanne
💶 Prix en hausse moyenne de 5 % tous secteurs confondus
🧱 Mises en vente en forte progression, mais encore loin des niveaux de 2019
⚠️ Pénurie de logements dans 25 communes
🌍 Transition écologique : le neuf reste un acteur clé