Signe d'espoir pour l'immobilier neuf : première hausse des réservations après deux ans de baisse
Pour la première fois en deux ans, après huit trimestres de baisse, le marché du logement neuf en France enregistre une hausse des réservations. Cette légère reprise trimestrielle signale-t-elle enfin la fin de la crise dans l’immobilier neuf ?
Après une période de deux ans marquée par une baisse continue, le marché du logement neuf en France semble enfin connaître une embellie. Les chiffres du ministère de la Transition écologique publiés le 21 août 2024 révèlent une augmentation de 3,3 % des réservations de logements neufs au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent. Ce regain d’activité, bien que modeste, marque une rupture avec une tendance baissière qui a duré huit trimestres consécutifs. Pour les acteurs du secteur, c’est peut-être le début d’un redressement tant attendu.
Logement neuf : un retournement de tendance après 24 mois de recul
Entre avril et juin 2024, les promoteurs immobiliers ont enregistré 16 999 réservations de logements neufs par des particuliers, contre 15 689 au trimestre précédent, soit une augmentation de 3,3 % par rapport au premier trimestre. Cette hausse concerne à la fois les nouvelles constructions : + 2,4 % et les réservations de logements neufs en construction sur existant : + 10,4 %. Bien que cette reprise reste fragile, elle constitue une bouffée d'air pour un marché en difficulté depuis plusieurs années.
Dans le détail, les ventes d’appartements neufs progressent en ce second trimestre : + 3.5 % d’un trimestre à l’autre. Des réservations qui ont augmenté pour toutes les typologies, avec des hausses allant de 5,7 % pour les studios à 2,1 % pour les appartements de quatre pièces et plus, soit une reprise généralisée de la demande.
Concernant les habitats individuels, 764 maisons neuves ont été réservées au deuxième trimestre 2024, en diminution de 1,4 % en comparaison avec le précédent trimestre. Lire aussi - Acheter une maison neuve en VEFA
En comparaison annuelle, la situation reste toutefois négative. Sur un an, les réservations sont en baisse de 11,9 %. Si les nouvelles constructions ont enregistré une diminution de 14,2 %, les réservations de logements en construction sur existant ont, quant à elles, progressé de 12 %. Ce décalage met en lumière les difficultés spécifiques que rencontre le secteur, notamment la hausse des coûts de construction et les difficultés d'accès au crédit pour les acquéreurs.
Des annulations de réservations encore en hausse
Parallèlement à l’augmentation des réservations, les annulations continuent de progresser, bien que légèrement. Au deuxième trimestre 2024, elles ont augmenté de 2 % par rapport au trimestre précédent, représentant 18,9 % des réservations totales. Néanmoins, sur une base annuelle, le nombre d’annulations a chuté de 23,1 %, signe probable de stabilisation du marché.
Programme neuf : une baisse des mises en vente qui reste préoccupante
Si les réservations reprennent, le nombre de logements neufs mis en vente continue de diminuer, avec une baisse de 4,1 % au deuxième trimestre 2024 par rapport aux trois premiers mois de l'année. Les nouvelles constructions, en particulier, connaissent un recul marqué de 7,5 %, alors que les mises en vente de logements issus de la construction sur existant progressent de 20,1 %.
Sur un an, la baisse des mises en vente est encore plus prononcée, atteignant 35,7 %. Les promoteurs semblent toujours plus prudents face à un marché incertain, préférant limiter l’offre pour éviter un engorgement de biens non vendus.
Une légère hausse des prix des maisons neuves
Le prix des logements neufs évolue de manière contrastée selon le type de bien. Le prix moyen des nouveaux appartements a légèrement diminué de 1 % au deuxième trimestre 2024 pour atteindre 4 749 euros par mètre carré, cette baisse étant notamment due à une réduction des prix pour les grandes surfaces. En revanche, les studios voient leur prix stabilisé. Du côté des maisons neuves, une légère augmentation de 0,7 % a été observée, avec un prix moyen s’élevant à 340 340 euros. Cette tendance confirme que le coût de construction des maisons neuves fait toujours pression sur le prix final.
Une reprise inégale selon le zonage
Changement de tendance aussi selon les dynamiques régionales : si les zones tendues qui concentrent la majorité des réservations étaient principalement dans le rouge ces derniers mois et la zone C tirait son épingle du jeu, c’est l’inverse en ce deuxième trimestre. Les zones A, Abis et B1 enregistrent une hausse respective de 3,2 %, 3,7 % et 5,7 % par rapport au trimestre précédent. En revanche, la zone C, qui regroupe les zones les moins denses, continue de connaître une diminution des réservations : - 2,2 %.
Le stock de logements disponibles à la vente reflète également ces dynamiques régionales. Les zones A, Abis, et B1 regroupent la majorité des stocks, mais ce dernier tend à diminuer dans ces zones, tandis qu'il augmente légèrement dans les zones B2 et C. Cette répartition souligne l’attractivité continue des grandes agglomérations et des zones très urbanisées, malgré la conjoncture actuelle.
Si les chiffres du deuxième trimestre 2024 offrent un motif d’espoir pour le secteur du logement neuf, la prudence reste de mise. La reprise des réservations, bien que bienvenue, doit encore se confirmer dans les prochains mois. Le contexte économique et politique reste incertain, entre hausse des coûts de construction et difficultés d'accès au crédit pour les particuliers.