Crise dans le BTP : l'ultimatum d'un secteur en chute libre

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Alors que le logement entraîne le BTP dans la récession, la Fédération Française du Bâtiment parle de la « faillite d’une politique », qui met en péril 300 000 emplois d’ici mi-2025.

crise btp 2024
Les premiers chiffres de 2024 dans le BTP font craindre le pire, d'où l'ultimatum lancé par la Fédération Française du Bâtiment. © DR

Alors que le logement entraîne le BTP dans la récession, la Fédération Française du Bâtiment parle de la « faillite d’une politique », qui met en péril 300 000 emplois d’ici mi-2025.

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La conjoncture dans le secteur du BTP en ce début de mars 2024 est marquée par un nouveau plongeon inquiétant du logement neuf, confirmé par les récentes déclarations du président de la FFB, Olivier Salleron, discours qui met en lumière les principales tendances et les conséquences sur l'emploi, les entreprises et l'économie nationale.

 

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Logement neuf : une situation plus que préoccupante

 

La crise persiste dans le secteur du logement neuf, avec une baisse de 23,3 % des mises en chantier sur trois mois à fin janvier 2024. Les autorisations, bien que moins touchées, affichent tout de même un recul de 2,1 %, principalement attribué à un effet de base post-RE2020 sur les logements collectifs. Les ventes s'effondrent de manière dramatique, avec une chute de 44,1 % dans l'individuel diffus et de 23,5 % dans la promotion immobilière en 2023. Les perspectives de mises en chantier restent au plus bas, alors qu'aucun rebond ne semble visible en ce début 2024.

 

Non résidentiel neuf : une dégradation inquiétante

 

Dans le même temps, la situation dans le non résidentiel neuf n'est pas plus réjouissante, avec une chute de 11,2 % des surfaces commencées de bâtiments par rapport à la même période un an auparavant. Tous les segments sont touchés, à l'exception de la commande publique qui enregistre une hausse de 10,3 %. Les perspectives sont en berne, notamment pour les bâtiments administratifs qui voient leurs permis chuter de 6,8 %.

 

300 000 emplois en péril d'ici mi-2025

 

Le secteur du bâtiment a déjà perdu 3 300 postes en 2023, dont 1 900 salariés. La situation s'aggrave, avec une accélération de la perte d'emplois entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023, atteignant 13 300 postes. « On ne dispose pas encore de données sur le début 2024, mais on n'identifie guère de raison motivant une amélioration de cette situation », précise Olivier Salleron. Pour mémoire, la FFB craint la perte de 90 000 postes dans le secteur en 2024, si rien ne change. Un chiffre qui pourrait atteindre les 150 000 pertes d'emplois directs dès la mi-2025, soit 300 000 emplois menacés au total, selon les projections de la fédération.
Pour preuve, les défaillances dans le bâtiment s'envolent déjà de plus de 30 % sur les trois derniers mois par rapport à leur niveau d'avant-crise sanitaire, confirmant l'entrée en récession.

 

Les répercussions de la crise du logement neuf

 

Mois après mois, le plongeon dans l'abîme du logement neuf s'accélère et entraîne tout le secteur du bâtiment. Ces chiffres alarmants entraînent une prévision de la FFB d'un véritable crash en 2024, à seulement 250 000 logements commencés, soit un ratio de 8 mises en chantier pour 1 000 ménages en France, comme au tout début des années 1950. La crise du bâtiment pénalise l'économie française, amputant près d'un tiers de la croissance du pays. « Les 80 000 logements neufs de perdus entre 2022 et 2023, c'est 1.7 milliard d'euros en moins rien qu'en TVA, soit deux fois plus que le coût du PTZ », détaille Olivier Salleron. Et des réactions en chaîne : à l'image de la fermeture annoncée de 40 magasins de décoration et d'ameublement Maisons du Monde. 

