Dynamique toujours contrastée de l'investissement résidentiel dans l'hexagone
Malgré une hausse globale de l'investissement résidentiel en France depuis le début de l’année, le marché présente des résultats mitigés, avec un fort rebond pour les logements classiques et intermédiaires, tandis que les actifs résidentiels gérés marquent le pas, selon l’indicateur ImmoStat.
Le marché de l'immobilier résidentiel en France connaît une dynamique particulière en 2024. En effet, les derniers chiffres publiés par ImmoStat montrent une évolution contrastée entre les différents segments du marché résidentiel, avec des résultats variés en fonction des types d'actifs et des périodes observées. A noter tout de même que le marché résidentiel rebondit depuis le début de l’année et c’est donc une bonne nouvelle !
À la fin du mois de septembre 2024, le montant global des investissements résidentiels en France s'élève à 2,2 milliards d'euros depuis le début. Cela représente une progression de 7 % par rapport à la même période en 2023, signe d'une certaine résilience du marché malgré des conditions économiques plus contraignantes.
Toutefois, le troisième trimestre 2024 affiche une baisse de 14 % par rapport à la même période l'an passé, avec 581 millions d'euros d'investissements enregistrés. Cette fluctuation trimestrielle indique un certain ralentissement dans le rythme des transactions, notamment en raison de l'incertitude économique et des contraintes liées à l'inflation et aux taux d'intérêt.
Les actifs résidentiels classiques et intermédiaires en pleine forme
Le segment des actifs résidentiels classiques et intermédiaires a particulièrement brillé depuis le début de l'année 2024. Ces actifs ont totalisé 1,9 milliard d'euros d'investissements, marquant une hausse de 49 % par rapport à la même période en 2023. Le troisième trimestre 2024 confirme cette tendance haussière avec une progression impressionnante de 95 % par rapport au troisième trimestre 2023, atteignant ainsi 550 millions d'euros d'investissements sur ce segment. Cette forte dynamique s'explique par une attractivité croissante des logements résidentiels traditionnels, notamment soutenue par une baisse des prix et la reconstitution de la décote entre achat en bloc et découpe, qui peut atteindre jusqu'à 30 %. Les investisseurs, en particulier ceux de type « core + », ont vu dans cette situation une opportunité pour se repositionner sur ce marché.
Selon Stéphane Imowicz, président d'IKORY, « le marché résidentiel ancien a retrouvé son dynamisme avec un équilibre nouveau entre l'offre et la demande. Les ventes par lot font leur retour en force grâce à l'arrivée de nouveaux opérateurs maîtrisant cette technique ». Des propos qui soulignent le renouveau du marché de l’ancien, qui a enregistré une progression de 51 % sur les neuf premiers mois de l'année.
Le segment des actifs résidentiels gérés en difficulté
En revanche, les actifs résidentiels gérés, tels que les résidences étudiantes, seniors et de coliving, ont montré des signes de ralentissement en 2024. Depuis le début de l'année, les investissements dans ce secteur n'ont atteint que 355 millions d'euros, ce qui représente une baisse significative de 58 % par rapport à la même période en 2023.
Cette tendance baissière s'est accentuée au troisième trimestre 2024, avec seulement 31 millions d'euros investis, soit une chute de 92 % par rapport au troisième trimestre de l'année précédente. Confirmation des ajustements dans la stratégie des investisseurs, qui semblent se détourner des actifs résidentiels gérés au profit des logements classiques et intermédiaires.
L'investissement résidentiel en France présente donc un bilan en demi-teinte à la fin du troisième trimestre 2024. Si les logements classiques et intermédiaires connaissent un fort rebond et semblent bien positionnés pour poursuivre sur cette lancée, les actifs résidentiels gérés, eux, semblent en perte de vitesse. Cette dichotomie souligne les arbitrages opérés par les investisseurs en fonction des conditions du marché et des opportunités de rendement. A voir comment s’orientera le quatrième et dernier trimestre pour déterminer les perspectives pour 2025.