Marché de l'immobilier résidentiel : un démarrage timide mais des pistes encourageantes en 2025

Baisse conjoncturelle ou simple retard à l’allumage ? Le résidentiel en bloc montre des signes contrastés au T1 2025 selon les chiffres d’ImmoStat, entre recul global mais surtout promesses d’un second semestre plus dynamique, d’après les experts.
Le marché de l’investissement résidentiel en France amorce l’année 2025 avec prudence. D’après les derniers chiffres publiés par ImmoStat, le volume des investissements résidentiels a atteint 504 millions d’euros au premier trimestre, soit une baisse notable de 39 % par rapport à la même période en 2024. Une contraction qui interroge, mais que les acteurs du secteur jugent plus nuancée qu’il n’y paraît.
Pour rappel, cet indicateur mis en place par ImmoStat, GIE regroupant les principaux acteurs du conseil en immobilier d’entreprise (BNP Paribas Real Estate, CBRE, Cushman & Wakefield et JLL), en partenariat avec trois spécialistes du marché résidentiel : BPCE Solutions Immobilières, ESSET Valorisation et IKORY, mesure les volumes investis dans des actifs résidentiels acquis en bloc dans une optique de rendement financier. Il englobe aussi bien les logements classiques, intermédiaires, intergénérationnels, que les résidences étudiantes, seniors (hors EHPAD), le coliving, ou les actifs mixtes à dominante résidentielle. Les logements sociaux purs sont en revanche exclus de ce périmètre.
L’investissement immobilier à Paris, locomotive du marché
Malgré la baisse globale, l’activité reste concentrée sur les territoires les plus dynamiques. Paris et sa périphérie immédiate ont attiré à elles seules 337 millions d’euros, soit 67 % du volume national. Une performance qui confirme leur rôle moteur dans l’investissement résidentiel.
Mais pour certains professionnels, ces chiffres ne traduisent pas la réalité de terrain. Jean-François Morineau, Directeur Général Délégué Conseil Habitation et Hospitality chez BNP Paribas Real Estate Advisory, tempère : « Ce recul ne reflète pas notre réalité. Nos équipes ont lancé, dès le premier trimestre, deux fois plus d’opérations qu’à la même période l’an dernier, pour un montant supérieur à 850 millions d’euros. Nous anticipons donc un second semestre dynamique. »
Parmi les opérations emblématiques de ce début d’année, la cession de l’Îlot Jacques Chirac, un immeuble de 13 000 m² avec vue sur la tour Eiffel, illustre bien ce regain d’intérêt des investisseurs pour les actifs résidentiels de qualité.
Logements classiques et intermédiaires : un repli contrasté
Les logements classiques ont concentré l’essentiel des investissements, avec 353 millions d’euros engagés, soit 70 % du total. Malgré cela, ce segment affiche une baisse de 39 % en un an. Le logement intermédiaire subit, lui, un repli plus marqué, avec 54 millions d’euros investis et une chute de 41 % par rapport au premier trimestre 2024.
Résidentiel géré : les résidences étudiantes en pleine forme
Le résidentiel géré totalise quant à lui 97 millions d’euros investis, en baisse de 9 % par rapport à l’an passé. Mais ce repli global masque une dynamique sectorielle contrastée : les résidences services seniors sont totalement absentes du marché, tandis que les résidences étudiantes tirent leur épingle du jeu, avec une croissance remarquable de 64 % des montants engagés. Une évolution qui confirme l’attrait croissant pour ces actifs à forte stabilité locative et à potentiel de diversification. Découvrir également - Investir en résidence étudiante, mode d'emploi
Ainsi, si le premier trimestre 2025 démarre sous le signe de la retenue, le marché pourrait bien inverser la tendance dans les mois à venir, porté par des arbitrages stratégiques, des opportunités patrimoniales dans les grandes métropoles et un intérêt marqué pour les segments gérés. Les prochains trimestres seront donc déterminants pour mesurer la résilience du résidentiel face à un contexte économique encore incertain.