Demande de logements neufs, mises en chantier, évolution des moyens de financement des acquéreurs... les perspectives sont plutôt mauvaises, selon la dernière enquête trimestrielle de l'Insee dans la promotion immobilière. 
En effet, cela se dégrade de nouveau. En avril 2023, l'opinion des promoteurs immobiliers sur la demande de logements neufs qui leur est adressée se détériore encore et poursuit sa baisse entamée en juillet 2021. On s'approche même dangereusement du dernier plus bas historique de mi-2014, soit quelques mois avant la création de la loi Pinel pour relancer la production de logements neufs dans les zones tendues. 
Dans le même temps, les perspectives de mises en chantier de logements continuent de se dégrader. En avril 2023, le solde d'opinion relatif aux perspectives de mises en chantier recule : après un an de baisse quasi ininterrompue, il s'approche, là aussi, des niveaux les plus bas de cette série. Dans le détail, les perspectives de mises en chantier de logements destinés à la vente se dégradent fortement. Le solde associé s'écarte de sa moyenne. A l'inverse et paradoxalement, alors que l'investissement locatif reste en berne, celui des logements destinés à la location rebondit et repasse légèrement au-dessus de la moyenne sur une longue période.
Confirmant la tendance créée par le recul des ventes, les promoteurs immobiliers sont aussi plus nombreux qu'en janvier à signaler une hausse de leur stock de logements invendus. Le solde d'opinion correspondant augmente de nouveau et se situe désormais bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

Des difficultés de financement qui se renforcent

Les promoteurs sont également de plus en plus pessimistes quant aux perspectives d'évolution des moyens de financement. Ainsi, en ce mois d'avril 2023, les promoteurs sont bien plus pessimistes que le trimestre précédent quant aux perspectives d'évolution, au cours des trois prochains mois, des moyens de financement consacrés aux achats de logements neufs. Le solde d'opinion associé poursuit sa baisse débutée il y a un an. Il se situe largement au-dessous de sa moyenne de longue période.
Par ailleurs, le solde d'opinion relatif à l'évolution du prix moyen des logements mis en vente diminue depuis trois trimestres consécutifs mais reste au-dessus de sa moyenne. Enfin, les promoteurs sont un peu moins nombreux qu'en janvier dernier à juger que l'apport personnel des candidats à l'acquisition d'un logement neuf a augmenté au cours des trois derniers mois : le solde correspondant se replie tout en se maintenant au-dessus de sa moyenne de longue période.

A voir maintenant si les mesures que doit annoncer le ministre du Logement, Olivier Klein, le 9 mai, à la suite des propositions rendues par le CNR Logement, redonneront le sourire à la profession.