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Immobilier neuf : vers une reprise progressive de la confiance des promoteurs

Les promoteurs observent avec un sourire d'optimisme la reprise timide des mises en chantier, malgré une demande encore fragile en octobre 2024 © Shutterstock

Tags : Immobilier neuf, promoteur immobilier, promotion immobilière, Insee


En cet automne 2024, les promoteurs immobiliers retrouvent un léger optimisme, mais la demande pour le neuf reste fragile. Entre financements améliorés et stocks en hausse, l'avenir du marché demeure incertain. Les perspectives financières s'éclaircissent, mais les promoteurs gardent un œil prudent sur l’évolution du marché.



Les promoteurs immobiliers renouent avec l'optimisme. En ce mois d'octobre 2024, les promoteurs immobiliers reprennent timidement confiance, selon la dernière enquête trimestrielle de l'Insee sur la promotion immobilière. Malgré une amélioration des perspectives de mises en chantier, ces dernières restent loin de leur niveau moyen de long terme. Signe que les difficultés persistent dans le secteur de la construction de logements. Dans un contexte économique où la demande de logements neufs reste en berne, les acteurs de l'immobilier demeurent prudents. Voici les principaux éléments qui illustrent ce climat ambivalent.

 

Une amélioration des mises en chantier... mais bien en dessous des moyennes historiques

 

Les données recueillies par l’Institut montrent une légère hausse des perspectives de mises en chantier de logements en octobre, avec une amélioration plus notable pour les logements destinés à la vente. Malgré ce rebond, le solde d'opinion des promoteurs indique que ces perspectives restent largement inférieures à leur moyenne de long terme. Cette situation concerne également les logements destinés à la location, où le solde d’opinion, bien qu'en légère hausse, ne fait que repasser juste au-dessus de la moyenne historique. Cette dynamique n'est toutefois pas suffisante pour entraîner une reprise solide, les promoteurs jugeant encore les conditions globales insuffisantes pour relancer le secteur de manière durable.

 

Une demande de logements neufs toujours déprimée

 

La demande de logements neufs, elle, continue de se détériorer légèrement, maintenant une tendance baissière amorcée depuis plusieurs trimestres. Les promoteurs perçoivent une demande quasi stagnant à des niveaux historiquement bas, rappelant ceux observés en 2014. Cette faiblesse de la demande, selon les promoteurs, limite la visibilité des investisseurs et des constructeurs quant à la viabilité de nouveaux projets. La proportion d'entreprises déclarant lancer de nouvelles études de projets avec des architectes ou bureaux d'études reste ainsi quasi stable, à un niveau historiquement bas, freinée par cette incertitude sur la demande réelle pour le neuf.

 

Des perspectives de financement qui s'éclaircissent pour les acheteurs

 

Paradoxalement, au milieu de cette morosité, les promoteurs entrevoient tout de même une amélioration notable des perspectives de financement pour les acquéreurs de logements neufs. En effet, le solde d'opinion sur l'évolution des moyens de financement, notamment les crédits immobiliers, s'est nettement amélioré. 
Les promoteurs s’attendent à un assouplissement qui pourrait faciliter l'accès des ménages à l'achat immobilier, alors que la conjoncture économique avait rendu ces financements plus contraints dans le passé. Ce regain d’optimisme, bien qu’encourageant, devra cependant être suivi d'un renforcement durable des moyens de financement pour pouvoir impacter de manière significative le marché.

 

Un stock de logements invendus qui s’accroît légèrement

 

Face à une demande faible et des mises en chantier en demi-teinte, les stocks de logements invendus continuent de progresser légèrement. Ce phénomène met en lumière le risque d'un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande, menaçant de prolonger cette période de ralentissement. Les promoteurs sont donc contraints d’ajuster leurs stratégies, souvent en optant pour une diminution des prix de vente ou en reportant, voire en annulant des projets pour éviter une accumulation excessive de stocks. Cette approche permet de limiter les invendus, mais elle témoigne également de la prudence persistante qui règne parmi les acteurs du marché.

 

La baisse des prix des logements neufs semble se terminer

 

Le solde d’opinion sur les prix moyens des logements neufs mis en vente a légèrement progressé en octobre, mais reste encore nettement en dessous de la moyenne de long terme. Cet indicateur, bien que positif, est encore modéré par la prudence des promoteurs, qui surveillent attentivement les conditions du marché avant de procéder à des ajustements significatifs de prix. La stabilisation des prix, couplée à l'amélioration des financements, pourrait à terme rendre le marché plus attractif pour les acheteurs. Reste que sans une reprise tangible de la demande, cette évolution est toujours fragile et pourrait ne pas suffire à inverser la tendance globale.

 

Des éléments encourageants pour une reprise progressive

 

Le secteur de la promotion immobilière, en octobre 2024, se trouve donc dans une position incertaine, partagée entre de faibles perspectives de demande et une légère amélioration des conditions de financement. Si les promoteurs semblent un peu moins pessimistes quant aux mises en chantier, la demande déprimée et les niveaux élevés de stocks invendus limitent la capacité du secteur à se projeter sereinement. La nette amélioration des perspectives de financement constitue cependant un point positif, susceptible d'attirer de nouveaux acquéreurs et de soutenir le marché à moyen terme.