L'année 2024 se termine sur une note contrastée pour le marché de l'immobilier neuf à Nantes et dans la région Pays de la Loire. Entre baisse des mises en vente, chute des autorisations de logements et hausse des prix, le secteur souffre toujours d'un manque d'offre, bien que la demande, notamment des accédants à la propriété, montre des signes de regain. Retour sur une année marquée par des tensions persistantes et quelques lueurs d'espoir, grâce aux derniers chiffres de la FPI, Fédération des Promoteurs Immobiliers.

 

 

 

Parmi les inquiétudes qui perdurent sur le créneau de l'immobilier neuf à Nantes et sa région, on peut citer le manque d'offre nouvelle. Le marché du neuf continue de subir une contraction marquée en matière d'offre. Au quatrième trimestre 2024, seulement 780 lancements commerciaux ont été recensés dans les Pays de Loire, soit une baisse de 30 % par rapport à la même période en 2023. Cette tendance est particulièrement marquée à Angers Métropole, où les mises en vente chutent de 63 %, tandis que Nantes Métropole enregistre un repli plus modéré de 11 %.

Sur l'ensemble de l'année, la tendance reste négative avec une baisse de 14 % des mises en vente par rapport à 2023. Cette contraction de l'offre s'explique notamment par la chute des autorisations de logements dans la région Pays de la Loire, qui enregistrent une baisse de 21,7 % sur un an, avec 19 700 autorisations délivrées à la fin du quatrième trimestre. Parallèlement, le nombre de mises en chantier recule de 14,8 %, avec 18 900 logements commencés en 2024.

 

 

 

Si l'offre est sous pression, la demande, quant à elle, affiche une dynamique plus encourageante. C'est la bonne nouvelle de cette année 2024 : les besoins et le désir pour du logement neuf sont toujours là. Les réservations d'appartements neufs augmentent de 18 % au quatrième trimestre 2024 par rapport à l'année précédente, soit 763 unités vendues. Sur l'ensemble de l'année, la hausse est plus mesurée, à + 6 %. C'est enfin un rebond pour les ventes après des mois de chute. 

Le détail des transactions révèle pourtant une mutation dans le profil des acheteurs. Les investisseurs, longtemps moteurs du marché, se font plus rares, avec encore une baisse de 20 % des réservations les concernant, soit 313 logements vendus. Leur part dans les ventes totales chute à 41 %, contre 60 % à la même période en 2023.

À l'inverse, les réservations à occupants explosent, atteignant 450 unités au dernier trimestre de 2024, soit une hausse de 76 %. Ce retour des ménages accédants, encouragé par des dispositifs de soutien type PTZ et des conditions de crédit plus favorables, compense en partie la baisse de l'investissement locatif.

 

 

En revanche, les ventes en bloc, qui concernent notamment les bailleurs sociaux, affichent un net recul. Avec 460 ventes auprès des institutionnels au quatrième trimestre 2024, elles diminuent de 32 % par rapport à 2023, bien que la part destinée aux bailleurs sociaux reste majoritaire (421 logements sur 460).

En parallèle, l'offre commerciale continue de se réduire. À la fin du quatrième trimestre, elle s'établit à 5 475 logements neufs disponibles, soit une baisse de 14 % sur un an. Nantes Métropole voit son stock fondre de 15 %, tandis qu'Angers Métropole enregistre une légère hausse de 3 %.

Fait notable, la part des logements collectifs en projet diminue de 10 %, tandis que les stocks de logements déjà livrés ou « stock dur » augmentent fortement, passant de 190 à 452 logements, soit désormais 9 % de l'offre totale. Cette évolution traduit un ralentissement des mises en chantier, couplé à une difficulté persistante à écouler certains biens.

 

 

Malgré cette contraction de l'offre et la baisse des mises en chantier, les prix poursuivent leur ascension. Le prix de vente moyen dans les Pays de Loire atteint 4 509 €/m² hors parking, en hausse de 3,2 % par rapport au T4 2023.

Les évolutions de prix varient cependant selon les territoires :

- À Nantes Métropole, les prix des appartements neufs restent stables, à 4 781 €/m².

- À Angers Métropole, la hausse est plus marquée, avec un prix moyen de 4 499 €/m², soit + 9 % sur un an.

- Au Mans Métropole, l'augmentation atteint 6 %, avec un prix de 4 406 €/m².

 

 

L'année 2024 illustre les tensions persistantes du marché immobilier neuf dans la région. La diminution des mises en vente et des autorisations de logements pèse sur l'offre, tandis que la demande des accédants à la propriété connaît un net regain. Avec la fin du dispositif Pinel, les investisseurs, qui représentaient une part prépondérante des achats ces dernières années, semblent s'effacer au profit des occupants, redéfinissant les dynamiques du marché. 

Pour 2025, une récente réflexion entre Nantes Métropole et la FPI des Pays de la Loire a mis en évidence les leviers nécessaires pour relancer la production de logements. Les banques, essentielles au financement des projets immobiliers, doivent ajuster leurs délais pour éviter des coûts excessifs et soutenir tant les particuliers que les professionnels. Le rôle des aménageurs et des autorités publiques est également capital pour alléger les contraintes financières lors du montage des opérations. Face à une demande forte et une offre insuffisante, la coopération entre tous les acteurs est essentielle pour trouver des solutions et rendre l'accès au logement plus accessible et cela plus rapidement. Comme conclut Hervé Bunel, président de la FPI Pays de la Loire, bien que le marché ligérien soit tendu, il reste solide et prometteur.