Construction neuve : un frémissement en septembre, vrai signal ou simple sursaut ?
Légère embellie pour la construction neuve en septembre : les logements collectifs tirent les permis de construire vers le haut, mais la production reste historiquement basse. Les professionnels peinent à croire à un vrai redémarrage.
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Après deux mois consécutifs de recul, la construction neuve montre un frémissement en septembre 2025. Selon les données publiées par le ministère de la Ville et du Logement et son Service des données et études statistiques, SDES, les autorisations de logements progressent de 2,8 % par rapport à août, atteignant 33 745 unités. Ce sursaut reste toutefois modeste, alors que le secteur demeure en crise profonde depuis trois ans.
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Un léger rebond des permis de construire après un été morose
En août, les permis de construire avaient chuté de 5,7 %, après une première baisse de 1,5 % en juillet. Le mois de septembre marque donc un changement de tendance, ramenant le niveau des autorisations proche de celui observé début 2023.
Sur douze mois glissants (d'octobre 2024 à septembre 2025), 372 731 logements ont été autorisés à la construction, soit 11,9 % de moins que la moyenne de long terme des cinq dernières années. Un déficit structurel qui traduit la lenteur de la reprise du secteur, malgré quelques signaux positifs.
Les résidences services tirent le collectif vers le haut
Ce regain d'activité doit beaucoup au segment des logements collectifs, en hausse de 5,3 % sur un mois, à 22 194 unités. Derrière cette progression, ce sont les résidences services : l'immobilier géré pour étudiants, seniors, touristes ou publics fragiles, qui dopent les chiffres ; mais dans des volumes faibles.
En septembre, 4 653 logements en résidences gérées ont été autorisés, un bond spectaculaire de 50 % sur un mois. C'est la seule catégorie qui, sur douze mois, dépasse encore la moyenne des cinq années précédentes. Lire aussi - Une résidence gérée, c'est quoi ?
A l'inverse, les appartements neufs ordinaires poursuivent leur lente érosion, aussi bien en autorisations qu'en mises en chantier.
La maison individuelle toujours en berne
Le marché des maisons individuelles continue, lui, de souffrir. En septembre, les autorisations reculent de 1,6 % pour s'établir à 11 551 unités, tandis que les mises en chantier chutent de 12,7 %.
Sur un an, le volume de logements individuels autorisés reste inférieur de 23,8 % à la moyenne des cinq dernières années et les mises en chantier affichent un déficit encore plus marqué de 32,1 %.
La baisse touche surtout les logements individuels purs, en diffus, alors que les programmes d'individuel groupé : maisons en lotissements ou petits ensembles, résistent un peu mieux.
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Les mises en chantier de logements neufs repartent à la baisse
Si les autorisations de construire repartent légèrement à la hausse, l'activité réelle des chantiers montre un nouveau coup de frein. En septembre, 24 259 logements ont été mis en chantier, soit une baisse de 8,9 % sur un mois, après trois mois consécutifs de progression : + 24,6 % en juin, + 1,2 % en juillet, + 8,2 % en août.
Sur douze mois, 272 238 logements auraient été mis en chantier, un niveau 23,1 % inférieur à la moyenne quinquennale. Le SDES précise que ces chiffres restent provisoires : à ce stade, seules 44 % des informations sur les chantiers de septembre et 80 % de celles sur les permis ont été collectées.
Une crise structurelle qui s'enlise et des perspectives incertaines
Ce léger rebond ne masque pas la crise profonde que traverse la construction neuve depuis 2022. Cette année-là, la France enregistrait encore 532 300 logements autorisés sur douze mois ; un pic qui a depuis laissé place à une chute quasi continue. La combinaison d'une hausse des coûts de construction, d'une inflation des taux d'intérêt et de la disparition progressive des dispositifs de soutien à l'investissement locatif (comme le Pinel) a fragilisé toute la chaîne de production du logement.
Les promoteurs, confrontés à la baisse de la demande et à des coûts financiers plus élevés, retardent ou annulent leurs projets. Les ménages, eux, peinent à accéder à la propriété malgré une demande latente importante.
Si le mois de septembre laisse entrevoir un timide redressement, les professionnels du secteur restent prudents. Le rebond des permis de construire, concentré sur le logement collectif en résidence, repose sur des volumes encore faibles et sur un segment de niche.
Pour espérer un véritable redémarrage, les acteurs de la filière appellent à des mesures structurelles de soutien, tant du côté du financement que de la simplification administrative. Sans cela, le risque d'un décrochage durable de la production de logements neufs demeure élevé.
Les chiffres clés de la construction neuve en France en septembre 2025
- Septembre 2025 :
• 33 745 logements autorisés (+ 2,8 % sur un mois)
o dont 11 551 logements individuels (- 1,6 %)
o et 22 194 logements collectifs (+ 5,3 %)
• 24 259 logements mis en chantier (- 8,9 %)
- Sur 12 mois :
• 372 731 logements autorisés (- 11,9 % vs moyenne 5 ans)
• 272 238 logements commencés (- 23,1 %)


















