Après plusieurs années d'envolée des prix, le marché du logement neuf en Auvergne-Rhône-Alpes semble entrer dans une phase de respiration. Le dernier baromètre publié par Trouver-un-logement-neuf.com révèle une situation plus que contrastée selon les territoires, avec des baisses parfois significatives dans les grandes métropoles comme Lyon, Annecy ou Clermont-Ferrand et des hausses marquées en périphérie ou dans les zones frontalières.

 

Lyon et sa couronne : des baisses de prix inattendues

 

Lyon, longtemps symbole de la flambée des prix dans la région, amorce une correction. Le prix moyen d'un trois-pièces neuf y recule de 2,17 % sur un an, pour s'établir à 400 900 €. Un mouvement qui touche également plusieurs communes de la première couronne. L'immobilier neuf à Villeurbanne, désormais troisième ville la plus peuplée d'Auvergne-Rhône-Alpes, voit ses prix plonger de 11,08 %, à 321 100 €. Même dynamique à Tassin-la-Demi-Lune : - 10,37 % ou à Bron : - 2,93 %.
Cette tendance baissière s'explique par plusieurs facteurs : remontée des taux d'intérêt, ralentissement de la demande solvable et recentrage du marché autour d'un équilibre plus durable. « Ce baromètre met en lumière une région en transition. Après l'explosion des prix post-Covid, l'Auvergne-Rhône-Alpes entre dans un cycle plus stable, où les villes moyennes et frontalières peuvent tirer leur épingle du jeu - à condition d'offrir une offre neuve suffisante », analyse Céline Coletto, porte-parole de Trouver-un-logement-neuf.com.

 

Clermont-Ferrand, Annecy, Annemasse : des reculs parfois marqués

 

Clermont-Ferrand, capitale auvergnate, voit également ses prix reculer : - 6,82 % sur un an, pour atteindre 237 900 €. Une baisse notable qui pourrait ouvrir des opportunités pour les acquéreurs locaux mais aussi pour les investisseurs. Annecy, ville très prisée mais soumise à une forte pression foncière, enregistre un recul plus modéré de - 2,91 %, tout en restant l'une des communes les plus chères de la région avec un prix moyen de 417 900 € pour un T3.
Annemasse, malgré une progression démographique soutenue : + 15,1 %, enregistre l'une des plus fortes baisses du classement : - 20,11 %, à 295 600 €. Vaulx-en-Velin suit une trajectoire similaire : - 11,15 % en un an, malgré une croissance démographique de + 22,8 % sur dix ans.

Ces reculs massifs montrent que même les zones en tension peuvent connaître un réajustement en cas de déséquilibre entre offre et demande.

 

L'immobilier neuf à Grenoble, l'exception qui confirme la règle

 

Dans la capitale des Alpes, l'immobilier neuf à Grenoble, fait toutefois figure d'exception : + 7,81 % en un an, atteignant 317 500 € pour un trois-pièces. Une hausse qui peut s'expliquer par le renouvellement de l'offre en centre-ville, malgré une population en baisse sur ces 10 dernières années, selon l'Insee.

 

Certaines villes de la périphérie, comme Aix-les-Bains, en ébullition

 

A l'inverse, certaines communes de la périphérie lyonnaise ou du Genevois affichent des hausses spectaculaires. Aix-les-Bains, nouveau marché de report d'Annecy et du Genevois, mène le classement avec une progression de + 26,57 % en un an, à 406 300 € pour un T3. Caluire-et-Cuire grimpe de 18,04 %, Craponne de 13,31 %, et Saint-Julien-en-Genevois, bien desservie et proche de Genève, de 12,02 %.
La périphérie lyonnaise continue de séduire, avec une forte attractivité pour les communes bien connectées, combinant qualité de vie, accessibilité et projets d'aménagement. L'immobilier neuf à Vénissieux, par exemple, affiche une hausse de + 10,67 %, mais reste l'une des villes les plus abordables du Grand Lyon à 266 500 € en moyenne pour un T3.

 

Des territoires rhonalpins oubliés du marché du neuf

 

Si le baromètre couvre une trentaine de villes, certaines zones sont absentes, faute d'offre suffisante. C'est le cas de Montélimar, malgré une très forte croissance démographique, Saint-Étienne et même de départements entiers comme la Drôme, la Loire ou le Cantal. Ce manque de programmes neufs, malgré une demande potentielle, limite la capacité de ces territoires à attirer de nouveaux habitants ou investisseurs. « Certaines communes pourtant attractives ne comptent pas assez de programmes neufs en cours pour apparaître dans ce baromètre », note le portail.

 

Des opportunités à saisir pour investir en Rhône-Alpes-Auvergne

 

Dans ce paysage hétérogène, certaines villes allient prix attractifs, forte croissance démographique et potentiel de développement. Vaulx-en-Velin, ville la moins chère du classement avec 233 400 € pour un T3, Rillieux-la-Pape : 257 700 € ou encore Vénissieux sont en pleine mutation urbaine. Ces secteurs constituent des zones stratégiques pour les primo-accédants ou les investisseurs à la recherche de perspectives de valorisation.
Le baromètre révèle donc une géographie immobilière à plusieurs vitesses. Si les métropoles corrigent leurs prix, les périphéries s'envolent, tandis que d'autres territoires restent à la traîne faute d'offre. Dans ce contexte, la vigilance est de mise, mais les opportunités existent bel et bien, à condition d'anticiper les dynamiques locales.
Avec un marché du neuf en mutation, l'Auvergne-Rhône-Alpes offre un terrain d'analyse riche et contrasté pour les investisseurs immobiliers comme pour les accédants. La stabilité apparente cache des disparités majeures, reflet d'une région vaste, diverse... mais surtout en pleine transformation.