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Permis de construire : deuxième mois consécutif de hausse !

Le secteur de l'immobilier neuf enregistre une légère reprise en juillet 2024, avec une hausse des autorisations et des mises en chantier.

Tags : Construction, permis de construire, mise en chantier, ministère de la Transition écologique


Le secteur de la construction enregistre une légère embellie en juillet 2024, marquée par une augmentation des autorisations et des mises en chantier. Une première depuis plus de deux ans. Toutefois, le marché reste largement en deçà des niveaux d’avant-crise.



Malgré un contexte globalement dégradé, c’est bien un sursaut encourageant qui a été enregistré en juillet par les services du ministère en charge du logement. Le secteur de l'immobilier neuf en France a montré en juillet 2024 des signes de redressement après une longue période de déclin, selon les données récentes publiées par le ministère de la Transition écologique. Ces chiffres, relatifs aux logements autorisés et commencés, laissent entrevoir un léger regain d'activité, bien que le marché reste encore loin des niveaux observés avant la crise sanitaire.

 

Un second trimestre consécutif de hausse pour les autorisations de logements

 

En juillet 2024, les autorisations de construction de logements ont augmenté de 7,1 % par rapport à juin, atteignant ainsi 30 000 unités. Ce chiffre marque le deuxième trimestre consécutif de hausse, après une longue période de huit trimestres consécutifs de baisse. Cette tendance positive est certes encourageante, mais il est important de la remettre en perspective. En effet, malgré cette hausse, le nombre de logements autorisés reste 22 % en dessous de sa moyenne des 12 mois précédant le premier confinement en mars 2020.
Le détail par type de logement révèle que cette dynamique concerne à la fois les logements individuels et les logements collectifs. Les autorisations de logements individuels ont progressé de 7,4 %, atteignant 10 700 unités. Cependant, ce segment reste particulièrement affecté par la crise, avec un niveau d'autorisations toujours inférieur de 31 % à celui des 12 mois précédant la pandémie. De même, les autorisations pour les logements collectifs et en résidence services ont enregistré une hausse de 7 %, totalisant 19 200 unités. Ce chiffre est également en deçà, de 16 %, par rapport à la moyenne d'avant-crise.

 

Une hausse des mises en chantier mais une situation encore fragile

 

En parallèle, c’est aussi la reprise du côté des mises en chantier. Le nombre de logements mis en chantier en juillet 2024 a connu une augmentation significative de 12,2 % par rapport au mois précédent, avec 24 000 unités commencées. Cette progression est particulièrement notable dans un contexte où le secteur peinait à retrouver son dynamisme d'antan. Toutefois, même avec cette amélioration, le nombre de logements commencés en juillet 2024 demeure 25 % inférieur à sa moyenne des 12 mois précédant la crise sanitaire.
Les mises en chantier de logements individuels ont connu une hausse de 6,4 %, atteignant 8 300 unités. Ce chiffre reste, là encore, 37 % en dessous de la moyenne pré-pandémique. Du côté des logements collectifs et en résidence, la hausse est plus marquée, avec un rebond de 15,5 %, portant le total à 15 700 unités. Néanmoins, ce segment reste également en retrait de 17 % par rapport aux niveaux d'avant la crise.

 

La reprise sera longue et progressive

 

En observant les données sur une période de trois mois, de mai à juillet 2024, le tableau est plus nuancé. Les autorisations de logements ont légèrement diminué de 0,3 % par rapport aux trois mois précédents, poursuivant ainsi la tendance à la baisse observée au premier trimestre de l'année. Cette diminution est principalement due à la baisse de 2,9 % des autorisations de logements collectifs ou en résidence, tandis que les autorisations de logements individuels ont enregistré une légère reprise de 4,7 %.
En revanche, les mises en chantier sur la même période affichent une dynamique plus positive, avec une augmentation de 4,2 % par rapport aux trois mois précédents. Cette hausse est portée par une forte progression des mises en chantier de logements collectifs ou en résidence (+14,4 %), qui compensent la baisse continue des logements individuels (-11,2 %).

 

Sur les douze derniers mois : un secteur toujours en repli

 

Sur une période de douze mois, d'août 2023 à juillet 2024, le secteur de la construction enregistre un net repli. Les autorisations de logements ont baissé de 12,1 % par rapport aux douze mois précédents, totalisant 348 200 unités. Ce chiffre est également inférieur de 25 % à celui des douze mois précédant la crise sanitaire. Les logements individuels ont particulièrement souffert, avec une baisse de 16,5 % des autorisations, tandis que les logements collectifs ont diminué de 9,4 %.
Les mises en chantier suivent la même tendance, avec une baisse de 20,2 % sur un an, représentant 272 900 unités commencées. Ce recul est plus marqué pour les logements individuels, avec une diminution de 26,4 %, que pour les logements collectifs ou en résidence, qui ont reculé de 15,6 %.
A noter que deux régions repassent enfin dans le vert en matière de permis de construire délivrés : la Bretagne : + 1 % sur un an et les Hauts-de-France : + 2.7 %. Ailleurs, dans des régions avec les volumes les plus élevés, l’immobilier neuf en Ile-de-France et en Auvergne Rhône-Alpes affichent toujours des baisses annuelles de presque 20 %.
Pour la première fois depuis plus de deux ans, le secteur de l'immobilier neuf en France affiche donc une reprise conjointe des autorisations et des mises en chantier. Des indicateurs qui restent nettement en deçà des niveaux d'avant-crise. Preuve de la fragilité persistante du marché. Les tendances observées sur les douze derniers mois confirment cette prudence, avec un secteur qui peine à retrouver son dynamisme d'antan. A voir si les signes de reprise se confirment dans les mois à venir.

Difficultés toujours pour la construction de locaux

Entre mai et juillet 2024, les autorisations de construction de locaux non résidentiels ont atteint 9,7 millions de m², enregistrant une baisse de 2,2 % par rapport à la même période l'année précédente. Sans l'effet des permis reçus tardivement, cette baisse aurait laissé place à une légère hausse de 2,8 %. Parallèlement, 5,3 millions de m² de locaux ont été mis en chantier, soit une diminution de 2 % sur un an. Sans tenir compte des retards dans les déclarations, cette baisse aurait laissé place à une augmentation de 12,2 %. Sur les douze mois écoulés, les autorisations et mises en chantier enregistrent des baisses respectives de 6,4 % et 7,4 %.