Qu'est-ce qui fait le succès de la branche immobilière d'Eiffage ?

Entre recul conjoncturel et ambitions renouvelées, et face aux secousses du marché, Eiffage Immobilier et Eiffage Aménagement réaffirment leur agilité et leur vision durable, entre innovation, réhabilitation et nouveaux usages urbains. Retour sur leurs derniers chiffres financiers.

Dans un contexte économique, politique et réglementaire marqué par l’incertitude, Eiffage Immobilier et Eiffage Aménagement font preuve d’une résilience exemplaire. En 2024, les deux entités ont réalisé un chiffre d’affaires global de 716 millions d’euros. 
Un repli par rapport à 2023, qui s’inscrit dans un marché immobilier en tension, mais dont la stabilisation est attendue dans les années à venir. Ce repli n’empêche pas le groupe de maintenir une dynamique soutenue et d’afficher de solides perspectives pour 2025, en s’appuyant sur la diversité de son modèle promoteur-constructeur-aménageur et sa capacité d’adaptation aux grandes transformations du secteur.

 

Rebond significatif des réservations de logements neufs

 

Malgré le recul du chiffre d’affaires, Eiffage Immobilier affiche une progression encourageante de ses réservations, atteignant 2 153 logements (dont 1 803 en France), soit une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. Un signal fort de la vitalité commerciale du groupe, porté notamment par la vente en bloc, qui représente 52 % des réservation, chiffre en augmentation de 18 %. En parallèle, 37 programmes résidentiels signés Eiffage Immobilier ont été lancés, totalisant un potentiel de 2 413 logements à commercialiser.

 

L’aménagement urbain au cœur des enjeux

 

En parallèle, Eiffage Aménagement poursuit son ancrage en tant qu’acteur privé majeur de la transformation urbaine, avec 760 000 m² en cours d’aménagement et 430 000 m² en phase de développement. L’année 2024 a été marquée par plusieurs projets emblématiques, comme l’inauguration de la place Simone Veil à Montigny-lès-Metz, la livraison des logements du Village des Athlètes à Saint-Ouen ou encore celle de la première tranche de la SEMOP LaVallée à Châtenay-Malabry. Le groupe renforce également son empreinte nationale, en remportant notamment, avec le Groupe Launay, la concession de la ZAC multisite de Saint-Grégoire en Ille-et-Vilaine, première SEMOP en France dédiée à ce type d’opération innovante d’un partenariat public/privé.

 

Anticiper les nouveaux usages et modes de vie

 

Luc Bouvet, directeur général d’Eiffage Immobilier, résume les enjeux du moment : « La transformation de nos métiers, qu’il s’agisse de la promotion ou de l’aménagement, est aujourd’hui une réalité. (...) Les acteurs de la fabrique de la Ville doivent désormais s’adapter à des exigences environnementales renforcées, intégrer les nouveaux usages, réinventer les lieux de vie, et surtout produire des logements abordables. »

 

Lire également - Luc Bouvet, Eiffage Immobilier : « Le plus dur est derrière nous mais nous avons besoin de stabilité » 

 

Cette vision se traduit notamment dans les projets Cocoon’Ages, qui poursuivent leur développement avec 21 résidences intergénérationnelles déjà livrées, et dans l’essor des résidences services seniors Cazam, qui atteignent désormais plus de 1 000 logements. Une quinzaine d’implantations supplémentaires sont à l’étude.

 

Réhabilitation et modularité, piliers d’une construction durable

 

La transformation des usages s’accompagne d’un retour en force de la réhabilitation. À Nantes, le projet Batignolles illustre cette approche, tout comme la reconversion de l’ancienne caserne de pompiers de la Benauge à Bordeaux, où des occupations temporaires : logements solidaires, centre d’accueil, skatepark, bar éphémère, préfigurent un futur quartier mixte à horizon 2028.
L’innovation constructive est aussi au rendez-vous avec le développement de logements modulaires et évolutifs en Bretagne et Normandie. Grâce à une structure bois et des façades préfabriquées, ces logements peuvent être agrandis ou réduits selon les besoins des habitants, tout en répondant aux ambitions de la RE2028.
Par ailleurs, l’activité hors-site d’Eiffage Immobilier s’intensifie, portée par les expertises de Savare, B3 Ecodesign et HVA Concept. Parmi les projets en cours figurent un hôtel de 80 chambres, une opération résidentielle de 500 logements et un programme tertiaire francilien.
Dans le même temps, à l’international, Eiffage Immobilier poursuit sa croissance. En Pologne, cinq projets représentant près de 1 050 logements sont en chantier. À Poznań, 146 logements ont été livrés et à Varsovie, la vente en bloc de 185 logements et trois unités commerciales a été finalisée. En Suisse, la filiale développe sa première opération commercialisée au détail à Naters-Tschill, dont les travaux débuteront au second trimestre 2025.

 

Perspectives 2025 : vers une nouvelle génération de projets immobiliers

 

L’année 2025 s’annonce donc plutôt prometteuse avec la poursuite des écoquartiers à Dijon, Igny, Montigny-lès-Metz et Châtenay-Malabry. À L’Haÿ-les-Roses, les premières constructions de la ZAC Lallier sont lancées en lien avec la ligne 14 du métro francilien. Le projet des Cathédrales du Rail à Saint-Denis, sur un site de six hectares, entre également en phase active. Enfin, la phase « héritage » du Village des Athlètes, qui comprendra 527 logements, débute officiellement.
De front, Eiffage Immobilier se positionne déjà sur les futurs besoins liés aux chantiers du projet EPR2 de Penly en Seine-Maritime. L’objectif : concevoir des logements démontables, durables et réutilisables, conciliant performance, sobriété foncière et temporalité des usages.
Face aux incertitudes du marché immobilier, les entités immobilières d’Eiffage mise donc sur une stratégie réunissant innovation, sobriété et ancrage territorial.