Pascal Boulanger, FPI : « On sent un frémissement, mais ce n'est pas encore la reprise attendue »

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Frémissement ou faux départ ? Pascal Boulanger, président de la FPI, alerte : malgré des outils puissants réintégrés comme le PTZ et un regain d’intérêt de la part de la demande, la reprise du logement neuf reste plus que fragile, freinée maintenant par l’instabilité internationale. D’où la nécessité d’un signal politique fort.

Pascal Boulanger, FPI France
Pascal Boulanger, président de la FPI, appelle à miser sur le logement neuf pour soutenir l'économie tricolore face au désordre mondial.

Frémissement ou faux départ ? Pascal Boulanger, président de la FPI, alerte : malgré des outils puissants réintégrés comme le PTZ et un regain d’intérêt de la part de la demande, la reprise du logement neuf reste plus que fragile, freinée maintenant par l’instabilité internationale. D’où la nécessité d’un signal politique fort.

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- Comment se porte aujourd'hui l'immobilier neuf ? Quels sont les retours du terrain depuis le début de l'année ?


Pascal Boulanger : « On sent un frémissement. Les mesures que nous demandions ont été votées, notamment via le 49.3, et sur le terrain, on commence à voir des clients revenir dans les bureaux de vente. On observe un regain d'intérêt, c'est vrai. Mais, entre-temps, la conjoncture internationale a brutalement changé : l'Ukraine, Trump, les droits de douane... Résultat : beaucoup s'intéressent, mais peu signent et s'engagent. L'envie est là, mais la peur freine les actes. »

 

- Ce n'est donc plus une question de taux ou d'outils financiers ?

« Exactement. Aujourd'hui, les taux d'intérêt ne sont plus le problème principal. Le PTZ a été élargi, il y a des mesures sur les donations, le logement locatif intermédiaire (LLI)... Ce sont des outils puissants, mais encore trop peu connus du grand public. Le vrai frein, c'est l'attentisme provoqué par la conjoncture mondiale. On le voit : les gens reviennent, posent des questions, mais hésitent à passer à l'acte. D'où l'importance de communiquer. Une grande campagne va être lancée très prochainement par le ministère du Logement. De mon côté, j'appelle personnellement les banques, les notaires, les grands réseaux pour relayer le message. Mais c'est vrai : aujourd'hui, ces dispositifs ne sont pas encore assez connus. Un exemple : la semaine dernière, à la tête de mon entreprise, j'ai réuni une centaine d'investisseurs avertis parmi mes clients. Sur 100, seuls 2 ou 3 connaissaient les nouvelles mesures. Il y a un vrai besoin de pédagogie. »

 

- Faisons donc un peu de pédagogie. Comment fonctionne, par exemple, l'exonération des droits de donation pour l'achat d'un logement neuf ?

 

donations défislicalisées
Donations défiscalisées, investir en LLI en attendant le statut du bailleur privé, voilà les mesures qui doivent soutenir l'investissement locatif.
« C'est très simple : vous pouvez donner de façon défiscalisée jusqu'à 100 000 euros par parent, grand-parent, oncle, tante par enfant, dans la limite de 300 000 euros, à condition que l'argent soit utilisé pour acheter un logement neuf dans les six mois. Concrètement, on conseille donc aux clients de se rendre chez un promoteur et de d'abord choisir leur logement puis de signer la donation juste avant de passer chez le notaire pour l'acte de vente, pour ne pas dépasser ce délai. »

 

Et pour le LLI, comment ça fonctionne ? Cela semble plus complexe que pour un investissement Pinel, non ?

 

« Là aussi, investir en LLI, c'est plus simple qu'on ne le pense. Il faut acheter en tant que personne morale et donc en SCI, c'est tout. Une SCI, ça coûte environ 300 euros à créer, et quelques centaines d'euros par an de frais de comptabilité. Les promoteurs, dont je fais partie, avons tout préparé : les statuts, les partenaires comptables... On signe tout au moment de l'achat. Les avantages ? Une exonération de taxe foncière pendant 20 ans et un prix d'achat en moyenne 10 % inférieur, grâce à un taux de TVA réduit. Cela devrait pouvoir séduire des investisseurs. »

 

Le PTZ élargi montre-t-il davantage de signes positifs chez les primo-accédants ?

