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Guillaume Kasbarian, le nouveau visage du Logement : une nomination qui suscite attentes et interrogations

Guillaume Kasbarian, 37 ans, vient d'être nommé ministre délégué au Logement dans le gouvernement de Gabriel Attal. © DR

Tags : Immobilier, logement, ministère du Logement, Guillaume Kasbarian


Après presque un mois sans représentant ministériel à la tête du Logement, c’est finalement Guillaume Kasbarian, qui vient d’être nommé ministre délégué au Logement dans le gouvernement de Gabriel Attal. Une nomination attendue alors que le Premier ministre a fait du logement une de ses priorités.



Ce jeudi 8 février 2024, en soirée, le Premier ministre Gabriel Attal a complété son gouvernement, mettant, en parallèle, le logement au cœur des « urgences » à traiter, au cours d’une émission sur France 2. Au sein de cette seconde vague d’annonce tant attendue pour détailler son gouvernement, une nomination a particulièrement retenu l'attention du monde de l’immobilier : celle de Guillaume Kasbarian en tant que ministre délégué au Logement. « Logement, la fin du grand absent ? », s’interroge ainsi Eric Allouche, directeur exécutif du Réseau ERA Immobilier.

 

Une nouvelle tête au service du Logement

 

Guillaume Kasbarian, député de la première circonscription d'Eure-et-Loir, a été élu sous la bannière de La République en marche lors des législatives de 2017, puis réélu en 2022. Jusqu’ici président de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, ce diplômé de l'ESSEC a marqué son passage parlementaire avec la proposition de loi contre les occupations illicites de logements, surnommée la « loi Kasbarian », adoptée en juillet 2023. Cette législation renforce les mesures anti-squat, facilitant les expulsions et imposant des sanctions plus sévères. D’où les interrogations de certains professionnels suite à sa nomination à la tête du ministère délégué au Logement.
Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, espère que le nouveau ministre sera plus attentif désormais aux difficultés des mal-logés, pointant du doigt les conséquences de la loi anti-squat. Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement, a qualifié cette nomination de « véritable gifle » au secteur du logement.
Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale de l'habitat, a exprimé son espoir quant à une mise en œuvre rapide des décisions budgétaires de 2024, tout en l’exhortant à « ne pas dégrader les efforts entrepris depuis des années pour lutter contre la ségrégation spatiale. Il ne faut pas abîmer la loi SRU », faisant référence aux premières pistes de mesures évoquées par Gabriel Attal pour « déverrouiller le logement ». Lire aussi - Les 5 mesures pour un choc de l'offre de Gabriel Attal 

 

Attentes et pression sur le nouveau ministre

 

Les dix organisations partenaires de l'Alliance pour le logement ont bien sûr félicité Guillaume Kasbarian dans un communiqué commun, tout en soulignant la nécessité d'actions fortes et immédiates pour faire face à la crise du logement, que ressentent 83 % des Français, selon une étude Viavoice. Ils appellent à une politique nationale du logement, mettant en avant des engagements concrets comme la relance de la construction neuve, la dynamisation de la rénovation, le soutien à l'accession à la propriété et la visibilité à travers un plan pluriannuel. « Il est temps de mettre tous les moyens pour relancer, partout en France, la construction neuve et dynamiser la rénovation de logements, l’outil de production étant en train de se fragiliser, voire de se fracturer avec la perte annoncée de dizaines de milliers d’emplois qualifiés dans toute la filière », ont ainsi précisé les membres de l’Alliance : la FFB, l’USH, la FNAIM, la FPI, Pôle Habitat FFB, PROCIVIS, l’UNIS, l’UNNE, l’UNSFA et l’UNTEC.
Les premières paroles et décisions de Guillaume Kasbarian en tant que ministre délégué au Logement sont donc très attendues, notamment lors de la passation de pouvoir ce vendredi midi à l’Hôtel Roquelaure avec Patrice Vergriete qui lui laisse sa place pour un portefeuille de ministre en charge des Transports, toujours sous la coupe du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires. A noter que Sabrina Agresti-Roubache conserve son poste de ministre en charge de la Ville et de la Citoyenneté.