 

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MaPrimeRénov' : une lourde menace évitée sur l'amélioration-entretien

 

travaux de rénovation énergétique
Même les travaux d'amélioration-entretien, reposant sur MaPrimeRénov', ne soutiennent plus l'activité des entreprises du bâtiment. © DR
En parallèle, le début de 2024 s'est révélé assez chaotique sur le marché de la rénovation. La chute des transactions dans l'existant, aussi bien dans le logement que dans le non résidentiel, constitue un arrière-fond très défavorable. À cela s'ajoute l'impact catastrophique de la transformation profonde de MaPrimeRénov'. Alors que le financement de l'approche par geste(s) se trouve très nettement réduit au profit de la rénovation globale, cette dernière bute sur un volume bien trop faible de Mon Accompagnateur Rénov, point de passage impératif. Le résultat est connu : sur janvier-février 2024, le nombre de primes accordées chute de 75 % en un an.
Face à la catastrophe annoncée, les ministres de la Transition écologique et du Logement, Christophe Béchu et Guillaume Kasbarian, ont enfin entendu la FFB et annoncé un fort assouplissement de l'accès à MaPrimeRénov', notamment en ré-élargissant le champ de l'approche par geste(s). La FFB salue cette révision bienvenue, toute en soulignant que sa traduction opérationnelle prendra quelques semaines « si les décrets sont pris comme promis dès maintenant ».
Pendant ce laps de temps, le marché restera encalminé. « Très probablement, la hausse d'activité que nous avions prévue pour 2024 se révélera donc trop optimiste, alors même qu'ici réside le seul vecteur de croissance », précise Olivier Salleron. À plus court terme, cette situation fragilise des acteurs, singulièrement les artisans dont les carnets de commandes n'excèdent pas quelques mois. Certains d'entre eux pourraient tout simplement se retrouver sans travail, notamment lorsqu'ils exercent dans l'isolation ou la pose de pompes à chaleur, prévient la FFB.

 

Comment rebondir et sortir de l'impasse ?

 

Limiter l'impact de cette crise implique d'agir au plus vite sur le segment le plus réactif : l'amélioration-entretien. D'où l'urgence qu'il y a à réformer la mouture 2024 de MaPrimeRénov' et de s'assurer d'un véritable essor de MaPrimeAdapt', comme du programme de rénovation des écoles, réclame la FFB.
Il convient également de profiter à plein de l'assouplissement qui semble se confirmer sur le marché du crédit. Surtout si le reflux de l'inflation se confirme dans l'Union européenne et débouche sur une baisse des taux directeurs de la BCE à l'été. Aujourd'hui, le risque réside dans le fait que cette amélioration ne profite qu'aux meilleurs dossiers, c'est-à-dire plutôt à des ménages dotés de revenus élevés et souvent secundo-accédants.
Deux mesures permettraient d'éviter une telle concentration, selon la FFB : premièrement, une large réouverture du PTZ le ramenant à minima à son champ de 2023 ; deuxièmement, un assouplissement des règles fondamentales du HCSF, d'autant qu'on ne relève toujours pas de risque d'explosion de la sinistralité du crédit immobilier.
Autre demande de la FFB : limiter les changements règlementaires avec un moratoire total pour quelques années, notamment la marche 2025 de la RE 2020, que le BTP veut voir reportée à 2028, puisque les règles actuelles rangent déjà la France au premier rang mondial en termes de performance écologique de la construction neuve.
Alors que Bercy a regretté récemment une perte fiscale de 8 milliards d'euros en 2023, la FFB estime que ces mesures s'avèrent d'autant plus indispensables que la crise du bâtiment pénalise d'ores et déjà lourdement l'économie française. De fait, selon les Comptes de la Nation de l'Insee, si les dépenses d'investissement en construction des ménages et des entreprises s'étaient simplement maintenues à niveau en 2023, le PIB eut progressé de 1,3 % et non de 0,9 %. En d'autres termes, la crise du bâtiment a amputé de près du tiers la croissance du pays. Et cela se poursuit et se poursuivra en 2024 en l'absence de réactions.
D'où cet ultimatum lancé par Olivier Salleron à l'issue de son point de conjoncture. « On nous laisse à quai pour des raisons budgétaires, alors que l'on rapporte 92 milliards d'euros de taxe, soit quatre fois plus que ce qui est investi dans le logement en France. Même si nous avons été entendus à propos de MaPrimeRenov', la grogne et la colère vexatoire sont toujours là et elles peuvent être explosives. Les entrepreneurs sont très déterminés car ils savent qu'ils risquent de perdre leur entreprise si rien n'est fait ».
« Arrêtons les incantations et passons au concret », voilà la demande de la FFB, à quelques jours d'un conseil  face à une crise dans le BTP qui exige une réponse urgente et concertée. Il faut des réformes immédiates et des actions ciblées pour soutenir le logement neuf, stimuler l'amélioration-entretien et ainsi éviter une catastrophe économique, conclut le BTP.

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