Construction : est-ce les premiers signes de la reprise ?
Le marché du logement neuf donne des signaux contrastés en janvier 2025 : si les permis de construire repartent à la hausse, les mises en chantier s’effondrent, d’après les derniers chiffres officiels. Entre embellie statistique et crise persistante, l’immobilier neuf peine à redémarrer. Analyse d’une situation toujours préoccupante.

Le marché du logement neuf donne des signaux contrastés en janvier 2025 : si les permis de construire repartent à la hausse, les mises en chantier s’effondrent, d’après les derniers chiffres officiels. Entre embellie statistique et crise persistante, l’immobilier neuf peine à redémarrer. Analyse d’une situation toujours préoccupante.
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Après plusieurs mois de repli, le marché du logement neuf en France enregistre une légère reprise en janvier 2025. Selon les chiffres fournis par le ministère du Logement, les autorisations de construction progressent de 1,5 % par rapport à décembre 2024 pour atteindre 29 000 unités. Toutefois, ce volume reste 25 % inférieur à la moyenne des douze mois ayant précédé la crise sanitaire de 2020. En parallèle, les mises en chantier poursuivent leur tendance baissière avec une chute de 20 % sur un mois, confirmant un retard persistant dans la construction de logements neufs. Un décalage de plus en plus flagrant et qui confirme que de nombreuses opérations ayant pourtant obtenu un permis de construire sont retirées, voire complètement abandonnées par leurs opérateurs.
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Des autorisations en hausse, mais toujours insuffisantes
Dans le détail, sur les trois derniers mois, de novembre 2024 à janvier 2025, les logements autorisés affichent une progression de 3,8 % par rapport aux trois mois précédents. Cette dynamique est portée par la hausse des autorisations pour les logements collectifs et en résidence : + 4,6 %, tandis que les logements individuels progressent plus timidement : + 2,3 %. Cependant, sur un an, le constat reste préoccupant : 332 100 logements ont été autorisés à la construction entre février 2024 et janvier 2025, soit 42 900 de moins (- 11,4 %) que durant les douze mois précédents et 28 % de moins qu'avant la crise sanitaire.
Dans le détail, les logements individuels sont les plus impactés, avec une baisse de 12,9 % sur un an, atteignant seulement 118 800 autorisations. Leur recul est particulièrement marqué dans le segment des maisons individuelles pures (- 18,1 %), alors que les logements groupés résistent mieux (- 2,1 %). Côté collectif, 213 300 logements ont été autorisés, soit une diminution de 10,6 % sur un an, avec un repli plus important pour les logements collectifs ordinaires (- 13,4 %), tandis que les résidences services se maintiennent (+ 0,7 %).
Réelle reprise ou effet d'anticipation face à la RE 2025 ?
Il faut avoir à l'esprit que ce rebond des permis de construire délivrés pourrait être dû à un effet d'anticipation de l'entrée en vigueur du seuil 2025 de la RE 2020 au 1er janvier 2025. Certains ont pu vouloir éviter ces nouvelles règles et déposer en amont leur demande d'autorisation. Un phénomène déjà observé lors de l'entrée en application de la réglementation environnementale au 1er janvier 2022.
Un coup d'arrêt pour les mises en chantier
D'autant que si les permis de construire affichent une légère embellie, la construction peine à suivre. En janvier 2025, seuls 24 800 logements ont été mis en chantier, marquant une chute brutale de 20 % par rapport à décembre 2024 et un déficit de 23 % par rapport à la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire. La tendance est similaire sur douze mois glissants, avec 294 500 logements commencés, soit 1,3 % de moins que lors des douze mois précédents et 24 % de moins qu'avant la crise.
Ce repli touche particulièrement le segment collectif : les mises en chantier de logements collectifs et en résidence chutent de 27,7 % en janvier, atteignant seulement 15 300 unités. En revanche, les mises en chantier de logements individuels résistent mieux, avec un recul limité à 3,3 % sur un mois.
A observer qu'une note plus optimiste apparaît lorsqu'on analyse la tendance sur trois mois : entre novembre 2024 et janvier 2025, les mises en chantier rebondissent de 16,8 % par rapport aux trois mois précédents. Cette reprise est plus marquée dans le collectif(+ 21,8 %), tandis que les logements individuels poursuivent leur croissance à un rythme plus modéré (+ 8,6 %).
Des disparités régionales notables pour les nouveaux chantiers
Certaines régions métropolitaines se démarquent par une dynamique plus positive. En effet, les mises en chantier repassent dans le vert sur un an dans six régions, notamment en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Hauts-de-France. En Normandie, la progression est particulièrement notable, avec une hausse de 8,7 % des logements commencés.
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Quelles perspectives pour le marché de l'habitat neuf ?
Malgré la hausse des autorisations en ce tout début d'année, le marché du neuf reste en difficulté, pénalisé par des coûts de construction élevés, un accès au crédit qui s'améliore trop lentement et des délais administratifs allongés. L'amélioration récente des permis de construire pourrait constituer un signal encourageant pour les mois à venir, mais à voir si la forte baisse des mises en chantier en janvier se poursuit à l'avenir.
Le secteur attend désormais des mesures fortes pour redynamiser la construction,
Alors que le déficit de logements devient un enjeu majeur pour de nombreuses métropoles, il faudra encore patienter plusieurs mois afin d'observer les premières conséquences des mesures prises dans le cadre du budget 2025 : élargissement du PTZ, donations défiscalisées, ouverture du logement intermédiaire aux investisseurs particuliers... Les prochains mois seront donc déterminants pour savoir si la reprise des autorisations se traduira par un redémarrage effectif des chantiers.