Malgré un contexte marqué par la diminution du pouvoir d'achat, les inquiétudes liées à la guerre en Ukraine et des phénomènes météo extrêmes, les piscines à domicile continuent de séduire les Français, en phase avec leur envie de mieux être chez eux. En 2022, leurs jardins ont ainsi accueilli 188 600 nouvelles réalisations, rapporte la Fédération des Professionnels de la Piscine et du spa, en marge de la publication de leurs derniers chiffres. Même si l'activité ralentit par rapport aux deux dernières années d'euphorie post-confinements de 2021 et 2020, leur nombre poursuit ainsi sa croissance à un rythme de 20 % supérieur à 2019, avant-crise sanitaire, où 156 000 avaient été installées sur le territoire.

 

Bientôt 3,4 millions de piscines en France
 

Fin 2022, l'hexagone a ainsi atteint 3,4 millions de piscines, partagées entre 1,62 million de bassins enterrés et 1,76 million de piscines hors sol fixes. Tous les Français sont concernés par le phénomène : d'après la récente enquête menée par Decryptis pour la FPP, 44 % des détenteurs de piscines enterrées et hors sol sont employés, ouvriers ou agriculteurs. Grâce aux capacités d'adaptation et d'innovation du secteur français, les piscines font donc désormais partie intégrante du paysage hexagonal. Leur taille s'est réduite pour s'adapter à tous types de terrains : elles sont passées de 42 m² en moyenne pour les piscines enterrées construites avant 1991 à 29 m² pour les piscines construites depuis 2019. L'an dernier, un tiers des piscines ont ainsi été construites sur des terrains de moins de 700 m², selon les chiffres de la FPP.

 

Les polémiques autour de la gestion de l'eau  
 

Plus petites, mais aussi mieux équipées, les piscines utilisent également moins d'eau : - 45 % en 20 ans ! Au total, le parc des piscines familiales n'utilise que 0,15 % de l'eau employée en France. Les piscines basse consommation en eau sont d'ailleurs déjà une réalité en France. 
Alors que plus d'1 milliard de m3 d'eau potable sont perdus chaque année dans un réseau collectif vieillissant, les professionnels de la piscine s'insurgent contre la stigmatisation de leur secteur, engagé de longue date pour une gestion raisonnée de l'eau. Pour exemple, ils rappellent notamment qu'une piscine n'est jamais totalement vidée et que dans l'hypothèse d'un renouvellement annuel d'un tiers du bassin, la consommation en eau d'une piscine familiale moyenne de 4x8 m correspond à environ 15 m3/an, soit plus de deux fois moins qu'une simple fuite de robinet, estimée à 35 m3. 
De plus, les professionnels ont développé des techniques et matériels permettant de limiter l'utilisation de l'eau, comme les couvertures, bâches ou abris qui limitent très fortement son évaporation, des systèmes de filtration sans contre-lavage ou avec récupérateur de l'eau du contre lavage, l'automatisation des traitements pour conserver la même eau durant des années, des équipements de récupération de l'eau de pluie...

 

La piscine : un déclencheur d'achat immobilier
 

La piscine à domicile est de plus en plus ancrée dans les nouvelles envies des Français, une valeur sûre de l'immobilier. S'équiper d'une piscine s'apparente à un placement bien-être bénéfique, permettant d'accroître la valeur d'une maison tout en facilitant sa revente. D'après l'étude FPP/ Décryptis de 2022, la présence d'une piscine constitue en effet une incitation à l'achat dans 70 % des cas. En effet, parmi les 19,1 % de possesseurs de piscines enterrées ayant trouvé une piscine déjà sur place en achetant leur maison, plus d'un tiers estiment qu'il s'agissait d'un critère dans leur prise de décision. Ce taux a progressé de + 5,5 points en 5 ans. Une piscine privée qui permet de profiter d'un temps libre qualitatif tout en restant chez soi, limitant sorties et dépenses en cette période de forte inflation, évitant également les trajets à la fois onéreux et émetteurs de carbone. Ce type de placement présente le double avantage d'assurer bien-être et plus-value immobilière, conclut la FPP.