L'année 2025 débute sous des auspices mitigés pour la promotion immobilière. Selon l'enquête trimestrielle publiée par l'Insee en janvier, les promoteurs affichent un optimisme prudent concernant la demande de logements neufs. Cette amélioration ne masque pas toutefois les défis persistants du secteur, notamment en matière de mises en chantier et d'accès au financement.

Une amélioration de la demande, mais des niveaux toujours faibles

L'Insee souligne une nette amélioration de l'opinion des promoteurs quant à la demande de logements neufs par rapport à octobre 2024. Ce rebond s'inscrit dans une dynamique amorcée dès le troisième trimestre de l'an passé. Reste que malgré cette embellie, le solde d'opinion est largement inférieur à sa moyenne de longue période. Cela traduit une demande qui, bien qu'en hausse, demeure encore insuffisante pour offrir un véritable élan au marché.
Le contexte économique difficile et la prudence des acquéreurs potentiels continuent de peser sur le secteur. Si les promoteurs se montrent un peu plus enclins à envisager de nouveaux projets, leur optimisme reste limité, les niveaux actuels s'approchant toujours de ceux observés au premier trimestre 2024, l'un des plus bas historiques.

Les mises en chantier de logements neufs stagnent malgré une tendance haussière annuelle

L'enquête de l'Insee révèle par ailleurs une légère dégradation des perspectives de mises en chantier, que ce soit pour les logements destinés à la vente ou à la location. Ce recul, bien que mesuré, tranche avec la progression enregistrée sur un an. Malgré cette tendance positive à long terme, les promoteurs peinent à retrouver les niveaux d'avant-crise. Les logements destinés à la vente restent particulièrement affectés, avec un solde d'opinion toujours bien en deçà des standards historiques.
En revanche, les stocks de logements invendus se stabilisent au-dessus de leur moyenne de longue période. Cela reflète une certaine inertie du marché, où l'offre excède encore une demande en convalescence.

Accès au crédit : des financements toujours sous pression

Le tableau s'assombrit davantage du côté des financements. Les promoteurs expriment une baisse notable de leur optimisme concernant l'évolution des moyens financiers des acquéreurs pour les trois prochains mois. Le solde correspondant recule significativement, retrouvant un niveau proche de sa moyenne de longue période. Cette situation reflète les difficultés d'accès au crédit rencontrées par de nombreux ménages, dans un contexte de hausse des taux d'intérêt et de durcissement des conditions bancaires.
Par ailleurs, l'apport personnel des candidats à l'acquisition reste stable, mais légèrement en deçà des niveaux historiques. Cela témoigne d'une certaine stagnation de la capacité financière des ménages à investir dans le neuf, limitant ainsi les perspectives de croissance du marché.

Des prix des appartements neufs toujours sous pression

Enfin, l'évolution des prix des logements neufs confirme les tendances observées depuis un an et demi. Pour le sixième trimestre consécutif, le prix moyen des logements mis en vente reste en retrait par rapport à sa moyenne de long terme. Une modération des prix symbolique des efforts effectués par les promoteurs pour stimuler une demande encore hésitante.
En ce début d'année, le secteur de l'immobilier neuf oscille donc entre éclaircies et incertitudes. Si la demande montre des signes encourageants de reprise, elle demeure insuffisante pour compenser les faiblesses persistantes en matière de mises en chantier et de financement. Les promoteurs, bien que moins pessimistes qu'en 2024, avancent toujours avec prudence, conscients des obstacles économiques qui freinent encore le marché. Pour 2025, la clé de la relance résidera encore dans un rééquilibrage entre l'offre, la demande et les capacités de financement des acquéreurs.