Immobilier résidentiel : entre attentisme prudent et signes de reprise, où en sont les Français ?
Inflation, taux, incertitudes : les Français hésitent à concrétiser leur projet immobilier. Pourtant, des signaux de reprise apparaissent, selon BPCE L'Observatoire. Entre prudence et regain d’intérêt, l’heure est-elle venue de se lancer dans l’achat ?

Inflation, taux, incertitudes : les Français hésitent à concrétiser leur projet immobilier. Pourtant, des signaux de reprise apparaissent, selon BPCE L'Observatoire. Entre prudence et regain d’intérêt, l’heure est-elle venue de se lancer dans l’achat ?
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Alors que la France semble sortir progressivement d'une crise immobilière d'une ampleur inédite, de nombreuses incertitudes continuent de peser sur les ménages dans leurs projets d'achat immobilier. Si le marché du logement ancien montre des premiers signes de stabilisation, celui du neuf reste encore fragilisé. Pourtant, quelques signaux positifs apparaissent en ce début 2025, notamment pour les primo-accédants.
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Un climat d'incertitude qui freine les projets immobiliers
L'environnement macroéconomique et géopolitique instable incite les Français à la prudence. D'après la 19e vague du baromètre BPCE L'Observatoire-Audirep, réalisée en février 2025, moins d'un Français sur cinq considère que le moment est opportun pour acheter ou vendre un bien immobilier. Les préoccupations liées à la hausse du chômage, des impôts ou encore aux perspectives de retraite viennent nourrir cet attentisme.
Face à la difficulté d'anticiper l'évolution des prix, 57 % des vendeurs préfèrent repousser leur projet plutôt que d'accepter une décote, une proportion en forte hausse : + 9 points en un an. Ce réflexe illustre bien la prudence généralisée, même si les baisses de prix ont été plus modérées que prévu. Entre 2022 et 2024, les prix ont en effet reculé de 6 % en valeur nominale mais de 13 % en valeur réelle, c'est-à-dire corrigée de l'inflation.
Une amorce de reprise portée par la détente des taux
Depuis janvier 2024, les taux d'intérêt des crédits immobiliers ont entamé une lente décrue, passant de 4,17 % à 3,20 % en mars 2025. Bien que cette baisse reste limitée et que les emprunts d'État, soit les OAT 10 ans continuent de progresser vers 3,5 %, elle redonne un peu de souffle au marché du crédit à l'habitat.
Conséquence directe : les transactions dans l'ancien connaissent une reprise timide. Après avoir atteint un point bas historique fin 2024, le volume de ventes repart à la hausse, avec 959 000 ventes estimées sur l'année 2025 : + 3,3 %. La stabilisation progressive des prix en fin d'année dernière, illustrée par une quasi-stabilité : + 0,1 % de l'indice trimestriel des prix au T4 2024, confirme ce regain de dynamisme.
Le marché du neuf reste sous tension, mais un soutien public ciblé
À l'inverse, la construction de logements neufs reste dans une situation préoccupante. Les mises en chantier sont historiquement basses, tous segments confondus. La maison individuelle hors lotissements est particulièrement touchée : sa part est tombée à 23 %, contre 53 % au début des années 2000.
Cependant, des leviers d'action sont activés. L'élargissement, depuis avril 2025, du Prêt à Taux Zéro à l'ensemble du territoire et à tous les types de logements neufs pourrait enclencher une reprise, notamment dans la maison individuelle. Ce dispositif s'inscrit dans une volonté plus large de relancer l'accession à la propriété dans un marché encore hésitant.
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Primo-accédants : un moteur résilient pour le marché grâce au PTZ
Les primo-accédants jouent un rôle clé dans cette dynamique de reprise. Représentant 44 % des achats à crédit, ils demeurent relativement moins sensibles à la conjoncture que les secundo-accédants. Plus jeunes (35 ans en moyenne), souvent en activité et résidant davantage en région parisienne, ils disposent de ressources plus modestes, ce qui les rend très réceptifs aux dispositifs de soutien comme le PTZ.
Dans 71 % des cas, la possibilité de bénéficier du PTZ les incite à se lancer dans l'achat de leur résidence principale. En moyenne, leur crédit est d'une durée de 23,5 ans avec un apport de 18 %, inférieur à la moyenne nationale. Ils sont donc au coeur des stratégies de relance du marché immobilier.
Des signaux à surveiller pour les mois à venir
La reprise du marché immobilier en 2025 reste donc encore fragile et contrastée. Les acheteurs comme les vendeurs demeurent prudents, influencés par un climat économique incertain et un marché encore marqué par des séquelles de la crise récente. Toutefois, la stabilisation des prix, la détente des taux et l'impulsion donnée aux primo-accédants par l'élargissement du PTZ laissent entrevoir un redémarrage progressif.
La production de crédits immobiliers, en nette reprise : + 16 % par rapport à 2024, confirme ce frémissement. Mais la consolidation de cette tendance dépendra étroitement de la conjoncture économique et de la confiance des ménages.
Toutes les données présentées sont issues de BPCE L’Observatoire.