Immobilier neuf : 3e trimestre de recul en cette rentrée 2025
Malgré une légère hausse des permis et chantiers, l’immobilier neuf reste en net retrait par rapport à l’avant-crise, avec notamment un troisième trimestre de recul pour les réservations. Entre demande en berne et offre en hausse, le marché avance à petits pas en cette rentrée 2025, de nouveau marquée par l’instabilité politique.
Malgré une légère hausse des permis et chantiers, l’immobilier neuf reste en net retrait par rapport à l’avant-crise, avec notamment un troisième trimestre de recul pour les réservations. Entre demande en berne et offre en hausse, le marché avance à petits pas en cette rentrée 2025, de nouveau marquée par l’instabilité politique.
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Alors que l'incertitude politique va continuer de peser sur la confiance des ménages et des investisseurs, les derniers chiffres publiés par le ministère du Logement dressent un tableau nuancé de la situation de l'immobilier neuf en cette rentrée 2025. Si certaines tendances laissent entrevoir une reprise progressive, le marché reste très éloigné de ses niveaux d'avant-crise sanitaire.
De quoi confirmer la fragilité d'un secteur pourtant stratégique pour l'économie française, comme l'a rappelé, ce jeudi, Valérie Létard, lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France. La ministre du Logement a insisté auprès des patrons du Medef : « le logement n'est pas seulement une dépense publique avec 53 milliards d'euros net de contribution au budget de l'Etat ». Pourtant, les mesures concrètes, notamment pour soutenir l'investissement locatif, sont bloquées par la situation politique. C'est ainsi que le marché du logement neuf peine à redécoller.
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Permis de construire : un frémissement mais un retard persistant
Ainsi, d'après les dernières données du ministère, en juillet 2025, 34 000 logements ont été autorisés, un chiffre en très légère hausse par rapport à juin : + 0,6 %, après une forte progression le mois précédent : + 10,3 %. Cette stabilité masque toutefois un retard persistant : le volume reste 12 % en dessous de la moyenne enregistrée avant le premier confinement.
Sur douze mois, d'août 2024 à juillet 2025, 360 200 logements ont obtenu un permis de construire, soit 13 300 de plus qu'un an plus tôt : + 3,8 %. Mais, là encore, la comparaison avec la période pré-Covid est sévère : les autorisations demeurent 22 % inférieures à celles comptabilisées entre mars 2019 et février 2020.
La situation est contrastée selon les segments : les logements individuels stagnent, avec 122 300 unités autorisées : - 0,5 % en un an, et accusent un retard de 34 % sur l'avant-crise. Les collectifs tirent davantage leur épingle du jeu avec 237 900 autorisations : + 6,2 %, même si le déficit reste de 14 % par rapport à 2019. L'approche des élections municipales, prévues les 15 et 22 mars prochains, ne devrait rien arranger.
Mises en chantier : après l'embellie de juin, un nouveau repli en juillet
Les mises en chantier ont connu un reflux en juillet 2025. Avec 27 500 logements commencés, le recul est marqué : - 9,5 % par rapport à juin, après un bond spectaculaire le mois précédent : + 44,3 %. Ce repli ramène le volume 14 % en dessous des niveaux moyens d'avant-crise.
Sur douze mois, la dynamique reste toutefois positive : 294 500 logements ont été mis en chantier, soit + 6 % par rapport à l'année précédente. Mais là encore, la comparaison avec 2019 reste défavorable : - 24 %, soit un quart de logements neufs perdus.
Le détail montre une forte volatilité : en juillet, les logements collectifs reculent nettement : -20,1 %, quand les logements individuels progressent : + 12,5 %. Sur un an, la tendance est plus équilibrée, avec un rebond significatif des logements groupés : + 21,8 %, alors que les maisons individuelles pures reculent encore : - 11,4 %.
Réservations : une demande toujours en berne
Côté commercialisation, la demande des ménages reste également atone. Au deuxième trimestre 2025, 15 726 logements neufs ont été réservés par des particuliers, soit une baisse de 2,3 % par rapport au trimestre précédent, troisième recul consécutif. Les appartements souffrent davantage : -2,5 % que les maisons individuelles : + 1,1 % ; mais sur des volumes très faibles.
Sur un an, le décrochage est encore plus net : les réservations chutent de 8,7 % par rapport au deuxième trimestre 2024. Le taux d'annulations, en hausse trimestrielle : 17,3 % des ventes contre 16,3 % au trimestre précédent, témoigne d'une prudence persistante des acquéreurs, même s'il reste inférieur au niveau record de l'an dernier.
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Mises en vente : une offre de logements neufs en progression
A l'inverse, l'offre s'étoffe. 18 395 logements ont été mis sur le marché au deuxième trimestre 2025 : + 4,5 % en trois mois, + 19 % en un an. La hausse est particulièrement marquée pour les programmes neufs : + 24,7 % sur un an, tandis que la construction sur existant s'essouffle : - 15,6 %.
Le stock de logements disponibles atteint 121 270 unités fin juin 2025, en légère hausse trimestrielle : + 1,2 % mais en baisse sur un an : - 4,7 %.
Quelles sont les zones les plus concernées par la crise ?
Le zonage ABC illustre également ces contrastes. Les zones les plus denses, qui concentrent près de 90 % des réservations et mises en vente, affichent un recul des réservations au deuxième trimestre 2025 : - 5,5 % en A-Abis, - 0,5 % en B1. À l'inverse, les zones B2 et C, moins tendues et donc plus abordables, progressent : + 11,4 % et + 1,1 %.
En matière de stocks, les zones A et Abis rassemblent près de la moitié de l'offre : 56 738 logements, avec une hausse sensible : + 3,8 %. Seule la zone B1 enregistre une baisse de son encours : - 1,7 %.
En clair, ce bilan de rentrée confirme que l'immobilier neuf reste plus que convalescent. Si les permis et mises en chantier progressent sur un an, ils demeurent très en deçà des niveaux d'avant-crise sanitaire. La demande, quant à elle, reflète une prudence persistante, dans un contexte de taux d'intérêt qui restent élevés et surtout d'un nouvel attentisme politique créé par le prochain vote de confiance. Une instabilité dont les promoteurs immobiliers se seraient bien passés.


















