Pascal Boulanger, FPI : « Les besoins des Français restent criants, il faut des mesures d'urgence pour le logement »

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Alors que les ventes décrochent de 27 % au deuxième trimestre 2023, que les ventes aux investisseurs ont été divisées par deux, que l’année 2023 s’annonce comme pire que l’année du Covid, entretien avec le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, Pascal Boulanger, à l’issue de la présentation des derniers chiffres du marché du logement neuf. 

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Pascal Boulanger, pdt de la FPI France, tente de conserver le sourire mais la crise du logement neuf est de plus en plus forte. © Studioanna

Alors que les ventes décrochent de 27 % au deuxième trimestre 2023, que les ventes aux investisseurs ont été divisées par deux, que l’année 2023 s’annonce comme pire que l’année du Covid, entretien avec le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, Pascal Boulanger, à l’issue de la présentation des derniers chiffres du marché du logement neuf. 

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- En quoi les chiffres du premier semestre 2023 sont du jamais-vu en termes de logements neufs ? 

 

« C'est du jamais-vu depuis la création de l'observatoire. Nous sommes pires que les chiffres de l'année Covid de 2020. Les promoteurs vendaient environ 160 000 logements neufs par an ces dernières années, nous sommes à seulement 46 000 sur le premier semestre et cela continue de baisser tant sur l'offre que sur la demande. Nous ne pourrons pas faire un second semestre meilleur que le premier semestre. S'il ne se passe rien, nous vendrons moins de 90 000 logements neufs cette année. Les ventes aux investisseurs ont par exemple été divisées par deux en raison d'un manque de confiance, d'un Pinel 2023 moins attractif que la précédente version, mais surtout des conditions d'octroi imposées par le HCSF, Haut Conseil de Stabilité Financière. Il faudrait que l'on raisonne en reste à vivre pour les investisseurs, plutôt que le taux d'endettement. Bien sûr que le HCSF est dans son rôle de protéger les emprunteurs et éviter les surendettements ; mais nous sommes allés trop loin, comme toujours en France, avec le principe de précaution. Il y a bien sûr un effet psychologique mais l'accès au crédit avec la montée des taux d'intérêt reste la principale raison. Pourtant, cela reste toujours pertinent et positif d'investir dans l'immobilier quand on compare les niveaux des taux d'intérêt et de l'inflation face à la rentabilité locative et la potentielle plus-value. Aujourd'hui, on est tombé à un tiers d'investisseurs pour deux-tiers de propriétaires-occupants. »

 

- Quid de vos échanges avec le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete ?

 

« Il a nos chiffres sur son bureau, il a nos propositions de mesures, il sait ce que l'on attend de lui ; mais il sait aussi que nous ne participerons plus à de quelconque assise, commission ou réunion ou autre conseil national... Après les déceptions du CNR Logement, de la commission Rebsamen, c'est maintenant une question de volonté politique et d'arbitrage. Le président Macron aurait dit dans une réunion « il faut que cela bouge », avec une promesse d'une loi sur le logement ; mais nous n'avons pas plus d'infos, hormis les appels et échanges très récents avec Thomas Cazenave, ministre du Budget, avec Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, en plus de ceux avec Patrice Vergriete. »

 

- Est-ce que le logement peut attendre le budget 2024 pour obtenir des mesures ?

 

« On ne peut pas attendre car bien au-delà d'une profession qui est en danger, derrière tout cela, il faut loger les Français. Les besoins augmentent toujours. Il y a toujours plus de Français mal-logés. La raison d'être des promoteurs immobiliers est plus que jamais prépondérante pour les Français. Des étudiants renoncent à leurs études faute d'avoir trouvé un logement près de leur de leur école ou de leur université. Des salariés refusent des postes car ils ne trouvent pas de logement abordable à proximité, me rapporte régulièrement le Medef et cela sans parler des 300 000 emplois qui vont être perdus très rapidement dans le BTP et dans les secteurs qui en découlent. 
Alors oui, il nous faut des mesures d'urgence comme l'exonération temporaire des droits de succession, comme cela avait été fait sous le gouvernement Balladur. Ça serait un électrochoc pour faire revenir les acheteurs vers le logement neuf. Ensuite, il y a des mesures de long terme : aider les maires bâtisseurs en fléchant la TVA immobilière vers les villes qui font un effort supplémentaire pour construire davantage. Il faut aussi inverser le système des plus-value immobilières sur les terrains constructibles et trouver un statut pérenne pour le bailleur privé. De quoi éviter les effets d'aubaine et de niche qu'on aime reprocher aux dispositifs de défiscalisation et rassurer l'investisseur. »

 

- Est-ce que vous comprenez l'absence de réactions concrètes autour de l'actuelle crise du logement ?

 

« C'est incompréhensible. Il y a un an, nous avions déjà prévenu, mais ils étaient nombreux à avoir des doutes alors que maintenant, nos prévisions étaient en-dessous de la réalité. Le logement, c'est le plus gros poste de dépenses des ménages, entre 30 et 40 % selon les revenus des ménages, loin devant l'énergie ou l'alimentaire. Nous sentons des tensions partout : chez les étudiants, chez les employeurs, chez les professionnels, même chez les bailleurs sociaux... Nous produisons 54 % du logement social en France, si nous produisons deux fois moins, il y aura deux fois moins de logements sociaux sur le marché. Il nous faut donc des mesures d'urgence. Il me semble que la prise de conscience a eu lieu du côté du gouvernement et des élus. Nous mettons donc notre confiance sur le ministre Vergriete pour mettre en place des mesures robustes et rapides pour loger les Français car les besoins sont de plus en plus criants. »

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