Crédit, fiscalité, normes : qu'est-ce qui freine vraiment les investisseurs ?
Malgré des vents contraires, l’immobilier locatif reste un pilier de confiance pour les Français, qui veulent encore croire à la pierre… mais à condition qu’elle soit rentable, claire et bien accompagnée.

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En dépit d'une conjoncture économique tendue, des taux d'intérêt plus élevés qu'il y a quelques années et un environnement réglementaire de plus en plus complexe, les Français continuent de considérer l'immobilier locatif comme un placement de référence.
C'est ce que révèle une étude exclusive menée par iad, spécialiste de la transaction immobilière en France, en partenariat avec le cabinet Selvitys, auprès de 1 000 Français. Si la confiance reste forte, elle est désormais teintée de prudence : oui à l'investissement, mais pas à n'importe quelles conditions.
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Un attachement profond à la pierre qui reste une valeur refuge
Selon l'étude, 61 % des Français ont déjà investi ou envisagent de le faire dans l'immobilier locatif. Un chiffre révélateur du rôle que joue la pierre dans les stratégies patrimoniales : sécurisation de l'avenir et de la retraite (58 %), constitution de patrimoine (51 %) ou encore génération de revenus complémentaires (48 %) sont les principales motivations. Pour 59 % des sondés, l'investissement locatif demeure donc un bon placement, en dépit des turbulences économiques.
Cet attachement n'est pas nouveau. Dans un pays marqué par une culture forte de la propriété, l'immobilier reste une valeur refuge face aux incertitudes financières. Mais cette volonté se heurte à une série d'obstacles concrets, qui refroidissent bon nombre d'investisseurs potentiels.
Des freins bien identifiés : fiscalité, crédit et complexité
Les obstacles les plus fréquemment cités sont d'ordre financier : le coût du crédit arrive en tête (41 %), suivi par les normes environnementales et les travaux qu'elles induisent (18 %). Ces exigences, bien que perçues comme légitimes, manquent selon 39 % des sondés d'accompagnement adapté pour être réellement efficaces. S'ajoutent à cela des contraintes fiscales jugées excessives : 18 % des Français estiment qu'elles constituent un frein majeur.
Olivier Descamps, Directeur Général d'iad France, alerte : « La crise du logement en France est alimentée par une baisse significative de la production de logements, un désengagement de l'État dans le soutien à l'investissement locatif privé et une demande en forte hausse. Cette situation nécessite une action politique urgente. »
Une génération d'investisseurs plus prudente
L'étude confirme l'émergence d'un profil d'investisseur prudent, averti, et moins enclin à se lancer tête baissée. Si 74 % des propriétaires bailleurs souhaitent poursuivre la location de leur bien, 16 % ont déjà arrêté, et 10 % prévoient de s'en désengager d'ici cinq ans, souvent pour récupérer du capital ou fuir la pression fiscale.
La gestion locative représente également un obstacle majeur : 32 % des Français la jugent stressante, et 20 % la qualifient même d'anxiogène. Les impayés de loyer, les retards de paiement ou encore les démarches administratives sont autant de points de tension qui découragent les moins aguerris.
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Un besoin urgent de réforme avec le statut du bailleur privé
Pour restaurer durablement l'attractivité de l'investissement locatif, les Français identifient trois leviers prioritaires : une réduction de la fiscalité (29 %), des aides à la rénovation énergétique (24 %) et une baisse des taux d'intérêt (24 %). Des revendications claires, qui traduisent l'attente d'un cadre plus stable, lisible et incitatif.
« Il ne s'agit pas de créer une niche, mais de donner enfin de la transparence à une fiscalité devenue illisible pour l'investisseur locatif », soutient Olivier Descamps. Il plaide donc comme bon nombre de professionnels, pour un véritable statut du bailleur privé, fondé notamment sur l'amortissement des actifs résidentiels et la déductibilité des charges.
Investir, oui... mais autrement
En clair, les résultats de cette enquête le confirment : l'immobilier reste une valeur refuge, mais il ne suffit plus à rassurer. Les Français veulent continuer d'investir, mais à condition de pouvoir le faire dans un cadre clair, prévisible et sécurisé. C'est tout l'enjeu des prochaines années : restaurer la confiance des particuliers pour préserver le rôle fondamental qu'ils jouent dans le parc locatif national. La simplification réglementaire et l'allégement fiscal pourraient bien être la clé du redémarrage.