Reprise : le robinet du crédit immobilier s'ouvre de nouveau !
Après plusieurs mois de ralentissement, la production de crédits immobiliers rebondit fortement en juillet 2024, soutenue par la baisse des taux et des prix, rapporte la Banque de France. La demande se redresse, avec un net soutien des banques pour relancer les emprunts immobiliers.
Après plusieurs mois de ralentissement, la production de crédits immobiliers rebondit fortement en juillet 2024, soutenue par la baisse des taux et des prix, rapporte la Banque de France. La demande se redresse, avec un net soutien des banques pour relancer les emprunts immobiliers.
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Le marché du crédit immobilier en France connaît une nette reprise, portée par une baisse continue des taux d'intérêt et des prix immobiliers. Après une période difficile en 2023, marquée par une réduction drastique de la production de crédits, les chiffres de juillet 2024 publiés en cette rentrée par la Banque de France indiquent un véritable tournant, favorable aux emprunteurs. Ce rebond est alimenté par plusieurs facteurs, notamment une politique monétaire plus souple, une baisse des taux de refinancement et une concurrence accrue entre les banques.
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Une production de prêts bancaires en forte hausse
Selon les dernières données de la Banque de France, la production de crédits à l'habitat a enregistré un bond significatif en juillet 2024, atteignant 11,3 milliards d'euros, un niveau jamais vu depuis mai 2023. Par rapport au point bas de 6,9 milliards d'euros en mars 2024, cette progression de 64 % témoigne d'un regain d'activité sur le marché immobilier. Ce rebond marque une rupture nette avec la tendance baissière amorcée en 2022, où la production mensuelle culminait à plus de 22 milliards d'euros avant de plonger sous l'effet de la hausse des taux orchestrée par la Banque centrale européenne, BCE, pour lutter contre l'inflation.
Cette embellie est en partie attribuée à la baisse progressive des taux d'intérêt. En juillet, le taux moyen des crédits à l'habitat, hors frais et assurances, s'est établi à 3,64 %, en recul par rapport au pic de 4,20 % atteint en janvier 2024. Cette diminution de 56 points de base depuis le début de l'année a eu pour effet d'améliorer la solvabilité des ménages et de relancer la demande de prêts, notamment pour les primo-accédants et les ménages à revenus modestes. Lire aussi - Primo-accédant : réussir son premier achat immobilier
Une baisse des prix immobiliers favorable aux emprunteurs
Outre la baisse des taux d'intérêt, la correction des prix immobiliers nominaux observée depuis début 2024 a également joué un rôle dans la reprise du marché du crédit. En effet, les prix de l'immobilier, qui avaient atteint des sommets en 2022, ont commencé à fléchir, soit une opportunité pour les acheteurs, en particulier les primo-accédants, de concrétiser leurs projets d'achat. En juillet, les primo-accédants représentaient près de la moitié de la production de crédits à l'habitat, un signe encourageant pour la fluidité du marché.
Les ménages moins aisés, gagnant moins de trois fois le SMIC, continuent également de bénéficier de conditions d'emprunt plus favorables. En juillet 2024, ils représentaient plus de la moitié des emprunteurs, ce qui confirme l'impact social de cette détente des conditions de crédit.
Des banques prêtes à relancer la demande
Le rôle des banques dans ce renouveau du crédit immobilier est central. Après une année 2023 marquée par un resserrement des critères d'octroi et une demande en berne, les établissements financiers adoptent désormais une approche plus agressive pour stimuler la production de crédits. Marie-Laure Barut-Etherington, directrice générale adjointe des statistiques à la Banque de France, analyse que « depuis plus de six mois, les banques sont volontaires pour accorder des crédits », un constat corroboré par l'enquête menée auprès des banques. Celle-ci montre que près de 30 % des établissements anticipent une augmentation de la demande de crédit immobilier à partir de septembre 2024.
Cette dynamique est également soutenue par une concurrence croissante entre les établissements bancaires. Depuis le début de l'année, les banques ont ajusté leurs critères d'octroi pour permettre à davantage de ménages de bénéficier de prêts à des taux attractifs. Pour preuve, selon l'Observatoire Crédit Logement, le taux moyen des crédits pour l'accession dans le neuf s'est établi à 3,60 % en août, contre 3,64 % pour l'ancien, reflétant une légère décélération de la baisse des taux mais confirmant la tendance à la détente.
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Vers une nouvelle phase de baisse des taux ?
La question de la direction future des taux d'intérêt reste essentielle pour la suite de la reprise du crédit immobilier. Bien que la baisse des taux se soit ralentie durant l'été, les anticipations de marché suggèrent une nouvelle phase de diminution à l'automne, en fonction des décisions de la BCE sur ses taux directeurs. Un abaissement des taux de refinancement pourrait entraîner une nouvelle baisse des taux de crédit, soit un coup de pouce supplémentaire à la demande. Découvrir également - Bonne nouvelle : les taux de crédit immobilier encore en recul pour une rentrée dynamique
En attendant, les durées de prêt continuent de s'allonger. En août 2024, la durée moyenne des prêts accordés atteignait 248 mois, soit environ 20 ans, un chiffre plus élevé pour l'accession dans le neuf à 264 mois. Cette extension des durées d'emprunt permet de réduire le coût des mensualités. De quoi améliorer l'accessibilité des crédits pour un plus grand nombre de ménages.
Ainsi, le marché du crédit immobilier en France semble avoir retrouvé un nouveau souffle, porté par la baisse des taux d'intérêt et une politique commerciale agressive des banques. Ce contexte favorable devrait continuer d'alimenter la demande de crédits, particulièrement chez les primo-accédants et les ménages modestes, tout en soutenant la reprise des transactions immobilières. Toutefois, la reprise à long terme du marché dépendra des décisions de la BCE, notamment à la suite de la prochaine réunion prévue dès cette semaine et de l'évolution des prix immobiliers dans les mois à venir.
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