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Acheter une résidence secondaire en 2025 : bon plan ou mirage ?

Charme, proximité et potentiel locatif d'une résidence secondaire, stratégie d’investissement prisée par les acheteurs en quête d’évasion raisonnée. © Shutterstock

Tags : Investissement immobilier, investissement locatif, résidence secondaire


Après une période de désaffection due à la flambée des prix et à la hausse des taux d’intérêt, les résidences secondaires suscitent à nouveau l’engouement. Mais les acquéreurs de 2025 sont désormais bien plus prudents, informés… et exigeants. Décryptage des dernières tendances en matière d’investissement dans une résidence secondaire.



Longtemps considérée comme un luxe réservé à une élite, la résidence secondaire retrouve peu à peu sa place dans les projets immobiliers des Français. Boosté par un assouplissement des conditions de crédit et une légère reprise du marché immobilier ancien, ce segment du marché se transforme, porté par une nouvelle génération d’acheteurs lucides, agiles et stratèges. « On sent un regain de confiance. L’envie de nature et de déconnexion est toujours là, mais les acheteurs sont désormais plus stratèges, plus attentifs à la rentabilité, à la localisation, au potentiel de rénovation », observe Éric Allouche, directeur exécutif du réseau ERA Immobilier.

 

Investir dans des résidences secondaires plus proches, plus modulables

 

La principale mutation du marché de la résidence secondaire ? Une volonté de proximité. Après l’exode post-Covid, souvent teinté de désillusion, les acquéreurs veulent désormais des zones naturelles accessibles rapidement depuis leur résidence principale, sans renoncer aux commodités urbaines. Cette tendance à la « résidence secondaire de proximité » s’impose dans toute la France.

Acheter une résidence secondaire proche de la ville : un havre de paix connecté, idéal pour télétravailler dans un cadre naturel apaisant. © Shutterstock
À l’image de la Vallée de Chevreuse, où Elena Rubin du réseau Expertimo, constate que « les clients recherchent avant tout une maison pleine de charme proche de la capitale. Ils veulent s'évader, se reconnecter à la nature, sortir du stress urbain. C’est une véritable nécessité psychologique aujourd’hui ».

 

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Même constat autour de Bordeaux, où les petites propriétés viticoles redeviennent attractives. « Le panier moyen des acheteurs est en baisse. Les budgets visent désormais des biens entre 250 000 et 500 000 euros », analyse Maria Luis, autre membre du réseau immobilier dans la région bordelaise. Ces acquisitions permettent d’envisager un double usage : résidence secondaire et projet oenotouristique ou investissement locatif.

 

Rénovation, co-acquisition et usage hybride

 

Le profil des biens recherchés évolue également. Fini les maisons « prêtes à l’emploi » à prix fort : les acheteurs préfèrent désormais les biens à rénover, souvent classés E, F ou G au DPE, affichant des décotes allant jusqu’à 20 %. « L’acquéreur n’a pas besoin d’emménager tout de suite. Il peut avancer par étapes, faire les travaux en plusieurs phases, et amortir le tout par une location saisonnière », précise Éric Allouche.
Autre tendance forte : la co-acquisition ou l’achat en SCI, comme à Milly-la-Forêt (91), où deux couples passionnés d’escalade ont récemment acheté une maison ensemble. Ce type de montage permet de mutualiser les coûts tout en s’adaptant aux rythmes de vie de chacun. Découvrir également - Acheter un bien immobilier à plusieurs

 

Où dénicher les nouvelles pépites immobilières pour une résidence secondaire ?

 

Alors que les grandes stations balnéaires ou de montagne deviennent moins abordables, des zones « oubliées » gagnent du terrain. Sur la Côte d’Opale, Wissant, Étaples ou Hardelot séduisent par leur accessibilité, leur activité à l’année et leurs prix contenus. « Ces communes ont l’avantage d’être vivantes toute l’année. On peut y aller hors saison, y télétravailler et louer quand on ne les occupe pas », rapporte Éric Allouche.
Enfin, certains marchés de niche émergent avec un fort potentiel de valorisation. Dans le Jura, par exemple, les biens sont proposés à moins de 2 000 €/m² et dans les Dentelles de Montmirail dans le Vaucluse, les prix restent 50 % inférieurs à ceux des Alpilles. Autant d’alternatives attractives à la saturation des marchés historiques.

 

Acheter une résidence secondaire : un modèle en mutation

 

La résidence secondaire en 2025 n’est plus un simple lieu de villégiature. C’est un espace polyvalent, partagé, rentable et accessible. Elle répond à une logique nouvelle : celle d’un art de vivre souple et pragmatique. À condition de choisir le bon emplacement, d’optimiser son usage et de penser investissement avant tout, elle peut encore être un excellent levier de valorisation patrimoniale… sans sacrifier le plaisir de s’évader.

Comment rentabiliser sa résidence secondaire ?


L’achat d’une résidence secondaire peut aussi être une source de revenus. Pourtant, de nombreux propriétaires laissent leur bien inoccupé plusieurs mois par an, faute d’information ou de crainte de démarches administratives.


La location meublée, une solution clé en main


Les résidences secondaires sont en général prêtes à accueillir leurs propriétaires. Or, selon le décret du 31 juillet 2015, elles répondent aussi souvent aux critères nécessaires pour la location meublée. Résultat : peu de frais d’équipement supplémentaires à prévoir.


Souplesse juridique de la location touristique


La location saisonnière reste la plus connue, mais n’est pas l’unique option. Les propriétaires peuvent cumuler différents types de baux (à la nuitée, au mois, à la semaine), selon leurs besoins et périodes d’occupation. Cela permet d’ajuster la mise en location au rythme de la vie familiale tout en générant un complément de revenus non négligeable.


Exemple de rentabilité de la location d'une résidence secondaire

  À Berck, une maison de 80 m² se loue jusqu’à 800 € la semaine, alors que dans le bassin d’Arcachon, certains biens au Teich atteignent 1 800 € la semaine. Même une occupation partielle permet de couvrir une partie significative des charges annuelles, voire des mensualités d’emprunt. Découvrir aussi - Comment réduire les frais d'une résidence secondaire ?