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Immobilier neuf : enfin le redressement pour le secteur du bâtiment ?

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Des chantiers de logements neufs plus importants que prévus, symbole d’une reprise attendue du secteur du bâtiment à compter de 2025, selon la FFB. © Shutterstock

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Alors que la construction neuve était en berne, après une crise prolongée, la FFB entrevoit une éclaircie pour 2025. Grâce à des mesures incitatives, à la relance des mises en chantier et un marché du crédit plus favorable, le secteur pourrait renouer avec la croissance dès 2026, selon les prévisions du BTP. Décryptage des tendances à venir.



Après deux années marquées par un net recul de l’activité, le secteur du bâtiment entrevoit enfin une accalmie pour 2025. C’est le constat dressé par la Fédération Française du Bâtiment, FFB, lors d’une conférence de presse présentant ses prévisions révisées. L’adoption de la loi de finances 2025 et l’amélioration du marché du crédit devraient favoriser une reprise progressive, notamment dans le logement neuf, selon le BTP.

 

Un budget 2025 enfin plus favorable au logement

 

Selon le président de la FFB, Olivier Salleron, la loi de finances 2025 constitue un tournant pour le secteur. Parmi les mesures phares, la FFB souligne le retour du Prêt à Taux Zéro sur l’ensemble du territoire et pour tous les types de logements jusqu’à fin 2027. L’exonération des droits de donation et de succession jusqu’à 300 000 euros, sous réserve d’investissement dans un logement neuf ou une rénovation énergétique, constitue une autre incitation forte à l’acquisition.
En parallèle, le budget MaPrimeRénov’ est maintenu à hauteur de 2,3 milliards d’euros, tandis que la Réduction du Loyer de Solidarité, RLS, est allégée, libérant 200 millions d’euros pour les opérateurs HLM. Ces dispositions devraient redonner de l’oxygène à un marché du logement en crise depuis plusieurs années.

 

Des chiffres en hausse pour le logement neuf

 

L’année 2024 avait été marquée par une forte chute des mises en chantier et des ventes, avec un recul de -19,1 % du volume d’activité dans le logement neuf. Toutefois, la tendance semble s’inverser. Les constructeurs de maisons individuelles enregistrent une hausse de + 30 % des ventes en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2025, tandis que les ventes au détail des promoteurs progressent de + 6,6 % au quatrième trimestre 2024 par rapport à l’année précédente.
Les mises en chantier, initialement estimées à 263 000 pour 2024, ont été révisées à 291 000. Pour 2025, la FFB table sur un redressement à plus de 300 000 logements, avec une progression de 5,8 % pour le logement collectif et de 1,3 % pour l’individuel. Malgré tout, l’activité en logement neuf reculera encore de - 5,4 % en volume en 2025, avant une véritable reprise attendue en 2026, si l’approche des élections municipales ne freine pas cette tendance haussière.

 

Un secteur non résidentiel toujours sous tension

 

Contrairement au logement, le bâtiment non résidentiel peine à se redresser. En 2025, les surfaces de bureaux autorisées accuseront une nouvelle baisse de - 13 %, prolongeant la crise liée au développement du télétravail et à la surabondance de l’offre. De même, les bâtiments industriels verront leurs mises en chantier chuter de - 4,2 %, en raison de la faiblesse de l’investissement manufacturier. Seuls quelques segments parviennent à tirer leur épingle du jeu : les hébergements hôteliers (+5,3 % d’autorisations) et les bâtiments agricoles (+8,3 %). Globalement, l’activité en non résidentiel neuf reculera de - 8,4 % en volume en 2025, d’après les prévisions de la FFB.

 

L’emploi en souffrance et une nécessaire relance

 

Malgré les signaux positifs dans le logement, le secteur du bâtiment reste confronté à une fragilisation de ses entreprises. En 2024, près de 30 000 emplois ont été perdus. En 2025, cette tendance s’accélérera avec une prévision de 50 000 postes supprimés.
Les difficultés de trésorerie et la hausse des défaillances d’entreprises : + 6,5 % en janvier 2025, imposent une réaction rapide. La FFB plaide pour une mise en œuvre accélérée des mesures de la loi de finances, notamment le PTZ, dont la distribution doit débuter dès avril 2025. La fédération insiste également sur la nécessité d’une simplification réglementaire et d’un soutien au statut du bailleur privé pour amplifier la reprise.

 

Un horizon 2026 plus prometteur

 

Si 2025 sera encore marquée par un recul global de l’activité dans le BTP : - 2,6 %, l’amélioration des mises en chantier et la reprise progressive des ventes laissent entrevoir une sortie de crise pour 2026. Pour y parvenir, la mobilisation des acteurs publics et privés, même au niveau européen autour du sujet du logement européen, sera essentielle afin de transformer les signaux de reprise en une dynamique durable pour le bâtiment et l’immobilier neuf.