 

« Oui, parce que le besoin de se loger est plus fort que celui d'investir. Les primo-accédants sont moins influencés par la conjoncture internationale. On voit un peu de reprise sur ce segment. Mais je ne veux pas qu'on me fasse dire ce que je n'ai pas dit : ce n'est pas encore une vraie reprise. Ce sont des signes encourageants. »

 

- Est-ce que ces mesures suffiront à relancer le secteur ?

 

« Si on m'avait posé la question il y a trois mois, j'aurais dit oui. Mais avec ce qu'il se passe à l'international, je suis plus réservé. Il faut aller plus loin. Le logement neuf est une économie non délocalisable. Chaque achat génère de la TVA, de l'emploi local, utilise des matériaux européens... Ce sont des éléments clés dans un contexte où notre PIB risque de souffrir. Il est peut-être temps de penser à une loi d'exception pour relancer l'économie par le logement. Misons sur le logement neuf pour contrebalancer la perte de PIB qu'on nous annonce en raison des droits de douane et de l'incertitude économique qui en découle. »

 

- Où en est-on du projet statut du bailleur privé ou professionnel ?

 

« On travaille activement dessus avec la ministre du Logement et deux parlementaires : Marc-Philippe Daubresse et Mickaël Cosson. L'idée est de créer un statut stable, qui permettrait par exemple d'amortir le bien, d'avoir une fiscalité pérenne, comme pour une entreprise. Si vous louez à des loyers intermédiaires, vous pourriez amortir plus. Le tout est prêt. On espère une remise du rapport d'ici fin avril-début mai. Si les parlementaires, puis Bercy valident notre travail, tout peut aller très vite. Mais il faut une volonté politique. Pourquoi pas une loi rectificative pour aller encore plus vite et ne pas attendre le PLF 2026. »

 

- Et les promoteurs ? Peuvent-ils tenir encore longtemps dans cette situation ?

 

chantier logement neuf
Le logement étant un secteur non-délocalisable, peu touché par les droits de douane, il doit être relancé pour soutenir l'économie tricolore. © Shutterstock
« Pas tous. Si ça devait durer 2 ou 3 ans, il y aurait d'autres disparitions. C'est certain. Certains vont bien, d'autres sont au bout du rouleau. On a réduit nos équipes, ralenti notre production... Il faudra donc aussi reconstruire une capacité industrielle, humaine et financière pour répondre à la reprise, dès qu'elle sera réelle. Et si la demande repart, on va se retrouver avec un problème d'offre, car les permis de construire ne suivent pas, surtout en période préélectorale. »

 

- Quels sont aujourd'hui les dossiers prioritaires sur votre bureau ?

 

« Mes trois sujets phares sont très clairs. Le premier, c'est la simplification. C'est quelque chose qui peut être très facile à mettre en place, si on le décide. Avec la ministre du Logement, Valérie Létard, nous sommes vraiment en phase là-dessus : nous avons envoyé des listes concrètes de tout ce qui pourrait être simplifié pour soutenir l'acte de construire et son cabinet semble d'accord. Je le dis clairement : s'il vous plaît, ne complexifiez pas davantage, simplifiez.
Le deuxième sujet, c'est l'aide au maire bâtisseur. J'en ai encore parlé récemment avec David Lisnard, président de l'association des maires de France. Il faut trouver une solution pour encourager les élus locaux à délivrer des permis. Une des pistes serait de reverser une part de la TVA au-delà d'un seuil de construction habituel, afin d'inciter réellement les maires à bâtir.
Et enfin, le troisième, c'est le statut du bailleur privé professionnel, qu'on appelle désormais le "micro-entrepreneur bailleur". Il devait être intégré au PLF 2026, mais, je le redis, je pense qu'on ne peut pas attendre. Avec le contexte international instable, c'est maintenant qu'il faut rassurer et mobiliser les investisseurs, qui ont besoin de confiance. Ce qui manque, c'est un signal fort. Parce qu'au fond, si l'économie flanche, ce sont tous les secteurs qui suivent : l'automobile, la restauration, les loisirs... Et la construction, elle, peut relancer par l'interne l'économie tricolore, contrairement à l'export qui souffre. C'est maintenant qu'il faut agir. Il y a une vraie opportunité de relancer l'économie par un secteur solide, ancré dans le territoire. Mais il faut faire vite. On ne peut pas laisser retomber cette dynamique naissante. »

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