Avec une population de 215 286 habitants répartis sur 34 communes, le Grand Annecy enregistre des chiffres alarmants pour l'année 2023 avec une baisse drastique de 40 % de l'activité totale des réservations par rapport à l'année précédente, avec seulement 474 réservations contre 790 en 2022. 
Cette diminution s'explique notamment par la chute de 47 % des réservations à l'unité, atteignant 357 ventes aux particuliers contre 667 en 2022. De plus, les ventes en bloc restent stables par rapport à 2022, avec 117 transactions, dont 93 destinées aux bailleurs sociaux. Elles ne permettent donc pas de compenser la chute des réservations aux particuliers.
L'inquiétude grandit également concernant le nouveau recul du nombre d'investisseurs Pinel, ne représentant plus que 20 % des réservations en 2023 contre 28 % en 2022. Vincent Davy pointe du doigt les prix de vente élevés, incompatibles avec la rentabilité des loyers bas imposés par le zonage B1, qui ne correspond pas au marché immobilier annécien. A voir si le surclassement en zone A d'Annecy depuis octobre 2023 changera la donne dans les prochains mois. « Nous avons besoin des investisseurs privés car il faut créer une offre de logement à louer à loyer modéré et recréer un statut de bailleur privé pour complémenter l'offre existante des bailleurs sociaux », souligne Vincent Davy, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers Alpes.
D'autant que l'accession sociale subit une forte diminution, passant de 46 logements en 2022 à seulement 22 en 2023. Ces logements, vendus en bloc à des bailleurs sociaux, représentent un défi majeur pour atteindre les objectifs de production de logement social.

Typologie des réservations : une réduction de 12 à 15 m² par logement en 2023

La typologie des réservations en 2023 a connu une transformation significative, engendrant une réduction de 12 à 15 m² par logement. Cette tendance est attribuable à l'augmentation des prix, forçant les acheteurs à accepter des surfaces moins généreuses. En 2022, les T3 représentaient 44 % des réservations, mais cette proportion a grimpé à 51 % en 2023, au détriment des T4 et T5 dont la part est passée de 25 % en 2022 à 19 % en 2023. Cette perte de pouvoir d'achat immobilier se traduit concrètement par l'équivalent d'une pièce en moins dans chaque logement.
Les T3, souvent considérés comme une option plus abordable, semblent devenir la norme face à des prix en constante augmentation. Cette évolution de la typologie reflète les défis auxquels les acquéreurs sont confrontés, compromettant leurs aspirations à des logements plus spacieux.

La situation souligne l'urgence de trouver des solutions pour rétablir l'équilibre sur le marché de l'immobilier neuf à Annecy et dans le Grand Annecy. « Le logement, c'est un ensemble de mesures à prendre, en même temps ! », précise le président de la FPI Alpes. Les propositions de Vincent Davy, telles que le respect de la densité des Plans Locaux d'Urbanisme, PLU, la création d'un statut de bailleur privé pour relancer le marché locatif, et la baisse des taux d'intérêt pour resolvabiliser les ménages, deviennent plus que jamais impératives pour inverser cette tendance inquiétante. La FPI Alpes appelle à l'action concertée pour sauver le marché immobilier neuf à Annecy et dans le Grand Annecy. « Il est nécessaire de trouver des solutions et de sortir des injonctions contradictoires. Sans densité, on ne pourra pas faire baisser le prix de vente ! », interpelle Vincent Davy, en marge de la présentation des chiffres de l'immobilier neuf à Annecy et sa région.

En effet, les prix élevés persistent sur le marché du Grand Annecy, avec une augmentation de 20 % en 2023, portant le prix moyen à 6 475 € TTC/m² contre 5 430 € TTC/m² en 2022. Annecy se maintient ainsi parmi les villes les plus chères de France et cela devrait perdurer puisque les nouvelles commercialisations sont de plus en plus rares. Pour preuve, les mises en vente continuent de diminuer, avec une baisse de 5 % par rapport à 2022, totalisant 572 logements commercialisés en 2023. La Durée Prospective d'Ecoulement triple en 2023, passant de 7,7 mois en 2022 à 21,6 mois. Preuve d'un marché annécien à l'arrêt, pour lequel, pour le moment, il y a peu de perspectives d'amélioration.