Un tiers des Français veulent déménager dans les deux prochaines années et parmi eux, deux-tiers songent à s'excentrer du coeur des villes. Voilà un des constats dressés par un sondage exclusif mené par CBRE, leader mondial du conseil en immobilier d'entreprise. 
CBRE a ainsi interrogé plus de 20 000 personnes dans le monde, un millier en France, pour déterminer comment nous allons vivre, travailler et consommer dans le futur.
En interrogeant un large panel représentatif à travers le monde, CBRE livre une étude dont l'ambition est de tracer les futures tendances sociétales et les modes de vie des prochaines années afin d'en faire ressortir leurs impacts sur l'immobilier.

 

Les nouvelles tendances de l'immobilier chez les Français

 

Première tendance observée et décryptée par Caroline Ceccaldi, Executive Director du département Advisory dédié aux entreprises, CBRE France : la demande de logements en dehors des centres-villes est en croissance. 68 % des Français souhaitant déménager dans les deux prochaines années, déclarent vouloir s'installer dans des territoires moins denses et ce, quel que soit l'âge des sondés. En effet, même les plus jeunes générations sont concernées, brisant le mythe des jeunes souhaitant habiter en centre-ville. 
Ce sondage confirme la volonté de desserrement urbain et de changement accru de son cadre de vie. La pandémie a renforcé l'importance accordée aux lieux de vie en France, mais aussi dans le reste de l'Europe et même dans le monde. Fait marquant : le modèle de l'hyperdensité urbaine est aujourd'hui remis en cause sur le continent européen, à contrecourant de la tendance mondiale. Un phénomène très marqué en France.
Ce besoin de respiration correspondant à la fois à un souhaite de rester au sein de la même unité urbaine mais vers des territoires moins denses. Cela confirme la tendance de vouloir quitter de très grandes métropoles comme l'Ile-de-France pour des villes telles que Nantes, Rennes, Montpellier ou encore Toulouse.

 

Devenir propriétaire reste un rêve pour une majorité

 

Devenir propriétaire reste crucial pour les Français et même chez les jeunes générations, comme les Millenials de 26 à 41 ans. Ainsi, parmi ceux qui souhaitent changer de logement dans les deux années à venir, plus de la moitié veulent acheter.

Un désir d'accession qui concerne toutes les catégories socio-professionnelles ; même si cette tendance pourrait être freinée par la hausse rapide et continue du coût du crédit, le durcissement des conditions d'octroi, le retour de l'inflation mais aussi la faible correction jusqu'ici des prix immobiliers.

 

A quoi les Français veulent que leur futur logement ressemble ?

 

Avec la pandémie, les attentes envers le logement ont changé. Ainsi, en France, si la question du prix reste importante, de nouveaux éléments deviennent incontournables. De nouvelles attentes émergent comme le besoin d'avoir un espace extérieur : jardin, terrasse, balcon. Critère qui a le plus progressé depuis la pandémie. 
Toujours au-delà du prix, la demande se porte davantage sur un logement bas carbone, plus respectueux de l'environnement, mieux isolé... C'est le troisième critère le plus cité. 
Autre tendance repérée : pour 57 % des télétravailleurs l'espace de bureau à domicile est devenu un critère de sélection plus important pour leur logement, grâce à une possibilité de cloisonner les espaces, de s'isoler du reste de la maison. Pour les travailleurs en 100 % en présentiel, la durée de trajet domicile/travail reste essentielle.
Ces nouvelles exigences impactent le coût des biens immobiliers, dans un contexte de détérioration du pouvoir d'achat. « L'offre devra donc rester compétitive et réussir à moduler ces critères pour répondre à la demande », analyse CBRE.

 

Les changements au travail impacteront-ils notre façon d'habiter ?

 

En parallèle, le sondage de CBRE confirme que les modes de travail hybrides sont devenus la norme et deviennent de véritables critères d'attraction et de rétention des talents : trois-quarts des Français souhaitent télétravailler au moins un jour par semaine. Ils ne sont que 59 % à l'heure actuelle. 
La qualité de vie au travail est également au coeur de la thématique des bureaux : des temps de transport réduits et une centralité des bureaux qui sont des leviers de satisfaction. Deux-tiers des sondés, dont les bureaux sont situés dans des quartiers centraux, sont satisfaits de leur lieu de travail contre 60 % pour ceux travaillant dans des zones tertiaires émergentes et 58 % pour les bureaux situés en périphérie. 
C'est ainsi que les bureaux doivent désormais répondre à ces nombreuses attentes et être modulables, protéiformes en fonction des différents usages des salariés dans une journée : espaces collaboratifs, mais aussi bulles de concentration, plus de services, des espaces de détente.
En parallèle, des changements s'opèrent aussi sur notre façon de consommer ; même si malgré la montée en puissance du e-commerce, 85 % des Français continuent d'acheter des biens essentiels en magasin. Les commerces physiques restent donc indispensables et l'option encore privilégiée par les consommateurs français. 
Des consommateurs tricolores qui sont toutefois de plus en plus préoccupés par les enjeux environnementaux qui demandent donc davantage de lieux conformes à leurs aspirations d'éco-responsabilité. De plus en plus de Français modifient leur mode de consommation : plus de 60 % déclarent essayer de consommer moins, ou des produits locaux. 
De nouvelles tendances que les promoteurs vont devoir avoir en tête en vue alors qu'ils monteront des opérations immobilières dans le futur.