Bordeaux Métropole engage en ce mois de juillet 2025 une transformation d'ampleur inédite en France : celle de ses principales entrées de ville. Dans le cadre de la deuxième phase de sa démarche « Métropole à vivre », initiée en 2023, la collectivité déploie une stratégie urbaine novatrice, articulée autour d'un plan d'actions concret. Objectif : faire des Portes métropolitaines de véritables leviers de transition écologique, de dynamisme économique et de qualité de vie.
Ces secteurs, historiquement façonnés par la grande distribution et les infrastructures routières, apparaissent aujourd'hui comme des zones monofonctionnelles, peu accessibles, peu végétalisées et fortement artificialisées. Pourtant, avec 7 000 hectares - soit 13 % du territoire métropolitain - et 157 000 habitants, ces espaces stratégiques représentent une part significative du tissu urbain.

 

Une consultation internationale inédite dans Bordeaux Métropole

 

Pour amorcer cette mue, Bordeaux Métropole lance donc une consultation internationale unique en France. L'enjeu : constituer des équipes pluridisciplinaires - urbanistes, architectes, écologues, sociologues, ingénieurs ou encore investisseurs - qui auront deux ans pour repenser six grandes Portes métropolitaines structurantes. Le tout, dans une démarche coordonnée, échelonnée et ciblée. « Cette consultation marque un tournant dans notre manière de concevoir la ville. Il ne s'agit plus de s'étaler, mais de transformer l'existant pour bâtir une métropole plus accessible, plus verte et plus agréable à vivre », souligne-t-on à la Métropole.

 

Trois lots, six portes, une vision partagée des futures zones commerciales

 

Les Portes métropolitaines ont été regroupées en trois lots, selon leur nature et leurs enjeux :
-    Lot 1 : Porte du Lac (Bordeaux, Bruges) & Porte des Hauts de Garonne (Lormont, Cenon, Artigues-près-Bordeaux). Ce lot concerne deux entrées majeures marquées par de fortes mutations urbaines.
-    Lot 2 : Porte de l'Aéroport (Mérignac) & Bordeaux Inno Campus (Pessac, Gradignan, Talence). Des territoires liés à l'innovation, la recherche et l'économie, avec des acteurs stratégiques tels que l'aéroport et les universités.
-    Lot 3 : Plaine Sud Garonne (Floirac, Bouliac) & Arcins Garonne (Bègles, Villenave-d'Ornon). Des zones en interface entre ville et nature, confrontées à des enjeux de transition écologique et de préservation des paysages.

Tous ces territoires partagent des problématiques similaires : 40 à 82 % de sols artificialisés, 23 à 75 % de surface exposée aux îlots de chaleur, très faible végétalisation, absence de trame verte ou de mixité fonctionnelle.
Les ambitions de cette consultation sont claires. Les projets devront favoriser la mixité des usages, la renaturation, la désartificialisation des sols, la requalification des infrastructures, le développement d'énergies renouvelables et l'émergence de nouveaux quartiers bas carbone.
L'idée est de « constituer des armatures durables et attractives à l'échelle métropolitaine », tout en assurant une coordination exemplaire entre les collectivités locales, l'a-urba, les opérateurs et les acteurs privés. Le pilotage de cette transformation urbaine est confié à une équipe dédiée au sein de Bordeaux Métropole.

 

Des cas d'école déjà engagés comme à Mérignac Soleil et ses 2 800 logements neufs à terme

 

L'exemple de Mérignac Soleil illustre déjà la capacité de la Métropole à mener des projets structurants. Initié il y a dix ans, ce programme de régénération urbaine sur 69 hectares est aujourd'hui considéré comme la plus grande transformation de zone commerciale en quartier mixte jamais menée en France. Avec 800 logements livrés, 2 000 en cours, et une desserte assurée par le tramway depuis deux ans, Mérignac Soleil pose les jalons d'un nouveau modèle urbain. Trouver un logement neuf à Mérignac

 

Un calendrier clair pour une mise en oeuvre rapide

 

La consultation internationale a été officiellement lancée le 7 juillet 2025, avec une clôture des candidatures prévue pour le 19 septembre. Les trois équipes lauréates seront désignées en décembre 2025. Chaque groupement sélectionné devra ensuite mener quatre missions sur deux ans : caractérisation du territoire, élaboration de stratégie, restitution des travaux, puis accompagnement opérationnel pour la mise en oeuvre.
Avec cette initiative, les Portes métropolitaines de Bordeaux ne seront plus de simples zones de transit ou de consommation, mais des lieux de vie, d'échange et de transition écologique. Une révolution à suivre de près dans la ligne droite des ambitions gouvernementales pour renforcer le poids urbains des zones commerciales en entrée de ville.