Malgré l'absence temporaire de ministre délégué au Logement, le ministère de la Transition écologique en charge tout de même du Logement vient de publier les données officielles de la construction neuve en France pour l'année 2023, une année en fort recul, en deçà des niveaux pré-crise sanitaire, malgré quelques signes encourageants.

Rebond des permis de construire en décembre porté par le collectif !

En décembre 2023, les autorisations de logements ont enregistré une augmentation significative de 12 % par rapport à novembre, atteignant 33 700. Toutefois, elles restent 13 % en dessous de la moyenne des douze mois précédant le premier confinement, corrigée des variations saisonnières et des jours ouvrables. Les logements individuels ont connu une légère augmentation de 3 %, tandis que les logements collectifs et en résidence services ont affiché une croissance plus robuste de 18 % par rapport à novembre.
En ce qui concerne les mises en chantier, décembre 2023 a enregistré une hausse de 22 % par rapport à novembre, avec 26 900 logements commencés. Des chiffres qui restent encore 15 % en dessous de la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire. Les ouvertures de chantier de logements individuels ont augmenté de 27 %, tandis que celles de logements collectifs ou en résidence ont augmenté de 19 % par rapport à novembre.
Tendance similaire sur le dernier trimestre. Le quatrième trimestre de 2023 a vu un rebond de 6,5 % dans les logements autorisés par rapport au trimestre précédent, avec un rebond plus prononcé pour les logements collectifs ou en résidence : + 10,2 %. Sur la période d'octobre à décembre 2023, les logements commencés ont aussi rebondi de 4 % par rapport aux trois mois précédents, avec une hausse plus marquée pour les logements individuels : + 6,1 %.

Un bilan 2023 plus compliqué pour le logement neuf

Malgré ces signaux encourageants, le bilan annuel pour 2023 révèle des chiffres bien plus mitigés. 373 100 logements ont été autorisés à la construction, une diminution de 23,7 % par rapport à l'année précédente. De même, le nombre estimé de logements mis en chantier en 2023 s'élève à 287 100, en baisse de 22 % par rapport à 2022.
Les logements individuels ont été particulièrement touchés, avec une diminution de 29 % des autorisations en 2023 par rapport à 2022, revenant à 139 000 unités. Les ouvertures de chantier de logements individuels ont chuté de 25,2 %, atteignant leur niveau le plus bas depuis l'an 2000. Dans le secteur des logements collectifs ou en résidence, 234 100 logements ont été autorisés en 2023, en baisse de 20,2 % par rapport à l'année précédente.
Les données indiquent également des disparités entre les types de logements, avec une diminution plus marquée des autorisations de logements individuels purs (- 31,1 %) par rapport aux logements individuels groupés (- 23,8 %). Les autorisations de logements collectifs ordinaires ont connu une baisse plus importante (- 23 %) que celles de logements en résidence (- 6,6 %).

Des régions plus touchées que d'autres

Des disparités existent aussi entre régions. Si toutes affichent des baisses au-delà des - 10 % de permis de construire délivrés sur l'ensemble de 2023, certains sont plus touchées. Ainsi, le Grand Est et PACA enregistrent des reculs au-delà des 30 % de baisses des logements neufs autorisés, respectivement - 30.3 % et - 31.8 %. L'Occitanie et la Corse résistent mieux avec des reculs de - 14 % et - 10.3 %.
Même disparité à propos des mises en chantier. La Normandie et le Centre Val de Loire révèlent les plus fortes chutes : - 30.2 % et - 33.4 %, tandis que la Corse ne recule que de - 0.6 %, mais dans des volumes bien plus faibles. 
A noter que l'Ile-de-France reste en tête en termes de nombre de logements commencés avec 46 000 mises en chantier, malgré un recul de 24 % en un an.
En clair, le secteur de la construction neuve en France affiche des signes de reprise, mais des lourds défis persistent. Alors que les autorisations et les mises en chantier montrent des améliorations, il est clair que le chemin vers une pleine récupération demeurera complexe ces prochains mois, notamment en raison du recul des ventes de logements neufs qui se poursuit.