Réchauffement climatique : comment l'immobilier neuf se prépare à vivre à 50°C ?
Face à l’urgence climatique, le collectif « Nos villes à 50°C » mobilise promoteurs et bailleurs pour savoir comment concevoir l’immobilier de demain sous 50°C et repenser la ville autour du confort d’été et de la résilience thermique.

Face à l’urgence climatique, le collectif « Nos villes à 50°C » mobilise promoteurs et bailleurs pour savoir comment concevoir l’immobilier de demain sous 50°C et repenser la ville autour du confort d’été et de la résilience thermique.
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Alors que les scientifiques projettent des températures extrêmes pouvant atteindre les 50°C en milieu urbain dans les prochaines décennies, les professionnels de la ville n'ont d'autre choix que d'anticiper. Face à cette réalité climatique désormais inévitable, un tournant s'opère dans le secteur de l'immobilier et de l'aménagement urbain. C'est dans ce contexte qu'est né le collectif « Nos villes à 50°C », co-fondé par Seqens et CDC Habitat, avec la coordination d'A4MT, et rejoint par de nombreux acteurs publics et privés comme VINCI Immobilier, Altarea, Icade ou encore Bouygues Immobilier.
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Une réponse collective à l'ère des canicules extrêmes
Avec pour ambition d'adapter 10 % des logements français et 30 millions de m² de bâtiments tertiaires d'ici 2030, le collectif entend systématiser l'adaptation climatique dans tous les actes de construire ou de rénover. Il ne s'agit plus de verdir l'existant, mais de repenser l'ensemble des pratiques immobilières : matériaux, conception bioclimatique, confort d'été, gestion de l'eau et de la chaleur urbaine.
« On ne peut se résoudre à risquer de voir nos villes atteindre les 50° sans réfléchir collectivement à l'adaptation du monde de l'immobilier », insiste Nathalie Bardin, Directrice Exécutive Marketing stratégique, RSE et Innovation d'Altarea. « Face aux défis climatiques, il est impératif de repenser nos projets urbains pour garantir le bien-être de tous. »
Le message est clair : le changement climatique exige une mutation radicale de la culture de l'aménagement urbain. Les acteurs du secteur doivent désormais intégrer des réflexes d'adaptation dès la phase de conception, en généralisant des solutions comme la ventilation nocturne, les protections solaires ou encore les matériaux à inertie thermique.
L'immobilier neuf, en première ligne
Le logement neuf a déjà parcouru un long chemin en matière d'efficacité énergétique, mais doit accélérer sa prise en compte du confort d'été. « Le logement neuf a fait d'immenses progrès ces dernières décennies en termes de performance énergétique et de poids carbone, mais doit accélérer sa prise en compte du confort thermique d'été face au dérèglement climatique en cours », reconnaît Virginie Leroy, Présidente de VINCI Immobilier. « C'est ce qu'attendent nos clients, et cela fait partie des engagements que nous leur adressons en faisant évoluer notre offre. »
Du côté des territoires, la démarche s'étend aussi aux collectivités locales et bailleurs sociaux, en particulier dans les zones denses. La RIVP, par exemple, agit déjà sur plusieurs fronts à Paris : végétalisation, occultation, accompagnement des publics vulnérables, notamment les seniors. « Avec un patrimoine de plus de 65 000 logements situés à 90 % dans Paris intramuros, la RIVP est un acteur central de l'adaptation de la Ville de Paris au réchauffement climatique », rappelle Christine Laconde, Directrice Générale de la RIVP.
Réinventer la manière de construire et d'aménager
Chez Icade, cette transformation est en cours depuis longtemps, comme le souligne Nicolas Joly, Directeur Général : « Depuis plus de 20 ans, Icade s'engage pour réduire son empreinte carbone et contribuer à la protection de la biodiversité. À travers ce collectif, l'objectif est bien de travailler avec l'ensemble des acteurs à la poursuite d'un même objectif : améliorer la qualité et la résilience du patrimoine immobilier existant. »
L'une des particularités du collectif réside dans son approche très opérationnelle : accompagnement de projets pilotes, animation d'ateliers thématiques, mise à disposition d'outils d'évaluation du confort d'été... Une manière concrète de fédérer des acteurs variés : promoteurs, aménageurs, bailleurs, collectivités, architectes, chercheurs, autour de solutions partagées.
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De nouveaux standards à inventer pour le logement neuf
Car au-delà des bonnes intentions, c'est une nouvelle norme de fabrication de la ville qu'il faut inventer. « Il n'est plus question d'optimiser mais de rendre supportable les températures extrêmes qui s'annoncent », alerte Olivier Ortega, avocat associé chez LexCity. Le droit du logement devra lui aussi évoluer : un logement à 40°C est-il encore décent ?
La réponse à cette question pourrait bien dessiner le futur cadre réglementaire, tant pour le neuf que pour la rénovation. D'ici là, les membres du collectif « Nos villes à 50°C » entendent bien accélérer la dynamique.
« C'est en unissant nos forces avec tous les acteurs de la ville - collectivités, bailleurs, promoteurs, entreprises - que nous pourrons déployer des solutions concrètes et durables », conclut Clément Lecuivre, Directeur Général de CDC Habitat. Le défi est immense, mais cette mobilisation collective est à la hauteur de l'enjeu : faire émerger une ville capable de rester vivable, même sous 50°C.
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