Nathalie Bardin, Altarea : « Répondre à l'urgence climatique avec des solutions adaptées à chaque territoire »
Directrice Marketing stratégique, Innovation et RSE d'Altarea, Nathalie Bardin partage sa vision de l'importance de l'innovation dans le secteur immobilier en dépit des défis actuels. Elle souligne l'urgence de répondre aux enjeux environnementaux et sociaux tout en maintenant des coûts abordables pour les Français.

Directrice Marketing stratégique, Innovation et RSE d'Altarea, Nathalie Bardin partage sa vision de l'importance de l'innovation dans le secteur immobilier en dépit des défis actuels. Elle souligne l'urgence de répondre aux enjeux environnementaux et sociaux tout en maintenant des coûts abordables pour les Français.
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- Pourquoi est-il important de continuer à innover, malgré cette période de crise dans l'immobilier ? Quelle est la raison derrière cette approche innovante chez Altarea et ses marques ?
« Nous sommes aujourd'hui face à des enjeux qui nous dépassent et qui vont au-delà de la logique d'Altarea. Il s'agit d'une poly-crise majeure, à savoir la crise climatique et la crise du logement, sans oublier la crise économique. Dans un secteur comme l'immobilier, où nous sommes responsables d'un tiers des émissions de CO2, nous ne pouvons pas nous permettre de remettre cela à plus tard. Nous sommes dans une situation d'urgence et d'accélération. Chez Altarea, ainsi que dans toute la filière de la construction urbaine, la question est de savoir comment nous pouvons changer d'échelle et apporter des solutions pour une ville moins carbonée. Cette démarche pour une ville bas-carbone et ses sujets de décarbonation a été lancée il y a plus de dix ans au sein du groupe. Nous avons commencé par notre portefeuille de centres commerciaux, où nous avons réalisé d'importantes améliorations énergétiques, réduisant ainsi notre empreinte carbone de plus de 85 %. Nous avons également travaillé sur la biodiversité, sur les nouveaux usages et le confort, avec pour objectif de tendre vers la neutralité carbone d'ici 2030 pour nos centres commerciaux. Le deuxième volet de nos activités concerne la promotion immobilière, notamment la promotion de logements neufs. Nous devons répondre à diverses réglementations, dont la RE 2020, qui nous oblige à réduire nos émissions de carbone sur nos opérations de 50 % à horizon 2023.
- Quelles sont les opérations emblématiques qui illustrent votre engagement envers l'innovation, en particulier dans le secteur résidentiel ? Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
« En ce qui concerne le secteur résidentiel, il y a l'opération Flora par Woodeum, située en plein coeur de la ville de Nanterre, entièrement construite en bois. Elle met en avant notre capacité à offrir un confort thermique, confort de vie, de qualité phonique, ainsi que le confort estival. Une autre opération, appelée Hosta, toujours par Woodeum, conçue sur une dalle au-dessus du périphérique, mêlant commerces et un foyer pour jeunes travailleurs, illustre la façon d'habiter la ville différemment. Prenons également l'exemple d'une opération portée par Pitch Immo, Alma Terra à Montpellier, imaginée par l'architecte Manuelle Gautrand. Elle utilise des matériaux alternatifs tels que la terre crue pour des solutions résidentielles adaptées aux territoires.
- Proposer des opérations décarbonées, du logement bas carbone, c'est un plus tant auprès des acquéreurs qu'auprès des collectivités en cette période complexe ?
« Nous traversons une crise majeure, c'est indéniable. Donc, la vraie question que nous nous posons, c'est comment pouvons-nous concevoir des produits qui sont à la fois abordables pour les Français tout en respectant nos engagements de décarbonation ? C'est une équation complexe, sans solution miracle. Nous essayons donc de toucher à tous les aspects possibles. Cela signifie avoir des réponses très locales, que ce soit en termes de matériaux, d'énergie, de localisation ou de biodiversité. Tout cela permet de proposer des prix adaptés à chaque territoire. Ensuite, nous misons sur la conception des bâtiments, plus compacts, avec des façades bioclimatiques et une réflexion approfondie sur la mutualisation des usages. Ce travail est devenu encore plus exigeant, non seulement pour assurer un confort optimal, mais aussi pour optimiser les coûts en fonction du territoire et des besoins des clients. C'est un travail ardu, mais nécessaire. C'est un enjeu écologique, mais au-delà de ça, c'est un enjeu social et sociétal. Loger les Français est un enjeu d'intérêt général. Le logement est la première dépense d'un ménage, en moyenne 30 %, voire plus pour certains. Au-delà de la question environnementale, c'est vraiment une question sociale. Ce que nous essayons de résoudre, c'est un triangle complexe : un enjeu environnemental, un enjeu social et un enjeu économique. Aujourd'hui, le logement est au coeur de ces trois enjeux, et je crois que la solution réside dans des approches adaptées à chaque territoire. »