En raison d'une pénurie chronique de logements étudiants en France et notamment en Ile-de-France, le gouvernement a réuni cette semaine, à Ségur, l'ensemble des acteurs du secteur afin d'engager une riposte à la hauteur de l'enjeu. Cette réunion stratégique, menée par Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et
Valérie Létard, ministre chargée du Logement, avait pour ambition de poser les bases d'une nouvelle dynamique collective, avec un objectif clair : créer 15 000 logements étudiants abordables par an pendant trois ans.
Avec 810 000 étudiants, soit près de 28 % de la population étudiante nationale, et seulement 7,4 places en résidence universitaire pour 100 étudiants, l'Ile-de-France concentre en effet à elle seule l'essentiel des tensions sur le logement étudiant en France. Une situation que le gouvernement qualifie désormais d'urgente, tant pour la réussite académique que pour l'égalité des chances.
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Une mobilisation inédite de l'écosystème du logement étudiant
Autour du préfet de la région Ile-de-France et de la rectrice de la région académique, cette rencontre a rassemblé les principaux acteurs du logement étudiant : le CNOUS, les CROUS de Paris, Versailles et Créteil, les grands établissements publics d'aménagement (EPAPS, Grand Paris Aménagement, EPAMarne-EPAFrance, EPAURIF), l'Établissement public foncier d'Ile-de-France (EPFIF), ainsi que des bailleurs sociaux majeurs tels que 3F Résidences, CDC Habitat, Paris Habitat ou encore la RIVP. Étaient également présents Action Logement et la Banque des Territoires.
Cette coalition vise à articuler de manière cohérente les efforts de planification, de financement et de réalisation autour d'une feuille de route ambitieuse. «
Le logement est une condition essentielle de l'égalité des chances. Ce que nous engageons aujourd'hui, c'est un véritable changement de méthode : la coordination des acteurs, la rapidité d'exécution, l'adaptation aux besoins locaux », a déclaré la ministre du Logement, Valérie Létard.
Un plan d'action pour loger les étudiants dans une région sous tension
Un plan d'actions spécifique à l'Ile-de-France a été élaboré pour faire face à la gravité de la situation. Il repose sur plusieurs axes structurants :
- Une mobilisation accrue des établissements publics d'aménagement et des bailleurs sociaux ;
- La création d'une task force interministérielle dédiée à la levée des blocages opérationnels et à l'accélération de la libération du foncier public ;
- Le renforcement de l'appui sur les neuf Observatoires territoriaux du logement étudiant (OTLE) pour mieux évaluer les besoins localement et piloter les projets de manière fine ;
Ces leviers veulent dépasser les obstacles structurels et à garantir la soutenabilité économique des projets. « Nous avons les outils, nous avons les sites, nous avons l'énergie collective », a insisté Valérie Létard.
Résidence étudiante : garantir l'accessibilité et renforcer le rôle des Crous
Au coeur de cette mobilisation, la mission sociale du logement étudiant reste prioritaire. Le rôle des Crous devrait être renforcé, et l'encadrement des loyers maintenu afin d'assurer une véritable accessibilité financière pour les étudiants. « L'accès à un logement de qualité à prix abordable est une condition essentielle pour la réussite des étudiants. Un étudiant mal logé est un étudiant qui consacre moins de temps et d'énergie à ses études », a rappelé Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur.
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Une volonté politique affichée face à un défi structurel
En misant sur une coordination étroite entre les collectivités, les opérateurs publics, les bailleurs et l'État, le gouvernement veut enclencher un changement de paradigme pour rattraper le retard criant en matière de logement étudiant, particulièrement en Ile-de-France. Il ne s'agit plus seulement d'ajuster les dispositifs existants, mais bien de lancer une mobilisation générale, pour répondre à une urgence qui ne cesse de croître à chaque rentrée universitaire.