Le marché immobilier neuf à Lyon s'enfonce encore

En cet automne 2024, le logement neuf à Lyon continue de s’effondrer d’après les chiffres réunis par la Fédération des Promoteurs Immobiliers de la Région Lyonnaise et le CECIM, Centre d’Études et de Conjoncture Immobilière. Ils viennent de dresser un panorama préoccupant du marché du logement collectif neuf dans la Métropole de Lyon. Les chiffres dévoilés révèlent des tendances toujours plus inquiétantes, tant en termes de réservations que d’offre disponible.

Des réservations de logements neufs toujours en forte baisse

À fin septembre 2024, la Métropole de Lyon a ainsi enregistré un total de 1 038 réservations de logements neufs en collectif, hors ventes en bloc. Ce chiffre représente une diminution de 8 % par rapport à l’année précédente, après avoir déjà reculé de 45 % par rapport à 2022 sur l’ensemble de l’année dernière. Une tendance à la baisse qui pourrait mettre en péril toute la dynamique de l’immobilier local. Les acquéreurs occupants restent majoritaires, avec 829 réservations, soit environ désormais 80 % du marché, tandis que les investisseurs privés ont réservé 209 logements, bénéficiant encore des dernières opportunités offertes par le dispositif Pinel.
Malgré une augmentation notable, atteignant 842 logements vendus en bloc, soit une hausse de 76 % par rapport à septembre 2023, cela ne compense pas les pertes sur le marché aux particuliers. Ce fort accroissement s’explique par des actions nationales mises en œuvre localement, notamment par Action Logement et la Caisse des Dépôts et Consignation, CDC Habitat, ainsi que par le soutien du plan d’urgence de la Métropole, qui a permis de transformer des logements libres en PLS ou BRS.

Toujours moins de programmes neufs dans la Métropole de Lyon

Malgré cette augmentation des ventes en bloc, l’offre de logements neufs dans la Métropole de Lyon continue de se contracter. À fin septembre 2024, 3 133 logements étaient disponibles à la vente, soit une baisse de 10 % par rapport à l'année précédente. Le renouvellement de l’offre demeure insuffisant, avec seulement 819 nouveaux logements mis en vente, ce qui représente une chute de 44 % par rapport à septembre 2023. Ce déclin s’explique par les difficultés à obtenir des autorisations de construire et l’abandon de certains programmes jugés économiquement non viables.
Parallèlement, 19 communes de la Métropole ne disposent plus de logements neufs à la vente, une situation alarmante qui soulève des questions sur l’accès au logement dans cette région dynamique.
Concernant les prix de vente de l’immobilier neuf à Lyon et sa métropole, une forte baisse est observée dans le secteur libre. À fin septembre 2024, le prix moyen s’établit à 5 255 €/m² habitable, enregistrant un recul de 4,6 % par rapport à l’année précédente. 

Dans le détail, la ville de Lyon connaît également des difficultés : seulement 269 logements réservés, en chute de 21 %, et un prix moyen de 6 132 €/m². Dans l'immobilier neuf à Villeurbanne, la situation est tout aussi préoccupante, avec seulement 96 réservations et un prix de 5 333 €/m². En revanche, les extérieurs de la Métropole affichent des prix relativement stables, à 3 991 €/m², bien que les réservations aient diminué de 24 %.

Une situation critique pour l’avenir de l’immobilier lyonnais

Le cumul des ventes, tant au détail qu’en bloc, montre une légère augmentation d’environ 10 % dans la grande agglomération lyonnaise, mais cela reste conjoncturel. Les prévisions pour 2025 laissent présager une contraction potentielle, due à la baisse des capacités d’investissement des bailleurs sociaux. Les crises de l’offre et de la demande persistent, ce qui menace l’accès au logement pour tous et remet en question la viabilité des projets de construction.
La FPI de la Région Lyonnaise en appelle donc à un redéploiement des ambitions territoriales et à une révision des objectifs réglementaires du PLU-H (Plan Local d’Urbanisme Habitat), qui sont souvent minimisés par les municipalités. Le ralentissement des procédures d'instruction et d'autorisation des permis de construire aggrave la situation.
Malgré cette situation de plus en plus critique, les promoteurs immobiliers lyonnais affichent une volonté de résilience. La baisse récente des taux d’intérêt pourrait redynamiser le marché en améliorant le pouvoir d’achat des acquéreurs. La Fédération au niveau national comme local soutient donc plusieurs mesures pour stimuler l’activité, telles que l’exonération partielle des droits de succession pour les logements neufs et l’aide aux municipalités pour la construction. Alors que le débat parlementaire sur le Projet de Loi de Finance 2025 s’ouvre, la Fédération des Promoteurs Immobiliers continue d’être force de proposition, pour espérer qu’une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés permettra de sortir de cette impasse.