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Immobilier neuf : frémissement confirmé au terme du premier trimestre 2025 

augmentation vente logements neufs
Malgré une hausse des réservations début 2025, la pénurie d’offres freine la reprise du marché du logement neuf, selon Adéquation. © Shutterstock

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Après des mois d’attentisme, le marché du neuf amorce un léger rebond début 2025, selon les chiffres d’Adéquation. Une reprise fragile, portée par des signaux encourageants mais loin d’être suffisants, car derrière ce frémissement, le déficit d’offre inquiète toujours.



Au terme du premier trimestre 2025, le marché du logement neuf en France affiche des signaux toujours très contrastés. Si certains indicateurs témoignent d’un sursaut d’activité, le secteur reste globalement en difficulté, comme le révèle l’analyse mensuelle d’Adéquation, experte des dynamiques immobilières, via son outil d'observation FIL Résidentiel.

 

Un rebond encourageant des réservations de logements neufs

 

Premier élément notable : les réservations de logements neufs enregistrent une progression de 16 % entre le premier trimestre 2024 et celui de 2025. Au total, ce sont 15 800 logements qui ont trouvé preneur au niveau national. Ce regain, bien que modeste, crée une lueur d’espoir à un marché qui a connu des creux historiques ces deux dernières années.
Cette embellie s’explique par une combinaison de facteurs, selon Adéquation : des conditions d’emprunt légèrement plus favorables, une timide reprise de la confiance des ménages et surtout la montée en puissance du dispositif « LLI investisseurs », destiné à soutenir l’investissement locatif des particuliers. Certaines agglomérations comme Nantes, Toulouse, Montpellier ou Bordeaux, en net recul ces derniers mois, profitent aussi désormais d’une relance impulsée par des initiatives locales.
Malgré cette dynamique de réservations, il serait prématuré de parler de redressement durable. Le volume reste très en dessous des niveaux enregistrés avant 2023 et les fondamentaux du secteur demeurent préoccupants.
En effet, 82 % des grands marchés français, soit 41 des 50 plus importantes agglomérations, ont certes connu une hausse des réservations au premier trimestre, mais ces volumes sont, dans la majorité des cas, toujours inférieurs à ceux du début 2022. Un signe que la reprise est encore loin d’être généralisée.

 

Un niveau d’offre historiquement bas d’appartements neufs à vendre

 

Le principal frein à une relance solide et durable réside dans le manque criant d’offre. Depuis le début de l’année, seulement 9 500 logements neufs ont été mis en vente, soit une nouvelle chute vertigineuse de 36 % par rapport au premier trimestre 2024. Ce chiffre ne représente qu’un tiers des mises en vente du premier trimestre 2019, et concerne l’ensemble du territoire, y compris l’Ile-de-France et les grandes métropoles régionales.
Conséquence directe de cette défaillance : le stock de logements neufs disponibles à la vente s’élève à seulement 76 000 unités au 31 mars 2025. Cela représente une baisse de 20 000 biens en un an. Ce niveau, inédit depuis 2011, illustre l’urgence à relancer la production de programmes neufs adaptés aux contraintes actuelles du marché.
Le ralentissement des mises en chantier se confirme également. En 2024, 293 000 logements ont été commencés, soit une nouvelle baisse de 5 % par rapport à 2023. Si cette contraction est moins sévère que la première estimation qui était de - 16 %, elle confirme néanmoins une tendance baissière continue, pesant lourdement sur l’équilibre futur entre l’offre et la demande.

 

Marché de l’ancien : une lente décrue des prix immobiliers

 

En parallèle, le marché de l’ancien poursuit sa correction. Sur un an, les prix ont reculé de 3 % à l’échelle nationale, contre - 4 % sur la période précédente. Les valeurs se rapprochent désormais des niveaux observés fin 2021, autour de 3 150 €/m², un facteur qui pourrait rééquilibrer partiellement l’arbitrage entre neuf et ancien pour certains acheteurs.
D’où un besoin urgent de réactivation de l’offre dans le neuf. En effet, si le premier trimestre 2025 donne quelques signes positifs, à commencer par le rebond des réservations, la situation globale reste délicate. Sans un renouvellement rapide et massif de l’offre de logements neufs, il sera difficile de transformer ce frémissement en reprise solide. Les mois à venir seront déterminants, à la fois pour les promoteurs, les collectivités locales et les pouvoirs publics, qui devront conjuguer efforts pour soutenir une filière en quête de redynamisation.