Grégory Monod, Pôle Habitat FFB : « L'innovation, c'est dans l'ADN des constructeurs et promoteurs »

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Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB, revient dans cette interview exclusive sur le succès des Journées de l’Habitat Innovant 2025 et analyse les enjeux et perspectives du marché du logement neuf en France face à la conjoncture actuelle.

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Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB, lors des Journées de l’Habitat Innovant, évoque l’avenir du logement neuf en France. © Pôle Habitat FFB

Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB, revient dans cette interview exclusive sur le succès des Journées de l’Habitat Innovant 2025 et analyse les enjeux et perspectives du marché du logement neuf en France face à la conjoncture actuelle.

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- Vous sortez de l'édition 2025 des Journées de l'Habitat Innovant, qui ont réuni près de 350 congressistes au Puy du Fou. Malgré la conjoncture, l'événement semble avoir confirmé son dynamisme...

Grégory Monod : « Oui, c'est un très bon cru. Les deux dernières années, nous avions un bon volume de dossiers mais moins de participants. Cette fois, nous avons senti un véritable engouement, inédit même, dans les inscriptions. Les constructeurs comme les promoteurs avaient été très impactés par le contexte, et là, on voit un nouveau souffle.
Ce qui est frappant, c'est la qualité des réalisations présentées : plusieurs projets témoignent d'un vrai savoir-faire technique, d'un sens de l'innovation très poussé, notamment dans le logement abordable. Cette catégorie continue de surprendre par l'ingéniosité des solutions proposées pour maintenir l'accession des ménages modestes.
La tenue de l'événement en France, pour la première fois, et sur une durée plus courte a aussi contribué à la forte participation. Si nous avions eu 50 ou 60 places supplémentaires, elles auraient été prises. »

- Justement, on remarque que l'innovation reste omniprésente, malgré la crise. Comment l'expliquez-vous ?

« L'innovation fait partie de l'ADN des constructeurs et promoteurs. On n'a même plus besoin de se poser la question : pour s'en sortir, il faut innover. Quand j'ai débuté dans les années 2000, on construisait souvent la même chose. Aujourd'hui, chaque opération nécessite de trouver des solutions techniques nouvelles, adaptées aux contraintes du moment. A chaque problématique, sa réponse : rarement unique, souvent sur-mesure. L'innovation sert aussi à convaincre les collectivités, les riverains, et enfin les acquéreurs. Mais elle est également née d'une réglementation toujours plus exigeante. Le problème, c'est qu'on est arrivé au bout : la réglementation actuelle pèse trop lourd sur les prix et les ménages n'ont plus les moyens de la financer. Il faudrait revenir à l'esprit initial de la RE2020, déjà très performante, et desserrer l'étau pour relancer la production. »

- Séduire les élus et les riverains reste pourtant complexe, surtout à l'approche des municipales...

« L'innovation ne suffit pas. Même avec des projets exemplaires, l'obtention des autorisations peut prendre des années. Les élus restent difficiles à convaincre de la nécessité de densifier. Quant aux riverains, leurs préoccupations se résument souvent au stationnement et aux nuisances dans leur quotidien. L'enjeu environnemental les touche beaucoup moins.
Je le répète depuis des mois : la frilosité des élus locaux contribue à la crise actuelle. A force de refuser ou verrouiller les projets, on se retrouve mécaniquement avec beaucoup moins d'offres. »

- Comment évolue la demande côté acquéreurs ?

« En maison individuelle, le retour du PTZ a clairement recréé de la dynamique. On devrait remonter de 50 000 ventes en 2024 à environ 65 000 en 2025, ce qui représente + 30 %, mais ce sont toujours des niveaux historiquement bas. Cette embellie reste fragile : si les taux repartent à la hausse ou si le climat politique renforce la méfiance, le marché peut se gripper rapidement.
En promotion immobilière, la situation est beaucoup plus inquiétante avec la disparition de 60 % des investisseurs privés depuis la fin du Pinel, des institutionnels tels Action Logement qui ont joué le jeu deux ans mais qui ne peuvent pas continuer à ce rythme, des opérations anciennes qui ne sont plus calibrées pour le marché actuel... Sans investisseurs privés, impossible d'atteindre les niveaux de pré-commercialisation nécessaires pour lancer les programmes. »

- Comment les promoteurs parviennent-ils encore à tenir ?

« Difficilement. Le secteur est sous tension : problèmes de financement, endettement, opérateurs en grande difficulté, voire disparitions. La perte des investisseurs privés représente un choc colossal, car ils constituaient plus de la moitié du marché.
Certains promoteurs doivent engager des nouveaux plans sociaux. Ce qui permet au tissu de tenir un peu, ce sont les petites structures, plus agiles, dirigées par des entrepreneurs actionnaires de leur société, capables temporairement de réduire leurs marges à zéro, ce qu'une grande structure financiarisée ne peut pas faire. »

- Avez-vous le sentiment d'être entendu au niveau national ?

« Un peu plus qu'avant, mais pas encore suffisamment. On ne dit pas que le logement est la priorité n°1, mais il y a désormais des députés de tous bords qui se saisissent du sujet. Nous avons eu une ministre du logement très compétente et engagée, Valérie Létard, mais elle était trop seule. Aujourd'hui, l'arbitrage de Bercy pèse sur tout.
Il y a une prise de conscience, y compris dans des formations politiques qui ne s'y intéressaient pas auparavant. Mais la question du financement reste entière. Pourtant, le logement rapportait 99 milliards de recettes en 2024 et n'en coûtait que la moitié à l'Etat. Ces recettes vont malheureusement encore chuter en 2025 et 2026, or, cela n'est pas intégré et anticipé dans le débat budgétaire. »

- Y a-t-il malgré tout des raisons d'espérer ?

« Oui, quelques-unes. D'abord, le maintien du PTZ jusqu'en 2026. Ensuite, le fait que certains opérateurs aient ajusté leurs opérations : des programmes bien calibrés, au bon prix, trouvent preneur. Mais sans statut du bailleur privé, il n'y aura pas de redressement massif. Si ce statut ne revient pas dans de bonnes conditions, on s'expose à un krach. Aujourd'hui, les entreprises résistent grâce à leurs fonds propres, mais les trésoreries s'assèchent. Les signes de fragilité se multiplient. Les raisons d'espérer existent, mais elles seront limitées sans un cadre législatif clair et ambitieux pour soutenir l'investissement locatif. »

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