A l'entame de cet automne 2025, le marché du logement neuf en Bretagne historique connaît un net ralentissement. Après plusieurs années de hausse continue, les prix amorcent une décrue qui redonne de l'air aux acquéreurs. Mais la reprise, bien que perceptible, reste encore fragile et inégale selon les territoires. Focus sur le marché de l'immobilier neuf à Rennes et sa région.

Des prix de l'immobilier neuf en léger recul, une fenêtre d'opportunité

Selon le dernier point de conjoncture de la Chambre des notaires de Bretagne, le prix médian des appartements neufs en Bretagne historique s'établit à 4 450 €/m², en baisse de 0,7 % sur un an. Si ce recul reste modeste comparé à celui des logements anciens : - 2,2 % pour les appartements, - 1,1 % pour les maisons, il marque un tournant après une longue période d'inflation immobilière.
« A la rentrée 2025, le marché immobilier breton amorce une reprise discrète, freinée par un climat d'incertitude... C'est donc le moment propice pour se lancer », souligne Maître Alain Gautron, président de la Chambre des notaires de la cour d'appel de Rennes.
Les notaires constatent également un repli significatif des volumes : - 10,6 % pour les appartements neufs et - 12,6 % pour les terrains à bâtir sur un an. Les terrains, d'une surface médiane de 490 m², affichent en revanche une hausse de prix : + 1,9 %, à 60 000 €, signe de la rareté persistante du foncier constructible ; mais aussi d'une montée en gamme des projets qui se concrétisent.

Les appartements neufs à La Baule en top position

Le marché du logement neuf en Bretagne historique reste contrasté selon les bassins. En tête, La Baule domine largement avec un prix médian de 10 660 €/m², loin devant Pornichet (6 020 €/m², - 11,4 %) et Dinard (5 960 €/m², + 1,4 %).
Si Quimper enregistre la plus forte progression : + 15 %, son prix médian reste plutôt abordable à 4 440 €, tandis que Saint-Malo : + 2,6 % et Brest : + 2,4 % poursuivent leur dynamique haussière. A l'inverse, Ploemeur subit la plus forte baisse : - 16,2 %, suivie de près par Saint-Nazaire : - 14,2 % et Lorient : 7,4 %.
Les métropoles régionales accusent le coup : Rennes recule de - 3,4 % à 5 390 €/m², et Nantes de -1,5 % à 4 910 €/m², confirmant un tassement de la demande après des années de forte croissance.

Qui achète aujourd'hui du neuf en Bretagne ?

Un chiffre illustre l'évolution sociologique du marché : 56,1 % des acquéreurs d'appartements neufs ont plus de 50 ans en Bretagne historique. Les investisseurs et les ménages aisés restent très présents, tandis que l'accession à la propriété des plus jeunes demeure compliquée malgré le repli des prix.
Pourtant, l'autre facteur de soutien au marché reste le crédit. Les taux d'emprunt oscillent actuellement entre 3 % et 3,5 %, des conditions jugées « attractives » par la profession, même si une remontée progressive est anticipée dans les prochains mois. « Si la tendance à la baisse se confirme, elle pourrait favoriser une reprise plus saine, fondée sur un meilleur équilibre entre l'offre et la demande », ajoute Maître Gautron.
En somme, le marché du neuf breton ne s'effondre pas, mais il s'assagit. Les prix se corrigent dans les métropoles et sur certains littoraux, tandis que d'autres territoires, comme Quimper ou Saint-Brieuc, profitent d'un regain d'attractivité. Pour les acquéreurs, l'heure est donc stratégique : la fenêtre est ouverte, mais nul ne sait combien de temps elle restera ainsi.