Marie Joubert, Sogimm : « Nous avons dû nous battre pour sortir ces 4 opérations en chantier »
Malgré un marché sous tension, Sogimm multiplie les avancées : quatre chantiers lancés, des projets exemplaires et des innovations environnementales avec de la géothermie profonde. Sa directrice des opérations, Marie Joubert, dévoile comment le promoteur haut-savoyard parvient à sortir ses projets, réinventer ses opérations et sécuriser ses chantiers dans un contexte immobilier incertain.
Comment ça va chez Sogimm cette année, sachant que la période est compliquée pour beaucoup de promoteurs ? Votre situation est-elle différente avec votre implantation en Haute-Savoie, territoire qui reste dynamique économiquement ?
Marie Joubert : « En fait, nous sommes assez satisfaits pour 2025, car nous avons lancé quatre chantiers cette année, plus une opération de lots à bâtir, ce qui est énorme pour nous. Pourquoi autant de chantiers ? C’est surtout lié à l’inertie actuelle sur les acquisitions foncières, les renégociations, l’évolution du marché et les recours. Ce sont des dossiers sur lesquels nous nous sommes accrochés, que nous avons repris plusieurs fois. Cela reflète nos valeurs : quand nous avons un projet, nous ne le lâchons pas, nous le redessinons, le renégocions, mais nous le menons à terme. »
- Sur quels types de territoires travaillez-vous particulièrement ?
« Nous nous concentrons sur des zones pertinentes. Par exemple, à Annecy, le marché est compliqué, mais la première couronne fonctionne très bien. Nous avons lancé le programme neuf Virtuoz à Epagny, un projet attendu dans cette commune, car Sogimm y est historiquement reconnu.
- Le démarrage des travaux et la présence des grues rassurent-ils les acquéreurs ?
« Bien sûr, cela aide. Certains acquéreurs sont inquiets du délai entre la signature du compromis et le début des travaux. Notre objectif est d’atteindre rapidement 50 % de pré-commercialisation, puis de continuer à vendre les autres lots. L’effet « grues » existe, mais il est moins déterminant que notre notoriété. »
- Qu’en est-il des projets en montagne ?
« Pour l’instant, nous livrons un projet en montagne, mais c’est plus anecdotique. Nous sommes surtout sur du développement et pas encore sur de la commercialisation. Nous anticipons un effet JO 2030, mais c’est encore tôt. Les élections à venir nous incitent également à la prudence. »
- Quels secteurs alpins fonctionnent le mieux ?
« Certains projets se distinguent. Par exemple, à Groisy avec Aurae et Entrelacs, les ventes progressent bien. Avec Terra Alba à Albens / Entrelacs en Savoie, nous avons ajusté le projet pour le rendre accessible à nos clients, avec le soutien de la collectivité. Nous avons retravaillé le plan masse, modifié les produits et intégré du logement social, ce qui a permis de commercialiser le programme à un prix raisonnable et cela fonctionne désormais. »
- Vous avez aussi remporté un lot sur l’emblématique écoquartier Vallin Fier à Annecy. Comment le projet a-t-il évolué ?
« C’est un projet de très longue haleine. Nous avons remporté le premier concours en 2019, mais avec les changements de municipalité et du programme, nous avons dû reconcourir et avons gagné à nouveau en 2021. La ville d’Annecy modifiait son PLU et ses exigences en matière du référentiel « bien construire », ce qui a nécessité beaucoup de patience.
- Vous parlez beaucoup d’innovation et de respect environnemental. Est-ce que cela touche également vos autres projets ?
« Oui, nous continuons d’innover, malgré la période, sur tous les aspects : sociétal, environnemental, et bien sûr pour répondre aux attentes de nos clients, qui souhaitent pouvoir accéder à la propriété tout en respectant leur cadre de vie et l’environnement. »
- Une autre opération actuellement en commercialisation que vous pourriez citer ?
« Nous avons lancé tout récemment le projet Liséa à La Roche-sur-Foron. Nous avons collaboré dès le départ avec le bailleur Haute-Savoie Habitat et un autre promoteur régional Edifim pour porter ce projet ensemble. Il s’agit de 59 logements répartis en un tiers LLS, un tiers en LLI et un tiers en accession libre. Nous espérons démarrer les travaux l’été prochain. »