17 ans après la signature du traité de concession et 14 ans après les premières livraisons, le projet de transformation de la ZAC Berliet à Saint-Priest touche à sa fin. Initiée sur les ruines industrielles des anciens sites emblématiques dans la région lyonnaise de Renault Trucks, cette opération d'aménagement a réinventé un territoire emblématique de la culture ouvrière lyonnaise en quartier durable.
À Saint-Priest, dans cette deuxième couronne de la métropole lyonnaise, le rideau tombe sur l'une des plus longues opérations d'aménagement de l'Est lyonnais. La ZAC Berliet, lancée en 2008 sur le site des anciennes usines Renault Trucks, entre dans sa dernière phase d'achèvement. Ce projet hors norme, mené par Nexity, aura métamorphosé 112 hectares d'une friche industrielle en un quartier vivant avec logements neufs, équipements publics, espaces économiques et grands îlots de nature.

 

Un territoire marqué par l'histoire ouvrière avec désormais 1 100 logements neufs

 

Installée dans le prolongement de la cité ouvrière Berliet, la ZAC tient son nom de l'emblématique constructeur automobile. L'ancienne piste d'essais et les vastes hangars de production ont laissé place à un quartier connecté à la métropole de Lyon, dans un tissu urbain renouvelé. Plus de 1 100 logements, 138 000 m² d'activités économiques, 12,6 hectares d'espaces naturels... Ces chiffres traduisent l'ampleur du chantier, pensé pour structurer un nouveau morceau de ville dans une métropole en manque de foncier disponible.

L'un des marqueurs les plus singuliers de cette opération reste sans doute l'intégration de la biodiversité comme matrice du projet. L'un des symboles en est l'inauguration, au printemps dernier, de « La Plaine à l'OEdicnème », un parc de 5,8 hectares en coeur de ZAC. L'oiseau protégé qui lui donne son nom, l'oedicnème criard, a contribué à reconfigurer en profondeur l'aménagement initial. La redécouverte de cette espèce sur le site a nécessité la reprogrammation d'une partie du plan-masse et l'acquisition de terrains supplémentaires.
« Ce parc met en exergue l'un des grands enseignements du projet : les enjeux de biodiversité ne doivent pas être subis, mais intégrés dès l'amont, pour structurer l'ensemble », souligne Élodie Benoit, directrice générale du pôle Villes & Projets pour Nexity. Le parc a été conçu comme un espace partagé entre nature et habitants : 2 500 arbres, un verger en libre accès, des mares pour amphibiens, des haies pour les pollinisateurs et un espace pédagogique. Un véritable bocage habité, selon les mots de Jean-Luc Porcedo, président de Nexity Transformation des territoires : « Demain c'est un véritable bocage habité qui pourra émerger de ce quartier au devenir résolument tourné vers la ville nature. »

 

Une transformation sur le temps long dans la Métropole de Lyon 

 

Tout au long des 15 années de chantier, le projet n'a pas échappé aux aléas. Crise du tertiaire après 2008, nécessité de reconfigurer les espaces pour préserver la biodiversité, évolution des attentes urbaines... La programmation a su évoluer, créant une grande diversité architecturale et fonctionnelle. Espaces tertiaires de formats variés, zones d'activité à échelle humaine, équipements sportifs et culturels : la ZAC Berliet a échappé au piège des quartiers monofonctionnels désertés le soir.
« Cette diversité fait aujourd'hui la richesse du quartier », affirme Élodie Benoit, qui insiste aussi sur un enjeu majeur souvent négligé : l'acceptabilité sociale dans le temps. Car si l'opération n'a pas suscité de rejet initial - la friche étant déjà en retrait du tissu urbain -, la lenteur de la transformation a généré des frustrations. Nexity a répondu par une stratégie d'accompagnement de proximité : médiation, réunions publiques, travail en lien avec les collectivités. « Il faut être présent, sur le terrain, pour créer de la confiance. C'est ce dialogue permanent qui permet de faire avancer un projet de manière apaisée. »
Aujourd'hui, avec un coût global de 35 millions d'euros HT, dont 14 millions pour les seuls travaux d'aménagement, la ZAC Berliet se positionne comme un exemple de renaturation urbaine réussie, conciliant mémoire industrielle, renouveau urbain et transition écologique. Le site, qui fut jadis un symbole de l'économie industrielle, est devenu un manifeste pour la fabrique urbaine durable, dont la livraison finale est attendue en 2026.