Du confort à la plus-value : l'ascenseur, l'arme secrète de l'immobilier neuf

Obligatoire, convoité, valorisé : l’ascenseur n’est plus un simple luxe dans le neuf : il est désormais une obligation au-delà de deux étages. Accessibilité, confort, valorisation… Quels impacts sur les prix, les étages à privilégier et les dernières normes ? On vous dit tout.
Dans le secteur de l’immobilier neuf, l’ascenseur n’est plus un simple confort : c’est une véritable norme, voire une obligation légale selon la configuration du bâtiment. De plus en plus, la réglementation et les attentes des acheteurs mettent l’accent sur l’accessibilité et le confort, rendant la présence d’un ascenseur dans les immeubles neufs quasiment incontournable. À la clé : des obligations précises, des valorisations immobilières différentes selon la présence ou non d’un ascenseur, et même une hiérarchie des étages.
Ascenseur obligatoire dans les immeubles neufs de plus de deux étages
Depuis la loi Elan, renforcé par le décret du 30 juin 2021, l'installation d'un ascenseur est obligatoire dans les immeubles neufs de plus de deux étages accueillant des logements au-dessus ou au-dessous du rez-de-chaussée. Cela marque une évolution par rapport à l’ancienne réglementation, qui ne l’imposait qu’à partir de trois étages.
Cette mesure vise à favoriser l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, PMR, les personnes âgées ou encore les familles avec jeunes enfants, tout en répondant aux exigences de sécurité : les bâtiments doivent pouvoir permettre le passage d’un brancard à tous les niveaux. Découvrir également - Quelles sont les normes PMR d'un appartement neuf ?
À noter : cette obligation concerne uniquement les logements collectifs neufs. Dans l’ancien, l’installation d’un ascenseur dépend d’une décision de copropriété et reste rare dans les immeubles de petite hauteur.
Pas d’ascenseur ? Attendez-vous à une chute… de prix
La présence d’un ascenseur n’est pas seulement une affaire de réglementation : elle influe directement sur la valeur d’un bien. Une étude récente montre que les appartements avec ascenseur se vendent en moyenne 8,3 % plus cher à Paris, et même jusqu’à 19,8 % à Nice, 15,4 % à Nantes.
Cette plus-value peut cependant varier selon le contexte local. À Lyon, par exemple, les quartiers anciens, souvent dépourvus d’ascenseur, conservent une forte attractivité en raison de leur charme architectural. Lire aussi - Quels critères font grimper les prix immobiliers ?
Quel est le niveau d'étage le mieux à habiter ? Quel est le meilleur étage dans un immeuble avec ascenseur ?
À l’inverse, l’absence d’ascenseur entraîne une décote importante, surtout pour les appartements situés à des étages élevés. En règle générale :
• Sans ascenseur, le 3e étage est le plus recherché : il offre un bon compromis entre luminosité et accessibilité.
• Avec ascenseur, c’est le 5e étage qui devient le plus prisé, car il combine belle vue, tranquillité et absence d’effort physique.
Pourquoi est-il obligatoire d'avoir un miroir dans un ascenseur ?
Moins connue du grand public, la norme EN 81-70 impose la présence d’un miroir dans les ascenseurs, notamment pour permettre aux personnes en fauteuil roulant de manœuvrer en toute sécurité. Mais au-delà de la simple fonctionnalité, ces miroirs répondent à des besoins psychologiques : ils atténuent le sentiment d’étroitesse, réduisent l’angoisse des usagers claustrophobes, et offrent un moment de réassurance ou de distraction.
Outre la possible rapide retouche esthétique avant une réunion ou un rendez-vous, l’ascenseur devient aussi un espace de transition personnelle, discret mais significatif.
Quelles sont les charges de copropriété avec un ascenseur ?
Si la présence d’un ascenseur dans un immeuble neuf représente un atout en matière de confort et de valorisation, elle implique aussi des charges de copropriété plus conséquentes. L’entretien, les contrôles techniques obligatoires, les éventuelles réparations et le contrat de maintenance annuel représentent un poste de dépense non négligeable pour les copropriétaires. À titre indicatif, ces coûts peuvent représenter 10 à 25 % des charges totales d’un immeuble. Lire aussi - Quelles sont les charges de copropriété en immobilier neuf ?
Charges d’ascenseur : qui paie quoi en copropriété ?
Avoir un ascenseur dans un immeuble neuf entraîne donc des charges supplémentaires. Ces frais, dits « spéciaux », sont payés uniquement par les copropriétaires qui en bénéficient. En général, plus on habite haut, plus on paie, car l’usage est plus fréquent. Les habitants du rez-de-chaussée sont souvent exemptés, sauf s’ils utilisent l’ascenseur pour accéder au sous-sol, parking ou cave. Les professionnels (médecins, avocats...) paient aussi davantage, car ils génèrent plus de passages. La superficie du logement entre aussi en compte : un grand appartement paiera plus qu’un petit. Un appartement neuf de quatre chambres au 5e étage paiera davantage qu’un studio au 2e. En résumé, si vous pouvez utiliser l’ascenseur, vous devez participer aux charges, même si vous ne l’utilisez pas.
Valeur patrimoniale : un critère de valorisation désormais incontournable
L’ascenseur est donc devenu un critère essentiel dans l’immobilier neuf, autant pour des raisons réglementaires que de confort et de valorisation. Sa présence influence fortement le prix de vente, la désirabilité du logement et même le choix de l’étage. Pour les futurs acquéreurs ou investisseurs, il convient donc de porter une attention particulière à ce détail, qui n’en est plus un.