Investissement en immobilier d'entreprise : un début d'année plus tonique
L’immobilier d’entreprise redémarre 2025 sur un rythme soutenu selon les chiffres ImmoStat, porté par un rebond marqué de l’investissement en Île-de-France, malgré des signaux contrastés côté utilisateurs en raison d’un marché locatif fragmenté.
Le marché de l'immobilier d’entreprise en France entame 2025 sur une note encourageante, avec une reprise significative de l’investissement, bien que les dynamiques varient fortement selon les secteurs géographiques et les types d’actifs. Selon les données publiées par ImmoStat, 3,4 milliards d’euros ont été investis en immobilier d’entreprise au premier trimestre 2025, soit une hausse de 67 % par rapport à la même période l’an passé. Une tendance qui vient confirmer le léger regain d’activité constaté fin 2024.
Un rebond porté par l’investissement immobilier en Île-de-France
L'Île-de-France concentre à elle seule 2,4 milliards d’euros d’investissements sur les trois premiers mois de l’année, enregistrant une progression spectaculaire de + 158 % sur un an. Cette embellie s’explique notamment par des opérations d’envergure, comme la transaction de l’immeuble Trinity à La Défense, cédé pour 350 millions d’euros. Le prix moyen des bureaux franciliens s’établit toutefois à 5 620 €/m² (droits inclus), en recul de 12 % sur un an, traduisant un réajustement du marché.
Dans le détail, les bureaux restent la première classe d’actifs en termes de volumes investis, avec plus de 1,4 milliard d’euros engagés au niveau national, un chiffre en progression de 50 % sur un an mais encore en retrait de 50 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Comme le souligne Olivier Ambrosiali, Directeur Général Adjoint de BNP Paribas Real Estate, cette dynamique s'explique quasi exclusivement par l’Île-de-France, alors que les régions accusent un repli de 33 %. Découvrir également - Comment investir en immobilier d'entreprise ?
Logistique : stabilité des volumes et fort intérêt des investisseurs
Le marché de la logistique maintient son attractivité. Les volumes investis sur cette classe d’actifs s’élèvent à 550 millions d’euros au premier trimestre 2025, une performance en ligne avec la dynamique observée en 2024. Le taux de rendement ‘prime’ logistique se stabilise d’ailleurs à 4,9 %.
Côté utilisateurs, la demande placée d'entrepôts logistiques de plus de 5 000 m² atteint 797 900 m², en léger recul de 2 % par rapport à l’an dernier. Si les régions accusent une baisse marquée (- 24 %), l’Île-de-France enregistre, là encore, un rebond spectaculaire (+ 437 %), notamment grâce à des opérations majeures comme l’acquisition par FM Logistic d’une plateforme de 75 000 m² à Nangis, en Seine-et-Marne.
Bureaux : une demande locative toujours en retrait, mais des signaux encourageants
Le marché locatif des bureaux en Île-de-France affiche une demande placée de 419 200 m² au premier trimestre, en baisse de 6 % par rapport à 2024. Le segment des grandes surfaces (plus de 5 000 m²) souffre particulièrement, avec un recul de 24 % pour seulement 13 transactions. En revanche, les petites et moyennes surfaces montrent une belle résilience (+ 7 % sur un an).
Certaines localisations tirent néanmoins leur épingle du jeu. Paris QCA retrouve des couleurs avec une hausse des volumes de 13 %, tout comme La Défense (+ 88 %) ou encore le Croissant Ouest et les premières couronnes, qui concentrent chacun 22 % du volume total francilien. À l’inverse, la deuxième couronne reste en retrait, à - 46 % par rapport à sa moyenne quinquennale.
« Ces résultats révèlent une double logique des utilisateurs de bureaux en Ile-de-France : soit un désir de centralité soit une volonté de transformation avec des recherches de locaux récents répondant aux nouvelles attentes, offrant des conditions financières plus attractives en périphérie », analyse Éric Siesse, Directeur Général Adjoint Bureaux Location Île-de-France chez BNP Paribas Real Estate.
Alors que les taux de rendement prime se stabilisent dans la plupart des segments, celui des bureaux dans Paris QCA continue de se compresser pour atteindre 3,9 % au 1er avril 2025. Un signal fort envoyé par les investisseurs, qui confirment la solidité des fondamentaux du marché parisien.
Si l’on reste loin des volumes records des années précédentes, ce début d’année laisse entrevoir des perspectives plus positives, à condition que le contexte macroéconomique, encore incertain, ne vienne pas freiner cette dynamique retrouvée. La suite de l’année sera donc scrutée de près, tant par les investisseurs que par les utilisateurs.